Casablanca s'est dotée jeudi d'un établissement universitaire privé d'un nouveau genre avec le lancement officiel de l'Université internationale Averroès (UIA), institution dont le statut a été reconnu par la Commission nationale de coordination de l'enseignement supérieur (CNACES) lors de sa session du 25 avril dernier. Cette reconnaissance confère à l'UIA le titre d'université à part entière, avec pour vocation déclarée d'enraciner l'enseignement supérieur dans les réalités économiques et sociales nationales. Présente à la conférence inaugurale, la tutelle représentée par le ministre de l'inclusion économique, de la petite entreprise, de l'emploi et des compétences, Younes Sekkouri, a centré son propos sur les mutations de l'employabilité, estimant que «la transformation des métiers, la redéfinition des qualifications et la montée en complexité des attentes professionnelles obligent désormais à repenser les finalités de l'enseignement supérieur.» Le ministre a, à cette occasion, annoncé le lancement d'un cycle de rencontres avec les étudiantes et étudiants de plusieurs établissements d'enseignement supérieur, afin de leur exposer les orientations du gouvernement en matière de politiques de l'emploi et d'écouter leurs attentes sur des sujets tels que le télétravail ou la transition professionnelle. Ces échanges, selon lui, «permettent de rapprocher la décision publique des aspirations de la jeunesse et de mieux faire connaître les secteurs à fort potentiel et les chantiers structurants en cours au Maroc.» Faisant état d'un frémissement du marché du travail, qu'il estime appelé à se poursuivre, Younes Sekkouri a laissé entendre que la trajectoire de l'économie nationale devrait soutenir cette reprise, en phase avec les objectifs de formation exprimés par les établissements émergents. S'exprimant à son tour, Rachid M'rabet, président de l'UIA, a salué la reconnaissance officielle de l'établissement, soulignant qu'«au-delà du symbole, cette validation consacre un projet pédagogique ancré dans la réalité marocaine, résolument tourné vers l'exigence académique et la responsabilité sociale.» Selon lui, l'université s'articule autour de trois pôles spécialisés : une école de commerce, une école d'ingénierie et une faculté de droit et de sciences politiques, «chaque entité étant pensée comme un espace de rigueur, d'innovation et d'ouverture.» «Nous entendons, par cette université, proposer une lecture renouvelée de la formation supérieure, qui ne se contente pas de délivrer des titres mais cherche à éveiller des consciences, à former des esprits agissants et responsables, au service du développement du Maroc et du continent africain,» a-t-il déclaré. Loin de se limiter à l'acquisition de compétences techniques, l'UIA entend intégrer pleinement la formation aux aptitudes comportementales, aux qualités d'expression et aux valeurs civiques, afin de favoriser l'insertion professionnelle dans toutes ses dimensions. Installée sur la colline de Sidi Maârouf, en bordure de la route de Nouaceur, l'université dispose d'un campus d'une capacité d'accueil de 2 500 étudiantes et étudiants. Les infrastructures ont été conçues pour encourager la créativité, l'émulation intellectuelle et la coopération entre corps enseignant et apprenants. L'établissement bénéficie également d'un partenariat stratégique avec CDG Invest, qui accompagne son développement. Marquant son attachement à la justice sociale, l'UIA a institué une fondation attribuant des bourses d'études à des profils méritants, contribuant ainsi à élargir l'accès à l'enseignement supérieur et à appuyer la mobilité sociale à travers le savoir.