Pour le journaliste et éditorialiste français, le combat contre la culpabilisation de la France réveille la fierté nationale. Il dénonce le chantage mémorial du régime algérien. «La repentance est un rituel qui s'essouffle, même auprès d'Emmanuel Macron. Les professionnels de la démoralisation pressaient le chef de l'Etat de reconnaître un crime d'Etat dans la répression de la manifestation parisienne pro-FLN du 17 octobre 1961. Or le président s'est contenté, samedi 16 octobre, d'un mi-chemin ambigu» écrit Ivan Rioufol dans une tribune acérée publiée dans Le Figaro. Pour lui, «le Général de Gaulle n'entendait pourtant pas laisser les indépendantistes algériens défiler dans Paris [et] Emmanuel Macron n'a pas osé poursuivre trop loin dans l'autoflagellation exigée des Algériens. Certes, il aurait pu rappeler que les crimes du 17 octobre (une quarantaine de morts) avaient été commis en période de tensions terroristes. Il aurait pu avoir un mot pour les 66 policiers tués en France par le FLN de 1958 à 1961, ou pour les milliers d'Algériens exécutés, en métropole, par d'autres Algériens pour avoir refusé de se soumettre à l'organisation politicomilitaire et à son djihad.» Pour l'éditorialiste, le président français «aurait pu suggérer aux autorités algériennes d'ouvrir les yeux sur les massacres d'Oran du 5 juillet 1962 et leurs victimes pieds-noirs. Du moins le président n'a-t-il pas été au bout de l'humiliation. Marine Le Pen, mais aussi Valérie Pécresse et Michel Barnier ont estimé que c'était déjà trop. La haine de soi est le poison qu'inoculent les idéologues pour fragiliser une société qu'ils rejettent. La démoralisation de la nation et le discrédit des autorités sont des armes de subversion des stratèges de la conquête. Les excuses, auxquelles la France s'est pliée unilatéralement depuis des décennies, ne l'ont jamais grandie.» M. Rioufoul affirme que «les demandes de pardon françaises ont été vues par les minorités comme des marques de faiblesse. L'Algérie s'est épargné l'introspection. Elle en vient à voir la France comme un pays conquis. L'autre jour, l'ambassadeur d'Algérie en France a incité la diaspora algérienne à intervenir dans la politique intérieure, au nom des intérêts algériens.» Pour rappel, Mohamed Antar Daoud a dit : «Il est inadmissible que l'Algérie, qui possède la plus grande communauté étrangère en France, ne puisse pas constituer un levier de commande» pour intervenir, notamment «au niveau de la politique française». «L'apathie collective est l'alliée des fossoyeurs des nations libres (...) Le réveil des consciences est ce qui s'observe» a indiqué l'éditorialiste.