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Les imprudences d'un charlatan
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 27 - 03 - 2002

Abdellah, la quarantaine, charlatan professionnel vivait de la naîveté des gens. Un jour, un de ses patients a disparu. La police s'est intéressée de très près au manège du Ch'rif. Il a été traîné devant la justice et condamné par la Chambre Correctionnelle près Tribunal de Première Instance de Marrakech.
Dernière semaine de février. On frappe à la porte. «Ya Fattah Ya Razzak», dit le Ch'rif, qui pense que le premier client du jour est arrivé. L'employée de la maison ouvre.
«Police ! ……Ch'rif est là ?», lui demande l'un des quatre hommes qui se pointent devant la porte.
Étonnée, l'employée de maison s'en à la hâte aviser son employeur:
«Ch'rif ! Ch'rif ! C'est la police !».
Il sursaute, se lève, chausse ses babouches, et s'apprête à répondre aux policiers. Mais ils sont déjà devant lui, au seuil de la chambre. Aucun des habitants de ce quartier de Sidi Youssef Ben Ali à Marrakech ne comprend le pourquoi de cette visite de la police. Ils sont habitués à Ch'rif depuis les années 80. Ils ne se souviennent pas de la date précise de son arrivée dans la Ville Rouge en provenance de Kelaât Sraghna. Mais lui, s'en souvient. C'était en 1980, il était tailleur traditionnel. Mais il ne tarde pas à répandre une rumeur, ou plutôt une propagande prétendant qu'il est descendant du saint Bouya Omar. Les gens le croient.
Au fil des jours, il loue un « trois pièces », achète quelques livres traitant de sorcellerie, des chaînes en fer, des barres en bois et embauche une employée de maison contre mille dirhams par mois. Et le travail commence. Au fil des mois, le nom de «Ch'rif Ould Bouya Omar» dépasse Marrakech et les clients défilent devant la porte de son local par dizaines. La police ne lui a jamais rendu de visite, même par «courtoisie ou curiosité». Il travaillait tranquillement bien que le droit marocain interdise le charlatanisme, le qualifiant d'escroquerie.
«J'aime Saïd et je ne veux pas le perdre…Je ne sais pas s'il va m'épouser Il est frivole, mais je veux qu'il reste seulement pour moi…Fait quelque chose pour moi, M.Ch'rif…», l'implore Khadija.
Ch'rif Ould Bouya Omar donne des amulettes et de l'encens à cette jeune employeuse en contrepartie de 1000 dirhams.
«…Mon mari me trompe avec une autre femme…Elle ne le laisse plus s'intéresser à son foyer…Il dépense tout son salaire en cadeaux pour elle …Elle ne lui laisse aucun sou en poche…Heureusement que je travaille sinon je serais au coin des mosquées en train de demander l'aumône avec mes trois enfants…», explique Soumaya au Ch'rif.
«Ce sont des «msakhète» ces parents-là, comment arrivent-ils à abandonner leurs enfants et ses belles épouses comme toi pour rejoindre une autre… je vais te faire un «H'jab» qui t'aidera Inchallah à le faire revenir entre tes bras…», lui promet-il. Fatna s'est rendue chez lui depuis Goulmime. Une de ses voisines lui a parlé de lui. Fatna qui ne croit pas que son enfant de dix ans est malade mental, l'emmène chez Ch'rif. Pour elle, son enfant est possédé par les esprits maléfiques.
«Attaslime Attaslime Ch'rif.. !». Elle entre, lui baise la main, s'assied. Elle lui explique l'état de son enfant. «Oui c'est la possession… mais je vais s'occuper de lui», la rassure-t-il. Il met sa main sur la tête de l'enfant, psalmodie quelques versets du Coran. «Ton fils est possédé par un diable qui n'est pas facile à exorciser», lui explique-t-il.
«Tu dois rester chez moi durant six jours…». Fatna accepte. Le Ch'rif fait quotidiennement une séance avec son fils. Il lui entrave les mains et les pieds à l'aide des chaînes en fer, psalmodie, crie comme s'il conversait avec les esprits maléfiques.
Le sixième jour arrive. «L'état de ton enfant n'est pas facile … je dois le garder chez moi au moins six mois…», dit-il à Fatna. Elle obtempère, lui verse une somme de 1500 dirhams et retourne chez elle à Goulmime, laissant son fils entre les mains du Ch'rif.
Elle retourne chez lui presque chaque semaine pour lui verser une somme de 1000 dirhams. Deux mois plus tard, Fatna revient. Son fils n'est pas là. «Où est mon fils», crie-t-elle hors d'elle.
«Il s'est enfui», lui répond-il.
Fatna s'adresse illico au commissariat de police, dépose plainte. Et la police se dépêche chez Ch'rif.
«Je me prénomme Abdellah, né en 1960…», déclare Ch'rif devant le tribunal de la Chambre Correctionnelle près le Tribunal de première instance de Marrakech. Il est reconnu coupable, en début du mois courant, pour escroquerie et condamné à un an de prison ferme. Et l'enfant est retourné chez sa mère.


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