Réforme des CRI. Une nouvelle étape franchie.    Conseil des ministres de l'OCDE : Nadia Fettah représente le Maroc    Parité dollar/dirham : des prévisions stables malgré les variations du marché    Infogérance des données de santé : Inwi décroche la certification HDS    Le Gabon maintient le couvre-feu    Transport maritime. Une nouvelle ligne entre la Guinée équatoriale et le Cameroun    Angola. Le PIB augmente    Ayoub El Kaabi marche sur l'Olympe    Amine Harit et Azzedine Ounahi a un match de la finale...    Tamuda Bay Eco Triathlon : Le sport au service du développement territorial    Message de condoléances et de compassion de SM le Roi au Président des Emirats Arabes Unis suite au décès de SA Cheikh Tahnoun Ben Mohamed Al Nahyan    15è Sommet de l'OCI: Début à Banjul de la réunion des ministres des AE avec la participation de M. Bourita qui préside la délégation marocaine    Entretien de M. Bourita à Banjul avec son homologue du Mali    Conseil de gouvernement: Adoption d'un projet de décret relatif aux principes et règles d'organisation des administrations de l'Etat    Conseil de gouvernement : adoption d'un projet de loi sur la réforme des CRI et la création des commissions régionales unifiées d'investissement    Mondial 2030 : Les explications de Nizar Baraka sur le plan d'infrastructures    Ligue Europa: Le Leverkusen d'Adli prend une option, l'OM de Harit nourrit encore l'espoir    Décès du militant Abdelaziz Nouidi    Baitas sur la réforme des retraites : le gouvernement n'a de choix que d'aller de l'avant    Trésor : Un excédent de financement de 3,7 milliards de dirhams à fin mars    RSB-USMA : Les détails sur la décision du TAS qui mettent à mal la presse algérienne    Achraf Hakimi devient le joueur marocain le plus capé de la Ligue des Champions    Comment le Maroc est devenu un hub pour les écoles étrangères    Maroc : Le serval aperçu à Tanger a regagné son domicile    Chambre des représentants: plénière mercredi pour examiner le bilan d'étape de l'action gouvernementale    Johannesburg plongée dans le noir après le vol de câbles électriques    National ''Amateurs''/ J26: Yaâcoub El Mansour promu, quatre équipes en duel pour le second billet !    Le Burkina, Niger et le Mali appelés à « reconsidérer » leur sortie de la Cedeao    La Mauritanie annule la hausse des taxes imposée aux importations agricoles marocaines    Le Maroc se classe premier au Major Field Test (MFT)    Ait Taleb débloque 72 millions DH pour l'achat de 122 ambulances    Jazzablanca 2024 : un line-up époustouflant avec Candy Dulfer, Hind Ennaira et Sarah & Ismael    Festival Gnaoua et Musiques du Monde : une expérience vibrante pour l'édition 2024    Rétro-verso : Quand les corsaires de Salé gardaient nos frontières...    Bakou : le Maroc prône une préservation de la paix via la culture    Grippe aviaire : l'OMS juge « faible » le risque global posé par le virus H5N1    Emoi à Sefrou suite à l'assassinat d'un lycéen de 16 ans    Sahara : La pertinence du plan d'autonomie marocain mise en avant au Parlement britannique    Propriété intellectuelle : l'ANME hausse le ton    Sécurité : visite du président du Comité militaire de l'OTAN    Recherche scientifique : l'UIR s'allie à l'Université du Mississippi    La Planète des Singes : « Le nouveau royaume » offre un nouveau souffle à la saga (VIDEO)    Moroccan embassy debunks viral video : Assault not in Morocco, police not involved    Maroc : Vers la constitution d'un comité de soutien au «peuple kabyle»    Kenya : L'ambassade du Maroc débunke une vidéo sur la police    Tanger: Un bâtiment inscrits sur la liste des lieux historiques menacés d'Amérique    Maroc : Décès du violoniste et professeur de musique Ahmed Hbicha    Jazz Day: Le choix de Tanger reflète la capacité du Maroc de réussir l'organisation de grands événements internationaux    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Une mère irresponsable
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 30 - 08 - 2004

Dès les premiers jours après son accouchement, Zahra laissait sa petite fille sans nourriture durant une bonne partie de la journée. Deux semaines plus tard, elle a découvert son bébé mort d'inanition.
Dans quelles circonstances Zahra et Ali se sont-ils rencontrés pour former un couple et fonder un foyer? Leurs voisins à Chemmaia, dans la région de Youssoufia, province de Safi, n'en savent rien. Ils ne les connaissaient même pas avant de les voir séjourner dans leur quartier. Au fil du temps, ils ont appris, de bouche à oreille, qu'ils sont des mendiants qui passent leurs journées à rôder dans les ruelles pour demander l'aumône.
