Transport urbain 2025-2029 : Agadir s'équipe de 70 nouveaux autobus    Le Polisario attribue ses échecs au «manque de soutien» des partis espagnols    Mondial féminin U17: Le Maroc affrontera la Corée du Nord en huitièmes de finale    Eredivisie : Un hat-trick d'Ismaël Saibari propulse le PSV en tête du classement    Aéroport Mohammed V : arrestation d'un Franco- algérien recherché par Interpol    Maratón de Casablanca 2025: el marroquí El Mahjoub Dazza triunfa en 2h09'43''    Le Maroc concentre 41 % des cyberattaques africaines contre les petites entreprises, selon la société Kaspersky    Nizar Baraka annonce une future zone industrielle dans la province de Taza    Santé au travail : Les tanneurs sous la menace de graves risques chimiques    Bab Sebta : la police déjoue une tentative de contrebande de 30 285 comprimés psychotropes    Le SG de l'ONU dénonce les violations des droits de l'Homme dans les camps de Tindouf    Une source sécuritaire répond au rapport de l'AMDH sur les condamnations de membres de GenZ Maroc    Liga : le Real Madrid remporte le Clasico et met le Barça à cinq points    Marathon de Casablanca 2025 : le Marocain El Mahjoub Dazza triomphe en 2h09'43''    Marrakech rejoint le réseau mondial de Delta Air Lines avec une nouvelle liaison directe depuis Atlanta    Situation hydrique : Les barrages ne dépassent pas 31,6 % de leur capacité    Saïd Bensedira estime que le Maroc a remporté la bataille diplomatique du Sahara grâce au trio Abdellatif Hammouchi-Nasser Bourita-Yassine Mansouri    Le Qatar veut s'implanter dans le marché marocain des énergies renouvelables et des technologies électriques    Connecting Moroccans in the Netherlands with economic opportunities in Morocco    Chine-USA: Désescalade commerciale après 2 jours de négociations en Malaisie    Une délégation italienne à Laayoune    Le sport, moteur économique et levier de développement national au Maroc    Laâyoune : Préparatifs intenses pour la commémoration du 50ème anniversaire de la Marche Verte    Quand la passion du football rencontre la réalité médicale    Entretien - Youssef Guezoum : « Ma musique est bilingue. Elle parle à la fois le langage du monde et celui de mes origines »    Sous Pedro Sánchez, plus de 272 000 Marocains ont obtenu la nationalité espagnole, un flux inédit concentré sur certaines régions espagnoles    Rabat « De mes soucis elle a pleuré » : Un vers qui unit, un recueil qui inclut    Festival national du film 2025 : "La Mer au loin" de Saïd Hamich triomphe à Tanger    Hakimi : « Heureux d'avoir marqué, remporter le Ballon d'Or Africain serait une fierté »    Vol de bijoux au Louvre: deux hommes en garde à vue    Interview avec Idriss Iounousse : «L'objectif du SIC est de démocratiser l'accès aux compétences numériques»    Cinquante ans après la Marche Verte : Laâyoune renouvelle son serment envers le Roi et la Nation    UM6P : Clôture du programme national de formation au numérique et à l'IA au profit des enfants    D1 Pro / J6 : Deux affiches ce dimanche à Khémisset et Meknès    Entre mémoire et culture, le Maroc à l'honneur à Bruxelles    Avant FAR–Horoya : les Lionceaux « militaires » champions du monde U20 célébrés aux côtés de la légende Mohamed Timoumi    France : La GenZ Maroc commémore le 60e anniversaire de l'enlèvement de Mehdi Ben Barka    Agadir: Réception de 70 nouveaux autobus de transport urbain    Maroc : arrestation à Casablanca d'un ressortissant russe recherché par Interpol pour terrorisme    Argentine : Le président Milei ouvre le marché des changes aux Américains    SM le Roi adresse un message de condoléances et de compassion aux membres de la famille de feu Mohamed Razin    Scandale politique en Algérie : la fuite d'un sénateur vers l'Espagne, signe d'un régime à bout de souffle ?    Port Nador West : Marsa Maroc et CMA CGM scellent un accord    Médiateur du Royaume: L'accès à la plateforme MARFI9I ouvert aux usagers du «Pass Jeunes»    Domaine privé de l'Etat : 148 projets approuvés pour une superficie globale de 20.771 Ha au S1-2025    Académie des Arts : la Fondation Al Mada donne un nouvel élan à la jeunesse créative    « Croissance » : un voyage gospel entre ciel et terre    Football : 50 ONG appellent Fouzi Lekjaa à intégrer l'amazigh    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Le piège de la croissance molle
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 12 - 09 - 2002

Rédouane Taouil, l'auteur de «Leçons de macroéconomie» répond, dans cet entretien accordé à ALM, aux propos rassurants tenus dernièrement par Fathallah Oualalou, ministre de l'économie et des Finances. Selon cet économiste, une politique économique active est nécessaire pour amorcer la sortie de la croissance molle.
