La France célèbre son 14 Juillet sous le sceau du renouveau diplomatique avec le Maroc    Le partenariat euro-méditerranéen doit devenir une véritable alliance stratégique    E-Visa. Le Maroc dresse le bilan    Maroc-France. Sa Majesté le Roi Mohammed VI félicite le Président français    Newcastle courtise le Marocain Amir Richardson    Maroc Telecom lance la 21eédition du Festival des Plages    UNESCO. Deux nouveaux sites africains rejoignent le patrimoine mondial    Maroc : un déficit budgétaire de 24,8 MMDH à fin juin    Commission nationale des investissements: 237 projets approuvés en 8 sessions pour plus de 369 MMDH    Les nomades numériques : une nouvelle génération qui redessine silencieusement l'économie mondiale    Près d'un demi-million de demandes du E-Visa traitées en trois ans    Décès de Muhammadu Buhari : les condoléances du Roi au Président nigérian    Séisme de 5,5 au large de l'Espagne : Secousses ressenties dans plusieurs villes du nord du Maroc    Montée de haine contre les Marocains à Torre Pacheco : Vox mis en cause    Liam Fox : «Les opposants au plan marocain pour le Sahara ne proposent aucune alternative viable, et encore moins constructive»    Mondial des clubs: Hakimi et Bounou dans l'équipe type du tournoi (FIFA)    La Chine... Le festival de musique "Strawberry" à Urumqi : une vitrine de l'ouverture culturelle au Xinjiang    CAN féminine : le Maroc affronte le Mali en quart de finale    ANEF : risque extrême d'incendie identifié à Chefchaouen, Taounate et Taza    Propos "rétrogrades" de Benkirane : une coordination féminine riposte    DGAPR : 962 détenus réussissent les examens du Baccalauréat en 2025    Aït Bouguemez : Quand le « Plateau Heureux » crie face à la marginalisation    Conseil de gouvernement: Marhaba 2025, œuvres sociales et coopération militaire au menu    Gestion durable de l'eau : OCP Green Water concrétise un projet phare    Lou Yixiao émerveille le public avec une tenue inspirée des femmes Hui'an de l'époque républicaine chinoise : Quand la magie du passé rencontre l'élégance contemporaine    Inscription des tombes impériales de la dynastie Xia de l'Ouest sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO    Dislog Group passe à l'offensive dans le médical avec un deal record    Prévisions météorologiques pour le lundi 14 juillet 2025    Décès de l'ancien président nigérian Muhammadu Buhari à l'âge de 82 ans    Diplomatie : Rabat entre le poids de l'Occident et l'infortune des BRICS [INTEGRAL]    Sebta et Mellilia : Albares clarifie la suspension des douanes commerciales    Le Maroc entre la Chine et l'Europe : une plateforme stratégique pour l'économie minérale verte mondiale    Culture: El Jadida érige sa plateforme balnéaire en temple estival de la Culture et du Loisir    Abderrahim Chaffai : "Nous voulons atteindre 80% de couverture retraite, et pourquoi pas, aller au-delà"    Droits de l'Homme au Sahara : Le Royaume-Uni exprime sa position    Mercato : L'international marocain Yassine Khalifi rejoint Charleroi    Italie : Quatre militantes arrêtées pour avoir voulu empêcher une expulsion vers le Maroc    Division excellence hommes de basket (demi-finale aller): L'Ittihad Tanger bat l'AS Salé    Maroc Telecom Beach Festival 2025 unites six cities with 113 free concerts    Amina Bouayach meets with delegation from the Palestine Liberation Organization    Jazzablanca 2025 : A citywide celebration of jazz, beyond the stage    Décès de l'animateur vedette de la télévision française Thierry Ardisson    Biens culturels. Le Maroc s'attaque au trafic    Orages violents au Québec: Près de 100.000 foyers privés d'électricité, plusieurs vols annulés    L'Espagne franchit un nouveau record d'affiliés étrangers à la sécurité sociale    Agadir : Le wali Amzazi recadre la gestion des plages    Championnat féminin de la CAF : face aux provocations puériles, le Maroc digne et droit dans ses bottes    Le Maroc accorde soixante bourses d'études à des étudiants équatoriens dans le sillage du rapprochement diplomatique    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Dossier : Dr. Choukri : Crise de l'éducation sanitaire
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 25 - 06 - 2004

Dr. Rachid Choukri, président de la Fédération nationale des associations des médecins généralistes privés du Maroc, passe en revue les différents dysfonctionnements à l'origine du malaise actuel des médecins privés au Maroc.
ALM : Alors qu'on parle de besoins énormes en médecins au Maroc, ceux qui sont en exercice déplorent une baisse d'activité qui dure et perdure. Comment expliquez-vous ce paradoxe ?
