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L'agonie du petit commerce
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 23 - 01 - 2003

Ils payent des impôts alors que le cours de leurs affaires ne cesse de se dégrader. Pour la deuxième fois en quelques mois, les commerçants patentés crient au désastre, à cause de la propagation des super-marchés en plein milieu urbain.
Une grave problématique sociale en perspective. Ils sont plus de trois millions à exercer le métier de petit commerçant. Propriétaires de boutiques, ou ce qu'on appelle communément, (Hanoute ou encore Lehri ou Pisri), ces commerçants ont, depuis un demi-siècle, accompagné les citoyens dans leur vie quotidienne. Ils étaient toujours mêlés aux habitants en tant que voisins et fournisseurs de produits et d'aliments ménagers.
Nombreuses sont les familles qui s'approvisionnaient grâce au petit carnet de crédit chez l'épicier du coin. Or depuis 1990, les choses commencèrent à mal tourner avec l'installation du premier super-marché au Maroc. « Nous savions que l'avènement de la mondialisation allait imposer une nouvelle vision du commerce, raison pour laquelle nous avions demandé au gouvernement d'activer le rôle des Chambres de commerce, et de doter les commerçants de crédits et de terrains propices à leur activité. En vain. », déclare Ahmed Soubaha, président de l'Association professionnelle des commerçants.
Au fur et à mesure que le temps passait, les grandes surfaces commerciales modernes devenaient de plus en plus nombreuses. Les professionnels se sont adressés de nouveau au gouvernement, afin de revoir cette politique de super-marchés à l'intérieur des complexes résidentiels, qui, en principe, devraient être installés en périphérie.
Les Chambres de commerce, poursuit M.Soubaha, ont été marginalisées ou ignorées. Après l'avènement du gouvernement de l'alternance, des taxes exorbitantes ont été imposées au commerce interne, en général. Résultat : l'activité socio-économique s'est recroquevillée à un degré inimaginable. « Ils nous ont dit que ces super-marchés créeraient beaucoup d'emplois, mais, en réalité, ce fut une catastrophe pour une grande partie de la population (les commerçants). Si seulement le secteur souffrait en matière d'offre, cela aurait pu être compréhensible. Mais il se trouve que l'offre a toujours été plus forte que la demande, à quelques rares exceptions. », explique M.Soubaha. Cela va sans parler de la concurrence farouche des marchands ambulants et des ferrachas que subit le secteur depuis des années. Il faut dire que la situation sociale de cette catégorie de citoyens laisse à désirer. 60à 70% des commerçants sont analphabètes, 30% ont plus de 50 ans d'âge, car ils travaillent depuis l'indépendance. Ils ont fait vivre leurs familles sans jamais rien demander à l'Etat, au contraire, c'est eux qui payaient régulièrement des redevances fiscales. Ils ne disposent pas de couverture sociale, ni médicale.
Aucune perspective de crédits spécifiques, ni de mise à niveau du secteur durant près de 50 ans. “Pourquoi ?”, se demande M.Soubaha. Plus encore, la révision de l'impôt sur le patrimoine propre aux grands commerçants a été imposée par le gouvernement actuel aux petits commerçants. Comme c'était le cas, en 2002, pour les bureaux de tabacs. Ceux qui payaient 3000 dh en 2001 par exemple, sont obligés de payer 18000 dh en 2002 !! « Je me demande si le vrai but de cette politique est d'en finir avec le secteur une bonne fois pour toutes. Les prémices de ce constat sont plus que palpables.
Certains commerçants ont fermé boutique à Derb Omar, tandis que d'autres sont en prison pour incapacité de payement. », confie le président de l'Association professionnelle des commerçants. Il convient tout de même de signaler qu'un forum national du commerce intérieur a eu lieu le 22 mai dernier. Une manifestation placée sous le Haut patronage de S.M. le Roi et qui a été présidée par le Premier ministre. Plusieurs recommandations ont vu le jour à l'issue de ce forum qui a connu la participation, outre celle du ministère de tutelle, des principaux acteurs (secteur public, secteur privé, associations professionnelles, experts et universitaires). Il a été question de surmonter les entraves à l'investissement, de former les commerçants, d'organiser l'espace commercial, d'améliorer les conditions de financement, de moderniser les infrastructures, de redynamiser les institutions représentatives et d'optimiser les charges.
Depuis, c'est l'attente. « Nous nous enfonçons vers l'inconnu », épilogue M.Soubaha. En l'absence d'un dialogue efficace suivi immédiatement d'actions concrètes, cette catégorie de citoyens risque réellement de connaître un mauvais sort avec un avenir plus précaire que jamais.


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