«Il me disait qu'il allait se suicider si je ne lui cédais pas. Et je ne voulais pas qu'il meure à cause de moi». Il n'arrivait pas à relever la tête et n'arrêtait pas de dire aux trois magistrats de la chambre criminelle près la Cour d'appel de Tanger : «Je suis malade». En fait, il ne pouvait dire autre chose pour justifier son acte. Âgé de quarante-trois ans, ce père de famille est poursuivi pour attentat à la pudeur sur sa fille, mineure, durant sept ans. Demeurant à la commune rurale Es-Sahel relevant de la province de Larache, il abusait de sa fille depuis qu'elle avait sept ans. Aujourd'hui elle en a quatorze. «Je suis au courant, depuis deux ans, de ce qui arrive à ma fille», a affirmé la mère de la victime à la Cour tout en précisant que sa fille lui a dévoilé le secret. Mais, elle n'a pas pu prendre l'initiative d'accompagner sa fille chez les gendarmes pour porter plainte. «Il nous menaçait toutes les deux de meurtre», a ajouté la mère les larmes aux yeux. Mais en mars dernier, elle a pris son courage à deux mains et est allée, en compagnie de sa fille, chez les gendarmes pour porter plainte contre le père incestueux. Il a été arrêté sur-le-champ, mettant ainsi fin au calvaire que cette fille a enduré durant sept ans. «Il me disait qu'il allait se suicider si je ne lui cédais pas. Et je ne voulais pas qu'il meure à cause de moi», a balbutié, sur un ton innocent, la fille mineure. Il l'a même sodomisée, a-t-elle expliqué. Certes, il a avoué son crime d'inceste, mais il n'a cessé d'expliquer qu'il est malade. Mais, pourquoi n'est-il jamais allé consulter un spécialiste ? Il n'avait pas de réponse à cette question que lui a posée le président de la Cour. Verdict : 20 ans de réclusion criminelle.