ALM : Selon l'argentier du royaume, l'économie marocaine a réalisé de bonnes performances notamment en matière de gestion des finances publiques et d'inflation, comparativement aux résultats de la période 1993/1997. Quelles réflexions vous inspire cette évaluation ?
Rédouane Taouil : Les objectifs de déficit public à moins de 3 %, d'inflation à moins de 2 %, de stabilisation du ratio de la dette par rapport au PIB ont été réalisés. Ces résultats ne peuvent être considérés comme étant bons, notamment dans un contexte de faible croissance, de chômage urbain à plus de 21 %, et d'accentuation du phénomène de la pauvreté.
L'objectif de rééquilibrage budgétaire n'a rien de satisfaisant en soi. Les restrictions budgétaires renforcent l'atonie de la demande globale et installe l'économie dans un cercle vicieux : La contraction des recettes fiscales conduit à une restriction du déficit public, laquelle contribue à la rétraction des revenus et de la demande . L'objectif d'une faible inflation brime l'investissement et la croissance. Les taux d'intérêt réels (déduction faite de l'inflation) sont rédhibitoires. Ils exercent un impact négatif sur l'emploi et sur l'investissement notamment au niveau des petites et moyennes entreprises. La priorité absolue accordée à la maîtrise de l'inflation va ainsi à l'encontre des intérêts des entreprises, qui se trouvent exclues de l'accès au crédit, et des candidats à l'emploi.
Pourtant, selon le ministre de l'économie et des finances, la croissance a été en moyenne de plus de 4 % ?
La croissance a été dans l'ensemble très molle. Le rythme d'expansion de la production industrielle n'a pas dépassé 3,5 %. Si l'on tient compte de la sous-utilisation des capacités de production, des ressources financières, et du chômage massif, le déficit d'activité est très important. L'écart entre la croissance potentielle et la croissance effective témoigne de l'impossibilité de réduire le déficit public, de maîtriser d'inflation et de réaliser une croissance régulière. L'économie marocaine reproduit, en les intensifiant, les facteurs de blocage de la période 1993-1997. La contraction des dépenses publiques à caractère social, la très faible création nette d'emplois, la déficience de la consommation privée, le faible niveau de l'investissement privé, l'accentuation des inégalités sociales sont autant de facteurs qui s'entrelacent pour renforcer la logique récessive. Le coût en termes d'emploi, de production, et de bien-être social exprime avec éloquence l'absence de pertinence de la politique de rigueur.
Quelles sont alors, selon vous, les mesures les mieux appropriées qu'il faut mettre en place en faveur de la politique économique ?
La situation de l'économie marocaine requiert une politique budgétaire et monétaire centrée sur des objectifs de croissance et d'emploi. L'expansion des dépenses publiques en matière d'infrastructure, de formation du capital humain est nécessaire, même financée par le déficit. L'insuffisance de la demande globale passe par la pratique d'un déficit de régulation à même d'avoir à la fois une efficacité macro-économique et une efficacité micro-économique. Ce déficit actif, peut permettre à l'économie d'accroître significativement le niveau d'activité et d'engendrer les ressources nécessaires à son autofinancement. Dans le même temps, il est en mesure de soutenir la demande auprès du secteur privé, d'améliorer les perspectives de profit des entreprises et d'accroître l'épargne. Loin d'évincer les entreprises, le déficit est à même d'exercer, de par son effet créateur de demande et de profits, un impact positif sur les décisions de production et d'investissement.
D'autre part, la stabilité des prix n'étant pas menacée, la politique monétaire doit s'assigner un objectif de production. A ce titre, la banque centrale peut se donner une norme de taux d'intérêt qui ne considère pas la croissance comme seconde para rapport à la maîtrise de l'inflation. Compte de la sous-utlisation des capacités de production, l'économie marocaine ne présente pas de risques d'inflation. Une politique économique active est donc nécessaire pour amorcer la sortie de la croissance molle.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.