Au moment de son lancement, en 2008, Tayssir présentait une variante nouvelle très intéressante en matière de programmes sociaux publics à travers deux caractéristiques essentiellement : le principe de l'aide financière conditionnée et le ciblage direct et précis des bénéficiaires. Ces deux éléments apportaient une réponse à deux problématiques auxquelles sont souvent confrontés tous les dispositifs d'aide publique : d'un côté, l'engagement des populations à travers une forme de contractualisation, seul moyen de pérenniser le dispositif et de s'assurer de son utilité sociale et, de l'autre, l'assurance que les aides atteignent effectivement les catégories qui en ont besoin et elles seules. Mais même avec toutes les précautions qui ont été prises, la minutie avec laquelle le programme a été conçu et la rigueur de sa mise en oeuvre, l'épreuve du terrain a montré des imperfections qui demandent encore à être corrigées. C'est le propre de tous les programmes sociaux voire de toutes les politiques publiques : l'évolution du contexte et de l'environnement économique et social est une donne naturelle qui impose une adaptation perpétuelle. L'extraordinaire épopée de l'INDH est, elle aussi, l'exemple le plus édifiant de la nécessité de donner aux politiques publiques un caractère évolutif sans lequel elles deviendraient vite obsolètes, inopérantes et donc des boulets inutiles pour le budget.