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11 millions de dirhams d'argent public octroyés à un député conchyliculteur du RNI : les aveux de Zakia Driouich embarrassent Aziz Akhannouch et son clan
La transparence inattendue de Zakia Driouich, secrétaire d'Etat chargée de la pêche maritime, a soulevé un tumulte au sein du Rassemblement national des indépendants (RNI, majorité) : lors d'une rencontre aux allures préélectorales à Dakhla, la responsable gouvernementale a reconnu que M'barek Hammia, député du même parti et exploitant d'une ferme conchylicole, a bénéficié d'un soutien financier public de 11 millions de dirhams. Voir le post Facebook Cet aveu, prononcé sans détour, jette une lumière crue sur les enchevêtrements troublants entre les fonctions électives et les avantages matériels liés à la politique sectorielle. M. Hammia, élu d'Essaouira, multiplie depuis plusieurs mois les plaidoyers en faveur de l'économie maritime, saluant ce qu'il nomme la «montée en puissance» du secteur halieutique marocain. Il affirme que le pays atteint désormais une production annuelle de 1,4 million de tonnes de captures marines, pour une valeur commerciale de près de 16 milliards de dirhams. Dans un discours récemment prononcé à la Chambre des représentants, il appelait à un accroissement du soutien aux industries de transformation tout en insistant sur la nécessité d'une revalorisation de la pêche artisanale, à ses yeux garante d'équité sociale et de continuité territoriale. Mais les déclarations de Mme Driouich confèrent à ces exhortations une coloration singulière. «Oui, l'exploitation de M. Hammia a bien bénéficié d'un soutien public dans le cadre des programmes de valorisation conchylicole», a-t-elle reconnu, sans omettre de rappeler que ce financement relevait d'un dispositif encadré. Le caractère légal du versement n'épuise toutefois pas les objections d'ordre éthique. Car en l'absence de mécanismes rigoureux de déport ou d'obligation de transparence, l'attribution de fonds publics à des élus actifs dans l'élaboration de la politique sectorielle soulève une question de fond : celle de l'impartialité des choix budgétaires dans un Etat de droit. Jusqu'à présent, aucune réaction officielle n'a été émise par la direction du RNI. De son côté, M. Hammia n'a formulé aucune réponse aux sollicitations de la presse.