Le président turc Recep Tayyip Erdogan a réaffirmé dimanche son soutien à une solution à deux Etats à Chypre, appelant la communauté internationale à reconnaître la division de fait de l'île méditerranéenne. L'île de Chypre est divisée depuis l'invasion par la Turquie en 1974 de sa partie nord, en réponse à un coup d'Etat de nationalistes chypriotes grecs qui souhaitaient rattacher le pays à la Grèce. La République de Chypre, membre de l'Union européenne, exerce son autorité dans le sud, et le nord est géré par la République turque de Chypre-Nord (RTCN) reconnue uniquement par Ankara et qui reste soumise à un embargo international. « Nous soutenons pleinement la vision fondée sur une solution à deux Etats », a déclaré M. Erdogan lors d'une visite dans la partie nord de Nicosie, sous contrôle turc, à l'occasion du 51e anniversaire de l'invasion de l'île par les troupes turques. « Il est temps que la communauté internationale accepte la réalité sur le terrain », a déclaré M. Erdogan, appelant à mettre fin à l'isolement de la RTCN. « Des relations diplomatiques, politiques et économiques doivent être établies avec la RTCN, et l'injustice subie par les Chypriotes turcs depuis des décennies doit enfin cesser », a-t-il déclaré. La visite du président turc dans la partie nord de l'île intervient trois jours après des pourparlers jugés « constructifs » par l'ONU, entre les dirigeants rivaux de Chypre au siège de l'organisation à New York. Ces discussions font suite à celles, en mars dernier à Genève, ayant permis des « progrès significatifs » pour relancer les efforts de réunification, gelés depuis 2017.