Avant de se marier, il y a plus d'un an, Zahra et Ali se croisaient de temps en temps dans les souks et les rues de la région de Chemmaia. Bien qu'ils soient encore jeunes, ils ont appris depuis belle lurette toutes les ruses et les astuces de la mendicité. Certes, la pauvreté les a obligés, au départ, à tendre leurs mains aux gens à les aider à vivre. Seulement, au fil des jours, des mois et des années, la mendicité est devenue pour eux une profession qui leur rapporte gros au point qu'ils n'ont plus pu l'abandonner.
Ces croisements presque quotidiens entre Zahra et Ali leur ont permis de se connaître et d'établir une relation amicale. Au fil du temps, cette relation a cédé la place à un amour mutuel. Depuis, ils se rencontrent une fois leur “travail“ fini, pour bavarder, plaisanter et s'amouracher. D'une rencontre à l'autre, ils ont fini par décider de se marier. Une petite fête familiale était suffisante pour qu'ils entament une vie conjugale sans problème. Ils sortaient quotidiennement avant 8h du matin pour retourner chez eux vers 16h. Plus de huit heures de travail acharné pour se réfugier par la suite dans leur foyer, prendre leur déjeuner et compter la recette journalière. De coutume, chacun d'eux prenait un chemin à part pour mendier sans croiser l'autre lors du travail. Quatre mois plus tard, Zahra est tombée enceinte. Leur attente d'un nouveau-né était doublée d'une joie extrême.
Le premier, le deuxième, le troisième…et le huitième mois de sa grossesse sont passés et pourtant Zahra continuait à sortir dans la rue pour mendier. Son mari ne lui permettait pas de prendre du repos en restant chez elle, même pas pour une journée. Il ne pensait qu'à l'argent qu'il doit amasser.
Lors du dernier jour de son neuvième mois de grossesse, Zahra était à la rue en quête d'un bienfaiteur. Tout à coup, elle a commencé à sentir les premières douleurs de la gestation. Soutenue par des bienfaiteurs, elle a été transportée à l'hôpital pour accoucher d'une petite fille.
Zahra est très gaie. Elle n'a jamais pensé être une mère, ni son mari être un père. Très heureux, il a rejoint sa femme à l'hôpital pour lui rendre visite et lancer un premier regard sur sa fille. Cette dernière entre ses bras, il a emmené sa femme à la maison. Deux jours après l'accouchement, il lui a demandé d'abandonner le lit pour reprendre le travail. Il n'a pas pu admettre qu'elle reste chez elle pour récupérer ses forces au moins pour une semaine. Elle doit retourner à la rue pour chercher les sous. Et elle a commencé son activité en rôdant une fois encore dans les rues et les souks de Chemmaia et de Youssoufia, de 8h à 16h. Et le nouveau-né ? Qui se chargera de lui? Qui veillera sur sa nourriture ? Personne. Ali a expliqué à sa femme qu'elle n'allait pas mourir de faim s'ils la laissaient durant huit heures sans nourriture.
Depuis, ils l'abandonnaient jusqu'à leur retour vers 16h pour la nourrir. La première semaine est passée, puis les premiers jours de la deuxième semaine. Toujours le même scénario : Sortir vers 8h après avoir allaité le bébé, parcourir Chemmaia et sa périphérie, puis le retour vers 16h pour manger et nourrir le nourrisson.
En début du mois d'août, lorsque le couple est retourné chez lui, il a trouvé le nourrisson corps sans âme. S'agit-il d'une mort naturelle ou d'une mort par inanition ? Zahra a fondu en larmes. Elle n'a pas pu imaginer que sa petite fille ne soit plus de ce monde, qu'elle sera enterrée sans la revoir une fois encore. Elle a commencé à en vouloir à son mari qui l'incitait à mendier bien que leur fille soit encore un nourrisson.
Celui-ci lui a demandé de se taire et de dissimuler le secret de la mort de leur fille. Où devait-il cacher le cadavre ? Il l'a emmené jusqu'à un terrain vague et l'a enterré sans aviser les autorités publiques. “Et si tu divulgues à qualqu'un ce que tu as vu je te tuerai“ l'a-t-il menacée avant de retourner chez eux. Toutefois Zahra n'a pas pu concevoir la perte de sa petite fille et s'est dirigée, le lendemain matin, vers le poste des gendarmes pour les alerter. Ces derniers se sont dépêchés sur les lieux où la fille a été enterrée. Ils ont découvert son cadavre qui a été exhumé pour être soumis à l'autopsie.
La mère a aussitôt été arrêtée et présentée devant le parquet général près la Cour d'appel de Safi qui a décidé sa poursuite en état de liberté provisoire. Son mari, qui a pris la fuite, actuellement recherché.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.