Président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme, Nourredine Benissad estime que «l'autoritarisme et la politique du fait accompli ne mèneront que vers l'impasse», affirmant que la mise à l'écart de l'opposition et la répression politique sont les composantes du seul jeu admis par le système. Le président algérien Abdelmadjid Tebboune en quête de légitimité multiplie les consultations et les promesses d'apaisement. Mais, alors que le deuxième anniversaire du soulèvement populaire s'annonce houleux, une partie de l'opposition dénonce une continuité des entraves aux libertés publiques et un régime de plus en plus ankylosé. Président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH), Nourredine Benissad estime que l'acquittement des détenus d'opinion doit être accompagné par la volonté «de cesser de les emprisonner à chaque manifestation et de les réhabiliter». M. Benissad déplore que le régime multiplie les manœuvres pour éviter de traiter directement avec le Hirak en tant qu'interlocuteur majoritaire et incontournable dans la société, qui détient encore le rapport de force et la force de proposition dans la rue. «On ne peut pas se permettre de dialoguer avec soit même, de tourner le dos aux attentes populaires, de faire semblant que le changement n'est pas une demande sociale, de fermer tous les espaces d'expression démocratiques, de reproduire les mêmes pratiques de cooptation pour les postes de responsabilité et de privilégier le tout répressif» a-t-il déclaré à TSA-Algérie. En Algérie, le régime prétorien, monopolistique, où l'armée détient les rênes du système, vacille. Mono-exportateur d'hydrocarbures, corrompu et rentier, la contestation populaire demande son démantèlement : «le Hirak n'a pas demandé l'impossible, des choses irréalistes. Jeter les jalons d'un État de droit, développer notre pays et veiller à la redistribution équitable du revenu national est quelque chose de réalisable mais vitale pour notre pays» a indiqué Nourredine Benissad. Le dispositif du pouvoir algérien qui pénètre tous les pores du corps étatique et qui est fondé sur la cooptation des individus et sur la violation des droits de l'homme souille l'esprit de la constitution. «La répression, l'aggravation de la situation économique et sociale, la reconduction des mêmes pratiques à tous les niveaux et l'immobilisme ont grandement nourri [le] retour [du Hirak]», conclut la même source.