Le roi Mohammed VI a rassuré les Algériens, dont les dirigeants accusent le Maroc de menacer la sécurité de leur pays, qu'«ils n'auront jamais à craindre de la malveillance de la part du Maroc». Les dirigeants algériens, qui sont relayés par les médias de leur pays, suspectent notre nouveau partenariat avec Israël, un partenariat assumé d'ailleurs sans préjudice à nos engagements historiques envers la cause palestinienne, de graves périls contre la région et leur pays. Les chefs militaires algériens, qui suppléent les diplomates algériens, multiplient les manœuvres militaires avec des munitions réelles, partout dans les pays, et à intervalles réguliers, en proclamant solennellement que l'armée algérienne «était prête aux combats» et qu'elle avait «fini les préparatifs.» Des combats contre qui ? Contre le Maroc évidemment, que les dirigeants algériens, notamment les militaires, qui ont en charge le dossier du Polisario, considèrent comme «un ennemi classique», l'ennemi «historique» étant la France. Ces propos sont étayés par des discours officiels, ou par le truchement de la revue Al Djeich, un magazine de propagande digne de l'ancienne Pravda soviétique, qui fait plus de la politique étrangère que des tâches d'information de l'armée. Contrairement aux Algériens, qui décrétèrent la rupture des relations diplomatiques avec le Royaume en 2021, des relations déjà altérées par la fermeture des frontières terrestres, le Souverain considère que les relations entre les deux pays sont «stables», une stabilité dans la rupture, en d'autres termes, les relations ne s'étant pas dégradées davantage. La fermeture des frontières terrestres en 1994 avait pénalisé plus les Algériens, qui se rendaient par grandes vagues au Maroc pour s'approvisionner en denrées alimentaires et autres et se défouler, que les Marocains. La fermeture des frontières terrestres, que revendique l'actuel ministre des affaires étrangères, comme étant l'artisan de «cette grande épopée» en 1994, aurait été elle-même dictée par des considérations de politique intérieure. Le pouvoir craignait en effet que le peuple algérien tout entier embarque pour le Maroc, pour fuir la misère qui frappait alors ce pays pétrolier et gazier en faillite. Des milliers d'Algériens franchissaient la frontière, à sens unique, pour se défouler, d'une part, et emporter avec eux , outre des provisions alimentaires, des produits cosmétiques, des pneus et des pièces détachées de voiture, des jus de fruits, des fruits, des articles d'habillement, des jeans. Les Algériens, longtemps enfermés dans une grande prison à ciel ouvert, venaient de découvrir le pays qui était présenté par la propagande comme un pays frappé par la misère. La misère réelle se trouvait de l'autre côté de la frontière. Et dans une telle situation, il va falloir bien rendre hommage au Royaume du Maroc qui, en Etat responsable et en Nation multiséculaire, fait preuve d'une indifférence totale, face aux multiples et fréquentes provocations du pays voisin, dont les dirigeants multiplient les exactions presque quotidiennes contre le Royaume. Le Maroc ignore complètement ces dépassements, qu'il met au chapitre de la propagande destinée à la consommation intérieure, dès lors que les dirigeants algériens n'ont plus rien à offrir au peuple algérien, sauf «un ennemi extérieur.» Ce n'est pas la première fois que le Souverain tend la main aux Algériens qui, ayant accumulé un retard économique immense par rapport au Maroc, sur tous les plans, condamnent le peuple algérien à l'autarcie, depuis bientôt trente ans, par peur de traumatiser tout le peuple, algérien, en ouvrant les frontières Ouest. Toutefois, à travers la toile et les chaines de télévision internationales, les Algériens se rendent compte, de plus en plus, que les dirigeants de ce pays, leur racontent des mensonges. Selon d'anciens ministres algériens, y compris Ahmed Attaf quand il était à la retraite, le Maroc est en avance par rapport à l'Algérie, d'au moins 40 ans. Ce qui freine l'Algérie à normaliser ses rapports avec le Royaume -cela peut vous paraitre anodin- c'est le NIF algérien, en d'autres termes, l'Algérien n'est pas prêt à reconnaître ses erreurs, à cause de son entêtement obstiné et maladif. Le Royaume du Maroc, par contre, affiche une grande «détermination à fonder des relations solides avec les Etats frères et amis, et plus particulièrement avec les pays voisins» (discours de SM le Roi). En dépit de la rupture, le souverain marocain «aspire à ce que les relations avec l'Algérie soient meilleures», en «confirmant aussi tout le prix que Nous attachons aux liens d'affection et d'amitié, aux échanges et aux interactions entre nos deux peuples.» *journaliste et écrivain Ancien directeur de l'information de la MAP