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Autrement : A quoi sert le cinéma ?
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 27 - 01 - 2009

Jusqu'ici, à la différence de l'Egypte, le Maroc ne s'est pas distingué comme une terre particulièrement favorable à l'éclosion du «septième art», même si nos fantastiques paysages du Sud ont été (et restent) un lieu de tournage privilégié pour d'innombrables films étrangers.
Mais voilà que les choses commencent à changer, avec la sortie de films de talent. Ces dernières semaines, nous avons pu découvrir le film «CasaNegra» du réalisateur Noureddine Lakhmari et le premier long métrage de Aziz Salmy: «Amours voilées». Deux films qui ont fait (et continuent de faire) l'actualité, en raison des polémiques qu'ils ont déclenchées, particulièrement de la part de députés du PJD. On aurait pourtant pu penser que cette éclosion d'un cinéma marocain était de nature à réjouir tous nos concitoyens, qui auraient pu y voir le signe de la vitalité de notre création culturelle. Or les courants puritains de notre société ont dénoncé «l'immoralité» de ces œuvres, et demandé l'interdiction de «Amours voilées».
En quoi ces films paraissent-ils scandaleux à certains? «CasaNegra» raconte l'histoire de deux jeunes d'une vingtaine d'années, Karim et Adil, qui cherchent tous les deux à se faire une place dans la grande métropole de Casablanca. Chômeurs, ils plongent dans la délinquance, et le film nous entraîne dans les bas-fonds de notre capitale économique, donnant à voir la violence de celle-ci avec beaucoup de réalisme. Nous sommes confrontés notamment aux rapports de violence qui aliènent les individus les uns aux autres. Lakhmari aime passionnément cette «Maison blanche», mais le réalisateur déplore et dénonce d'autant plus la misère noire qui règne dans certains quartiers. Pour certains esprits chagrins, il montre ce qui devrait rester caché. Il dé-voile ce que nous cachons. Pour d'autres, le malaise vient de l'emploi à profusion, dans le film, d'un langage vulgaire, qui est celui de la rue.
«Amours voilées», quant à lui, met en scène une aventure amoureuse illicite au regard de la loi et de la morale islamiques. Batoul, femme médecin de 28 ans, issue d'une famille bourgeoise conservatrice, rencontre l'amour en la personne du beau Hamza, dont elle se retrouve enceinte hors des liens du mariage. Incitation à la débauche? Provocation contre les moœurs et la religion?
Deux films très différents, mais deux réalisateurs qui, l'un et l'autre, souhaitent montrer le vécu d'aujourd'hui et donner à penser. «Amours voilées» et «CasaNegra» nous font entrer dans des aspects de notre société que nous ne sommes pas toujours enclins à voir en face. La misère et la violence de nos villes dans l'un. Et dans l'autre, la difficulté d'être que connaissent nombre de «trentenaires » qui ont réussi socialement, mais ont du mal à concilier leur «modernité» professionnelle avec leur éducation morale et religieuse et les conventions de leur milieu familial. Insoutenable? Peut-être, mais nécessaire et vrai. Et puis, il faudra s'y habituer : l'art en général n'est pas édifiant, et le bon cinéma non plus. Et il y aurait aussi de la tartufferie à accepter que de nombreux et très bons films, y compris des films «noirs», soient tournés dans le Sud du Maroc sans jamais parler du Maroc.


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