Le classement 2019 des villes intelligents démontre l'importance des besoins des citoyens dans l'élaboration des politiques. Les villes marocaines, à la traîne, peinent à s'inscrire dans une perspective progressive en ce qui concerne les évolutions dans la gouvernance urbaine. La plateforme EasyPark vient de rendre publique sa nouvelle édition de son classement des villes intelligentes, qui compte 102 villes dans le monde. Si Rabat est présente dans les dernières marches du classement, Casablanca brille par son absence, preuve que la ville n'observe pas une gouvernance socio-technologique optimale. Être une «ville intelligente» est maintenant un critère essentiel pour attirer les investissements, les capitaux et les talents. Les 10 villes les plus intelligentes en 2019 sont : Singapour (1ère), Zurich (2ème), Oslo (3ème), Genève (4ème), Copenhague (5ème), Auckland (6ème), Taipei City (7ème), Helsinki (8ème), Bilbao (9ème) et Düsseldorf (10ème). Alors que la métropole économique est confrontée au défi majeur de continuer à se développer tout en limitant les effets de sa croissance sur les coûts d'agglomération et le bien être des habitants, force est de reconnaître que le maire de la ville, Abdelaziz Omari a échoué à mettre en œuvre des mesures qui apparaissent comme l'épine dorsale de l'intelligence requise. Des infrastructures en décalage avec les technologies de l'information, des services loin de rendre la ville plus fluide et, de là, plus attrayante ; les réseaux urbains, qui tiennent une place considérable dans la littérature sur les smart cities, connaissent des dysfonctionnements sont nombre. En sus, Omari a n'a pas su faire face aux principaux obstacles économiques qui s'opposent au développement de marchés de services urbains intelligents à Casablanca. Au lieu de replacer l'innovation au cœur d'écosystèmes d'acteurs hétérogènes et de prendre en compte les enjeux liés au développement économique de Casablanca, et à l'accroissement du bien-être social, du savoir et du capital humain, le maire du PJD n'a pas réussi à transformer les ressources de la ville dans le sens des intérêts collectifs. Les métropoles mondiales sont devenues des sites stratégiques pour l'action publique. À l'heure des flux (capitaux, touristes, classes créatives et marchandises), les responsables politiques ont pour mission première d'en assurer l'attractivité. Leurs programmes se traduisent par la mise en place de clusters -soit les pôles de compétitivité-, de mégaprojets, d'infrastructures en vue d'une mobilité amie de l'environnement (tramway, vélo) susceptibles de s'accompagner des processus de patrimonialisation ainsi que d'équipements culturels prestigieux (musées, hubs culturels, festivals, programmes d'animation urbaine).