Suite aux deux attentats qui ont fait au moins 17 morts en 48 heures, la presse s'inquiétait dimanche de voir le terrorisme se rapprocher d'Alger, tout en revenant sur le massacre des Eucalyptus. Quinze personnes ont été massacrées et neuf autres blessées vendredi soir lorsqu'un groupe armé composé de cinq à six islamistes a mitraillé un bus dans le quartier populaire des Eucalyptus, à 20 km d'Alger, dans la riche plaine agricole de la Matidja. La veille, à 45 km à l'ouest de la capitale, dans la région de Bou Ismaïl, deux personnes avaient été tuées par balles et trois autres blessées par deux islamistes armés. Il faut aussi rappeler le mitraillage d'un bus à Médéa (70 km au sud-ouest d'Alger) qui avait fait onze morts parmi les passagers il y a trois semaines, et le massacre de six jeunes à Zéralda la semaine dernière. Ces attaques démontrent que la situation sécuritaire ne cesse de se dégrader dans le pays, tout comme l'utilisation de plus en plus fréquente des mitrailleuses comme armes, et des bus comme cibles. Revenant largement sur le dernier massacre, la presse algérienne commentait ce dimanche ce «déchaînement de violence contre la capitale et ses environs» qui «a atteint son point culminant vendredi soir après l'assassinat de treize voyageurs mitraillés dans un bus aux Eucalyptus». «Un nouveau drame qui confirme l'acharnement des groupes terroristes sur une ville qui leur a pourtant longtemps échappé» écrivait Le Matin. «Les terroristes préfèrent le mitraillage» commentait pour sa part Liberté tout en expliquant que «l'axe Blida-Médéa a toujours constitué une zone à hauts risques», de même que «l'axe Khemis-Aïn Defla». «Alger enterre quinze nouvelles victimes » écrivait enfin La Tribune ajoutant que «le GIA met la pression sur la capitale», où la « dégradation subite de la situation sécuritaire (…) a dépassé les prévisions les plus pessimistes en la matière». Les journaux rappelaient aussi dimanche qu'«au moins 107 personnes ont été tuées et plus d'une centaine de blessées, depuis le début juin» et que «les bilans avancés par les agences font état de près de 730 personnes tuées depuis le début de l'année».