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Sahara : comme l'Algérie, le «cinglé» et le «délinquant» John Bolton est figé dans une époque révolue
Publié dans Barlamane le 30 - 05 - 2025

Taxé par Donald Trump de «cinglé», de «délinquant» et d'«homme méprisable», John Bolton s'illustre à nouveau par une tribune véhémente contre le Maroc, qu'il accuse d'«entraver» la tenue d'un référendum au Sahara. Reprenant les antiennes d'une diplomatie déclassée, l'ancien conseiller à la sécurité nationale défend le Polisario avec une partialité anachronique, au mépris des réalités géopolitiques contemporaines et de l'évolution des équilibres actuels. Le réveil sera tonitruant.
«Stupide», «délinquant», «incompétent», «homme méprisable qui a failli à son devoir de protéger l'Amérique» : c'est en ces termes fleuris que le président Donald Trump décrivait en 2020 son ancien conseiller à la sécurité nationale. Cinq ans plus tard, John Bolton, visiblement toujours en quête de centralité politique, s'illustre à nouveau dans une tribune publiée le 28 mai où il accuse le Maroc d'entraver une prétendue promesse de référendum au Sahara, une option jugée impossible. Le texte s'apparente à une opération de réhabilitation personnelle. À défaut de convaincre, le «débile» M. Bolton recycle les grilles de lecture d'un autre temps.
Une lecture figée, imperméable à l'évolution des équilibres maghrébins
Dans ce texte (probablement commandé par l'Algérie), l'ancien ambassadeur des Etats-Unis auprès de l'ONU dénonce ce qu'il considère comme une «obstruction marocaine» depuis l'adoption de la résolution 690 (1991), censée, selon lui, permettre au Front Polisario d'organiser un référendum d'autodétermination au Sahara. Il affirme que le Maroc «refuse même de considérer le référendum qu'il a accepté à maintes reprises» et soutient que les Sahraouis, réfugiés dans les camps de Tindouf, vivent dans un abandon consenti par la communauté internationale.
Cette vision, pétrie d'axiomes idéologiques, ne résiste guère à l'examen. L'option référendaire, enlisée depuis trois décennies, n'est aujourd'hui plus évoquée que par les rares partisans les plus irréductibles du Polisario ou par quelques diplomates à la retraite. Ni les Etats-Unis, ni l'Union européenne, ni même l'Organisation des Nations unies, qui en a longtemps été le garant procédural, ne l'envisagent désormais comme une solution applicable. La résolution 2654 adoptée en 2022 au Conseil de sécurité, dans un langage mesuré, appelle au contraire à une «solution politique réaliste, pragmatique et durable.»
Une défense maladroite du Polisario
Revenant avec insistance sur les accusations de collusion entre le Polisario et l'Iran, John Bolton dénonce une campagne «sans preuve» qui œuvrerait à «détourner l'attention de l'interposition marocaine». Il prétend que ces soupçons seraient fabriqués de toutes pièces, soutenant que «les Sahraouis n'ont jamais cédé aux radicalismes issus de la révolution islamique iranienne». Une telle défense, bâtie sur des raccourcis, élude délibérément les mutations observées dans la zone sahélo-saharienne depuis plus d'une décennie. Pour rappel, les preuves qui mettent évidence l'existence d'un axe Alger-Téhéran-Polisario existent.
L'inquiétude manifestée par plusieurs chancelleries à l'égard de ces potentielles porosités idéologiques ne saurait être balayée d'un revers de main. Le contexte géopolitique, marqué par l'expansion d'acteurs non étatiques et les fragilités sécuritaires chroniques de l'Algérie voisine, appelle au discernement et surtout à la lucidité. Or M. Bolton, fidèle à son style binaire, s'y refuse, opposant un camp supposément vertueux à un autre présenté comme foncièrement manipulateur.
L'écho atone d'une diplomatie déclassée
Derrière cette offensive, c'est un discours marginalisé qui tente de retrouver voix au chapitre. S'il a longtemps incarné une ligne dure au sein des appareils de sécurité américains, John Bolton a vu son étoile pâlir, en partie à cause de son opposition frontale à Donald Trump mais aussi du discrédit persistant dont souffrent les artisans de l'intervention en Irak. Sa tentative de redonner crédit au projet référendaire apparaît, dès lors, moins comme une prise de position stratégique que comme un sursaut d'orthodoxie néoconservatrice.
Le fait qu'il évoque, pour ce faire, les figures du passé – James Baker, James Inhofe – achève de souligner la distance croissante entre son propos et la réalité des dynamiques diplomatiques actuelles. Aucun de ses arguments ne prend acte de l'annonce américaine historique actée en décembre 2020, lorsque les Etats-Unis ont reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara. Depuis, ni l'administration Biden, ni les principales capitales européennes, n'ont infléchi cette position, préférant encourager les efforts onusiens autour de l'envoyé personnel Staffan de Mistura.
Légitimité introuvable
Le Maroc, de son côté, s'est attaché à construire un grand projet de développement régional dans les provinces du Sud, adossé à des investissements publics d'ampleur et à une stratégie diplomatique fondée sur les ouvertures consulaires et les partenariats africains. Cette politique, très efficace, a permis d'élargir le cercle des Etats considérant le plan d'autonomie comme une base sérieuse de négociation. L'adhésion de plus d'une trentaine de pays africains à cette lecture témoigne d'une métamorphose diplomatique que John Bolton persiste à ignorer.
À aucun moment, son texte n'évoque les mutations économiques du Sahara, le rôle de la Minurso ou les effets concrets des propositions marocaines sur la scène multilatérale. Il s'abstient également de toute réflexion sur la place de l'Algérie dans ce dossier, bien que nul ne conteste l'implication centrale d'Alger, acteur déterminant du dossier saharien qui vit, actuellement, dans un isolement diplomatique sans précédent.
Une parole discréditée, un sujet instrumentalisé
Devenu persona non grata au sein des cénacles américains, John Bolton cherche visiblement, par ce texte, à reprendre pied dans un débat stratégique dont il a été un temps un protagoniste influent. Mais sa posture, caricaturale et mal informée (et sûrement lucrative), trahit une méconnaissance persistante des évolutions régionales. Il contribue, ce faisant et sciemment, non à la clarification d'un différend territorial complexe mais à son enkystement par l'entremise de représentations datées et de raisonnements dogmatiques.
Le Sahara ne peut servir d'exutoire aux ambitions contrariées d'un ancien haut fonctionnaire américain déchu en quête de pertinence. C'est d'un regard informé, sobre et constructif que cette région a besoin – non d'un pamphlet sans prise avec le réel. La fin du Polisario est proche.


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