Les manœuvres militaires "Chergui 2025" ont débuté dans la région d'Errachidia, non loin de la frontière algérienne, avec la participation d'unités des Forces armées royales marocaines et de l'armée française. Cet exercice intervient dans un contexte régional marqué par la montée des menaces terroristes au Sahel et au Sahara, ainsi que par l'activité croissante de groupes extrémistes liés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) et au Front Polisario, qui connaît ces derniers temps une évolution de son dispositif vers une dimension plus militaire. Ces manœuvres, organisées dans la zone militaire orientale du Royaume, s'inscrivent dans la stratégie du Maroc visant à renforcer la préparation opérationnelle de ses forces armées, à développer leurs capacités en matière d'opérations conjointes et à améliorer la lutte contre le terrorisme et les trafics transfrontaliers. Elles traduisent également une volonté partagée entre Rabat et Paris de redynamiser leur coopération sécuritaire et de défense, après une période d'éloignement politique entre les deux capitales. La région d'Errachidia revêt une importance stratégique majeure, non seulement en raison de sa proximité avec la frontière algérienne, mais aussi parce qu'elle constitue une barrière naturelle face aux menaces provenant de l'est et du sud-est. Ces zones désertiques sont fréquemment exploitées par des réseaux criminels transnationaux pour le trafic d'armes, de stupéfiants et d'êtres humains. Selon des sources militaires marocaines et françaises, l'exercice "Chergui 2025" vise à renforcer la coordination sur le terrain dans plusieurs domaines : mobilité rapide, surveillance aérienne, reconnaissance terrestre et opérations antiterroristes. Les troupes s'entraînent également à gérer des scénarios complexes combinant menaces terroristes et conflits asymétriques. Au-delà de sa dimension militaire, cette opération envoie un message géopolitique clair : la coopération sécuritaire entre Rabat et Paris demeure solide et active, malgré les divergences politiques apparues ces dernières années. Le Maroc, désormais acteur incontournable de la sécurité en Afrique, continue de consolider ses partenariats avec les puissances occidentales, tirant parti de sa position géostratégique — véritable passerelle entre l'Europe et l'Afrique — et de son expérience reconnue dans la lutte contre le terrorisme et la sécurisation des frontières. Ces manœuvres interviennent également dans un contexte de tensions accrues entre le Maroc et l'Algérie, en raison du soutien de cette dernière au Front Polisario et de l'escalade du discours hostile d'Alger. Dans ce cadre, les exercices "Chergui 2025" peuvent être interprétés comme un signal de dissuasion implicite, réaffirmant la préparation et la détermination des forces marocaines à défendre l'intégrité territoriale et la sécurité nationale du Royaume face à toute menace potentielle. La coopération militaire entre la France et le Maroc remonte à plusieurs décennies. Les exercices "Chergui" sont organisés régulièrement afin de renforcer la capacité de combat et d'échanger des savoir-faire techniques et tactiques. Ces initiatives s'inscrivent également dans le cadre de l'alliance internationale contre le terrorisme au Sahel, où Rabat cherche à jouer un rôle accru en faveur de la stabilité régionale. En définitive, les manœuvres "Chergui 2025" ne constituent pas un simple entraînement militaire, mais bien l'expression d'une vision stratégique marocaine globale, fondée sur la diversification des partenariats, la consolidation de la sécurité collective et une approche pragmatique face aux défis géopolitiques complexes qui traversent l'Afrique du Nord et la région sahélo-saharienne.