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Quatre kamikazes prêtes à agir
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 01 - 09 - 2006

Le ministère de l'Intérieur apporte des éclaircissements sur les quatre femmes du groupe de Hassan Khattab. Faute de devenir kamikazes, deux d'entre elles avaient mis la main à la poche pour financer des actes terroristes au Maroc.
Chakib Benmoussa, ministre de l'Intérieur, a apporté jeudi 31 août 2006 des éclaircissements concernant le rôle des quatre femmes arrêtées dans le cadre des investigations sur "Jamaât Ansar Al Mahdi" et dont deux sont mariées à des pilotes de ligne travaillant pour le compte de Royal Air Maroc.
Selon M. Benmoussa, les quatre femmes entretenaient des relations de "sympathie" avec Fatiha Hassani, la veuve de Karim Mejjati mort sous les balles de la police saoudienne en avril 2005. Les amies de "Oum Saâd", comme l'ont démontré les enquêtes, auraient manifesté beaucoup d'admiration pour l'"engagement religieux" et l'"épreuve" de cette femme qui a perdu son mari et l'un de ses fils (neuf ans). Selon les révélations du ministre, les deux femmes mariées aux pilotes de la RAM auraient fait part à Hassan Khattab de leur "désir" de perpétrer des attentats kamikazes en Irak et en Palestine. Il les aurait convaincues de la pertinence de lancer des opérations de Jihad au Maroc, "allié des Américains et des sionistes".
C'est dans ce sens que les quatre femmes ont été invitées au visionnage d'un enregistrement vidéo (CD) effectué par Yassine Ouardini aux environs d'Ajdir et montrant le lieu qui devait faire office de base arrière et de camp d'entraînement pour le groupe. Selon le ministre de l'Intérieur, les quatre femmes ont versé des montants d'argent pour le financement de la mise en place d'une aile militaire et surtout pour l'acquisition d'armes auprès des trafiquants de drogue écumant le Nord du Royaume. S'il est avéré aujourd'hui que Hassan Khattab a perçu de "Oum Saâd", directement ou indirectement, la somme globale de 150.000 DH, on ignore toujours si ce montant englobe la participation des trois autres femmes.
D'ailleurs, M. Benmoussa a également déclaré que deux des quatre femmes ont remis des sommes d'argent à deux éléments du groupe Hassan Khattab désireux d'aller en Irak dans le cadre du Jihad (guerre sainte).
Le ministre de l'Intérieur s'est toutefois abstenu, pour le moment, d'indiquer s'il y a un lien ou pas entre le groupe Hassan Khattab et des organisations terroristes internationales. Il l'a plutôt dépeint comme un groupe bien structuré et qui était en phase finale de la préparation de ses attentats terroristes : attaques contre des bases aériennes de l'armée, contre des établissements touristiques et contre plusieurs personnalités civiles et militaires de premier ordre. Ce groupe s'était même attaché les services d'un officier de la police qui s'était chargé de recueillir des informations sur des personnalités gouvernementales, politiques et des milieux d'affaires qui devaient être kidnappées, assassinées ou escroquées. Après l'arrestation de cinq militaires, trois gendarmes et un officier de police, Chakib Benmoussa a affirmé que l'on ne pouvait pas parler d'une quelconque infiltration de l'institution militaire par les terroristes.
Le ministre de l'Intérieur, un brin pédagogue, a déclaré que le démantèlement de ce groupe montre que le terrorisme ne pourrait pas être automatiquement lié à des milieux sociaux défavorisés. Pour lui, et contrairement aux déclarations à la presse des avocats de quelques détenus, le démantèlement, l'instruction et la garde à vue des membres du groupe de Hassan Khattab se sont faits dans le respect des lois nationales et des droits des concernés. M. Benmoussa répondait à des questions sur des allégations de torture qu'auraient notamment subie les trois gendarmes et l'officier de police.
D'un autre côté, ALM a appris de sources proches de Royal Air Maroc que les pilotes mariés aux deux femmes récemment arrêtées avaient longuement été entendus par les enquêteurs avant d'être relaxés. Leur hiérarchie les aurait mis en congé en attendant l'issue des investigations en cours. Les deux pilotes habitent la même zone huppée de la route d'El Jadida où se situe également la villa de Fatima Zahra Rehioui, domicile qui abritait les réunions de Hassan Khattab et de ses disciples quand il lui arrivait de se déplacer dans la métropole.
