L'ANC condamne la reconnaissance par Jacob Zuma de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. Le parti de Ramaphosa a également demandé au ministère des Affaires étrangères d'exiger du Maroc de présenter des «excuses» pour avoir utilisé le drapeau sud-africain lors d'une réunion partisane. Explications. Après plusieurs jours de silence, le Congrès national africain (ANC), dirigé par Cyril Ramaphosa, a finalement pris position face au soutien affiché par Jacob Zuma, ancien président sud-africain et actuel leader du UMkhonto we Sizwe (MK), à la marocanité du Sahara occidental. «Nous condamnons l'engagement opportuniste de Jacob Zuma, qui s'aligne sur des initiatives sapant la position de l'Afrique du Sud au niveau international et trahissant les principes de non-alignement, de paix et de solidarité anticoloniale qu'il prétendait autrefois défendre», déclare l'ANC dans un communiqué. «Il est déplorable qu'un ancien leader d'un mouvement de libération trahisse notre mission historique et révèle son véritable visage en s'opposant à notre objectif de bâtir une Afrique et un monde meilleurs, plus justes, équitables, démocratiques et libres.» ANC L'ANC conclut cette partie de son communiqué, consacrée à la visite de Zuma au Maroc, en «réitérant son appel à l'achèvement du processus de décolonisation en Afrique, afin de préserver le droit à l'autodétermination des peuples africains encore sous domination coloniale. L'ANC exhorte toutes les forces progressistes du continent et du monde à intensifier leur solidarité avec le peuple du Sahara occidental dans sa quête d'autodétermination». Le drapeau sud-africain brandi lors de réunions de l'ANC à l'étranger Le parti a également exprimé sa «profonde inquiétude face à une situation préoccupante impliquant le Royaume du Maroc. Lors d'une réunion bilatérale avec une figure de l'opposition qui ne représente pas le gouvernement démocratiquement élu d'Afrique du Sud, le drapeau national de la République d'Afrique du Sud a été utilisé». «Cet acte irresponsable et provocateur constitue une violation flagrante des normes diplomatiques internationales et une intrusion inacceptable dans les affaires politiques internes de l'Afrique du Sud. Il s'agit d'une tentative dangereuse de délégitimer notre ordre constitutionnel et de discréditer l'autorité d'un gouvernement démocratiquement élu.» ANC «L'utilisation de nos symboles nationaux dans des activités partisanes organisées par des puissances étrangères est non seulement trompeuse, mais s'inscrit également dans un programme plus vaste d'ingérence étrangère», accuse le parti de Ramaphosa. L'ANC a exhorté le ministère sud-africain des Affaires étrangères à adresser au Maroc «une protestation diplomatique officielle et à exiger des explications et des excuses immédiates des autorités marocaines». Une protestation qui étonne alors que le drapeau sud-africain était présent, aux côtés de l'étendard algérien, lors d'une réunion entre le secrétaire général de l'ANC et l'ancien président de la Chambre haute algérienne, Salah Goudjil, tenue en décembre 2023 à Alger. Il en fut de même lors des entretiens entre le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, et le responsable partisan sud-africain. En Afrique du Sud, le parti de Jacob Zuma, troisième force politique, est considéré comme le chef de file de l'opposition au gouvernement du président Ramaphosa. Les tensions politiques se sont accentuées ces dernières semaines. Ce vendredi, lors d'une manifestation devant le palais présidentiel à Pretoria, les partisans du MK ont réclamé la démission du président Cyril Ramaphosa.