Le groupe turc Kalyon Enerji, détenu à parité par le conglomérat Kalyon Holding et la société émirienne International Holding Company (IHC), a paraphé un accord d'envergure de sept milliards de dollars portant sur la construction de centrales électriques en Syrie, tout en annonçant l'extension de son portefeuille d'énergies renouvelables à l'échelle internationale, notamment au Maroc. L'accord, signé à Damas en présence du président syrien Ahmad Al Sharaa, réunit un consortium composé de l'entreprise qatarie UCC Holding, de la société américaine Power International et du groupe turc Cengiz Enerji. Il prévoit l'édification d'une centrale solaire de 1 000 mégawatts et de plusieurs centrales à gaz totalisant une capacité de 4 000 mégawatts. Selon Murtaza Ata, directeur général de Kalyon Enerji, «l'achèvement des centrales à gaz est escompté dans un délai de trois ans suivant la clôture financière, ce qui nous mène à un horizon de quatre ans. Quant à la centrale solaire, elle devrait être opérationnelle deux ans et demi après cette même échéance». Le Maroc ciblé pour une implantation stratégique Outre la Syrie, Kalyon Enerji explore activement des débouchés dans plusieurs régions, dont l'Afrique du Nord. «Nous étudions attentivement le marché marocain […] qui présente des conditions favorables à nos projets», a précisé Murtaza Ata lors d'un entretien à Istanbul. L'entreprise dispose actuellement de plus de deux gigawatts en exploitation, exclusivement en Turquie, où elle a réalisé la centrale photovoltaïque de Karapınar (1,3 GW), présentée comme «la plus vaste d'Europe» et financée en partie par UK Export Finance (UKEF). D'ici cinq ans, elle projette de porter sa capacité installée à cinq gigawatts. L'expansion internationale de Kalyon Enerji s'accompagne d'un engagement affirmé à exécuter ses projets de manière autonome. «Nous possédons l'ensemble des compétences techniques, la robustesse financière et des appuis bancaires solides, en particulier grâce à notre réseau international», a indiqué Mustafa Kocar, directeur général de Kalyon Holding. «Nous demeurons le principal investisseur dans le secteur des renouvelables en Turquie», a-t-il souligné. Le groupe turc active aussi ses leviers dans la construction Parallèlement à ses projets énergétiques, Kalyon Holding étend ses activités dans le secteur des infrastructures. En Azerbaïdjan, l'entreprise participe à des chantiers ferroviaires et autoroutiers ; en Roumanie, elle construit un gazoduc pour le compte de Transgaz, l'opérateur public. D'autres marchés sont en cours de prospection dans l'espace post-soviétique (CEI), au Proche-Orient et en Afrique du Nord. «Nous avons amorcé une ouverture résolue à l'international, y compris dans le domaine aéroportuaire», a déclaré M. Kocar. Le groupe détient 55 % de l'aéroport d'Istanbul, qu'il a érigé en 2019 et qu'il administre désormais en partenariat. «Nous envisageons de reproduire ce modèle dans d'autres pays de la région», a-t-il ajouté.