Le candidat nationaliste Karol Nawrocki a remporté de justesse la présidentielle en Pologne, un succès à contre-courant de l'engagement pro-européen et du soutien à l'Ukraine impulsés par le gouvernement actuel. Selon les chiffres de la commission électorale nationale publié lundi matin, M. Nawrocki a remporté 50,89% des voix contre 49,11% pour le libéral Rafal Trzaskowski lors du second tour de l'élection tenu dimanche, dont les résultats mettent en évidence la polarisation dans le pays membre de l'Otan et de l'UE. Dans un message posté lundi matin sur Facebook, M. Nawrocki a remercié ses électeurs pour leur « soutien quotidien » et « engagement » dans la campagne. En Pologne, le chef de l'Etat, dont le mandat est de cinq ans, exerce une certaine influence sur la politique étrangère et de défense. Il dispose surtout d'un pouvoir de veto au niveau législatif. Plusieurs réformes prévues par le Premier ministre Donald Tusk, ancien président du Conseil européen arrivé au pouvoir en 2023, ont été ainsi bloquées en raison de l'impasse avec l'actuel président nationaliste en exercice Andrzej Duda. M. Duda a immédiatement félicité le vainqueur, remerciant les Polonais pour la forte participation qui s'est élevée à 71,63%. Les membres du parti populiste d'opposition Droit et Justice (PiS) qui ont soutenu M. Nawrocki ont qualifié sa victoire de « référendum » sur le gouvernement pro-européen de Donald Tusk. « Les Polonais en ont assez du gouvernement de Tusk et c'est probablement le message fondamental », a déclaré Jacek Sasin, ancien vice-Premier ministre dans le gouvernement PiS. « Des élections anticipées seraient la meilleure solution, mais je ne crois pas vraiment que ce sera possible de les organiser », a-t-il ajouté.