Actuellement, les 52 personnes appréhendées dans le cadre de l'affaire Khattab sont sous les verrous (prison civile de Salé) en attendant le début des instructions détaillées le 13 septembre prochain. A ce nombre, il faut ajouter quatre femmes : "Oum Saâd", les femmes des deux pilotes et une quatrième femme arrêtée mercredi dernier.
Les arrestations
Les arrestations opérées par les services de sécurité ont commencé à la fin du mois de juillet dernier avec celle de Hassan Khattab, un salafiste qui a déjà purgé une peine de deux ans en relation avec les attentats du 16 mai 2003. Début août, les services de sécurité ont commencé à «cueillir» les autres éléments du groupe. Notamment les cinq militaires et deux imams de Salé : Hammadi Khalidi et Mohamed Benayyad. En juin 2006, Yassine Ouardini, émir national chapeautant l'aile militaire, avait déjà effectué, avec succès, sept tests sur des explosifs et des systèmes de mise à feu actionnés par le biais de téléphones portables. La Maâmora et les forêts avoisinant Dar Assikah et la prison de Salé gardent encore les traces de ces tests comme ont réussi à l'attester les éléments de la police scientifique et technique dont l'apport a été décisif lors des premières investigations.
Mejjati : Sur les traces d'un terroriste refroidi
Plus d'un an après sa mort en Arabie Saoudite, Karim Mejjati continue de faire parler de lui, notamment à travers sa femme qui aurait eu des liens avec la "section féminine" du groupe terroriste de Hassan Khattab.
Karim Mejjati était présenté comme le terroriste marocain le plus "gradé" de la nébuleuse d'Al Qaïda. Son nom était pratiquement évoqué lors de tous les procès qui avaient suivi les attentats du 16 mai 2003. Agé de moins de quarante ans, âge qu'il aurait pu avoir en 2007, il avait flirté à la fois avec les théoriciens et avec l'aile "exécutive" du terrorisme marocains, avec Abou Hafs (Rafiki junior) comme avec les membres du groupe de Pierre-Robert.
Karim Mejjati avait sillonné le monde entier depuis qu'il s'est mis au service des jihadistes. Bosnie, Afghanistan, Etats-Unis, France et Espagne avant de finir ses jours sous les balles des forces de sécurité saoudiennes, un 14 avril 2005. Il était arrivé à se mettre sur le dos tout ce que la planète comptait comme services de renseignements et de sécurité. Il est cité dans les PV des enquêtes sur les évènements du 16 mai comme étant l'expert en explosifs qui aurait tout préparé. Il ne serait pas étranger non plus aux attentats de Madrid, de Londres et aux multiples actes terroristes en Arabie Saoudite où il se fit descendre en compagnie de gros calibres d'Al Qaïda. Epicurien ayant fréquenté les bancs du lycée Lyautey, Karim Mejjati est un Abou Mussab Zarqaoui en miniature.
Femmes terroristes : De la cellule dormante à Khattab
Les femmes deviennent de plus en plus présentes dans les groupes terroristes démantelés au Maroc. L'embrigadement des femmes n'est pas un nouveau phénomène. Déjà en 2002, il en était question avec le démantèlement de la fameuse cellule dormante dont le noyau dur était composé de trois Saoudiens. L'histoire retiendra notamment les noms de Bahija Haidour, Naïma Haroune et Raja'e Belmoujane condamnées pour non-dénonciation de crime et destruction de preuves matérielles.
Juste après le 16 mai 2003, ce sera au tour des jumelles Laghriss (mais aussi Hakima Rijlane) de faire parler d'elles comme membres d'une cellule terroriste de Rabat de faire exploser plusieurs cibles et d'assassiner des responsables politiques. Condamnées à cinq ans de prison, Imane et Sana'e avaient été relaxées après avoir bénéficié d'une grâce royale en août 2005. Elles ont été confiées à un centre social pour mineurs.
Les femmes soupçonnées de terrorisme reviennent au-devant de la scène, mais cette fois sous un nouveau visage et avec une nouvelle mission. Appartenant au milieu aisé, et faute de pouvoir passer à l'acte, elles ont mis la main à la poche (de leurs maris ?) pour financer les «sombres desseins» de leurs compagnons du Jihad. "Oum Saâd" et son groupe de voilées constituent une nouvelle génération d'adeptes du terrorisme.


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