Dr. Rachid Choukri : La crise a démarré à la fin des années 1980. cela tient essentiellement au pouvoir d'achat qui s'affaiblit de plus en plus. La crise financière et économique est doublée d'un manque en matière de couverture médicale. On assiste, parallèlement à cela, à une dégradation du système de santé publique. Les gens fuient les hôpitaux, incapables de proposer une médecine de qualité, manque de moyens oblige.
Parce qu'il ne faut pas oublier que la médecine coûte cher. Au Maroc, elle ne coûte pas aussi cher que dans d'autres pays, que ce soit en matière d'honoraires du médecin ou en matière de prise en charge dans les cliniques qui sont en moyenne quatre fois moins chers qu'en France, par exemple.
Quelle est l'importance du secteur privé dans le tissu médical national?
Le secteur privé prend en charge plus de 50% de la population médicale au Maroc. Le secteur libéral a également consenti de gros investissements. Il n'y a pour cela qu'à voir la floraison des cliniques, dont les moyens et équipements n'ont rien à envier aux meilleures cliniques européennes et américaines. Je citerai pour exemple l'Hôpital Cheikh Zayed. La médecine n'est de surcroît pas une affaire de moyens, mais une affaire d'équipe. Pratiquer une intervention chirurgicale nécessite une équipe alerte et soudée. Cet esprit d'équipe est indispensable. Et dans le public, ce n'est pas possible de l'installer, contrairement au privé.
Les gens n'en évitent pas moins le privé…
De façon générale, je dirais que le Marocain est un mauvais consommateur de la médecine. Ceci, pour la simple raison qu'il n'y a pas d'éducation sanitaire. Dans les pays avancés, où on a repensé le système sanitaire, on a définit les priorité et, surtout, on a définit une porte d'entrée. Cette porte n'est autre que le médecin généraliste, le médecin de famille. C'est par lui que va commencer la consommation. C'est lui le référant et qui va constituer un premier filtre par lequel tout patient doit passer. Et pour cause, l'OMS reconnaît que 85% des pathologies les plus courantes est couverte par la médecine généraliste.
Au Maroc, les malades préfèrent s'adresser directement à la médecine spécialisée, donc forcément onéreuse. On ne s'adresse à un généraliste que quand on n'a pas d'autre choix ou en cas d'urgence, en attendant d'aller chez le spécialiste. Le patient marocain est un patient erratique. Il n'y a pas de codification ou de cheminement tracé. Le produit médical est consommé de façon anarchique.
Qu'en est-il du poids des taxes ? Les pharmaciens, ne constituent-ils pas des concurrents déloyaux?
L'un et l'autres constats sont certains. Un malade sur dix préfère d'abord s'adresser à son pharmacien. Ce qui est malheureux, c'est que le pharmacien joue le jeu en prenant la liberté de prescrire, parfois en méconnaissance ou mal-connaissance de cause, des soins et médicaments au client, avec tous les risques que cela comporte. L'Etat doit considérer la médecine comme un secteur social. Il doit le défiscaliser. En allégeant les taxes, on doit pouvoir offrir une médecine de qualité, moins coûteuse, l'investisseur étant soulagé de charges lourdes à supporter.
La concentration des médecins privés dans une seule région du pays, à savoir l'axe Rabat-El Jadida, ne participe-t-elle pas à cette crise ?
Ce que je peux vous assurer, c'est que même dans les régions éloignées en milieux ruraux où les médecins croulaient sous le travail, une baisse notable est enregistrée actuellement. Ce qui pèse le plus, ce n'est pas la consultation, mais bien les médicaments et les analyses. Les gens, à tord, court-circuitent le médecin.
Qu'en est-il de ce fossé séparant les secteurs public et privé ?
Il ne faut plus qu'il y ait de fossé entre médecine privée et médecine publique. Nous sommes là pour prendre en charge le citoyen. Il faut intégrer cette composante essentielle qu'est la médecine privée. Nous ne sommes pas impliqués dans les programmes de santé publique, comme les campagnes de vaccination. Il n'existe pas de communication franche entre les deux secteurs, encore moins des passerelles. Même entre médecins privés généralistes et privés, cette passerelle n'est établie que rarement.
Par quoi devrait-on commencer afin de pouvoir envisager une issue à cette crise ?
Il faut d'abord définir les besoins. C'est à partir de là que l'on peut envisager les moyens de répondre à ces besoins. Il faut repenser le système, établir une carte médicale, faire une mise à plat afin de déterminer de quel type de médecine on a besoin au Maroc, quel type de formation privilégier et surtout éduquer les Marocains. Ce sont des choix aussi bien politiques qu'éthiques que l'Etat doit faire. D'autant que l'avenir est aux cabinets de groupes. Partout dans le monde, les médecins se regroupent, généralistes et spécialistes confondues. Malgré tous les avantages de réduction de coût, d'heures de travail et de renforcement des investissements, des services offerts et de la disponibilité, les médecins marocains sont toujours frileux quant à l'idée de s'associer.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.