Le groupe aéronautique européen Airbus entend élargir le champ de ses coopérations avec le Maroc, dont l'écosystème industriel aérien offre, selon ses dirigeants, «plein d'opportunités». Cette volonté a été exprimée mardi par Wouter Van Wersch, vice-président exécutif chargé de l'international au sein d'Airbus, à l'issue d'un entretien avec plusieurs responsables marocains réunis à l'occasion de la 55e édition du salon de l'aéronautique et de l'espace du Bourget (16-22 juin). «Nous avons une présence ancienne au Maroc. Le Royaume est un partenaire très proche d'Airbus», a affirmé M. Van Wersch devant la presse, saluant la qualité des échanges tenus avec la délégation marocaine et évoquant «une volonté claire de part et d'autre de raffermir cette relation industrielle». Le groupe européen emploie désormais près de 2 000 salariés sur le sol marocain, notamment depuis le rachat de l'usine casablancaise de Spirit AeroSystems, spécialisée dans les tronçons de fuselage de l'A220. Le Maroc souhaite faire émerger un site d'assemblage d'avions La délégation marocaine accueillie sur le stand d'Airbus était composée, entre autres, du ministre du transport et de la logistique, Abdessamad Kayouh, du ministre de l'industrie et du commerce, Ryad Mezzour, du ministre délégué chargé de l'investissement, de la convergence et de l'évaluation des politiques publiques, Karim Zidane, ainsi que du directeur général de l'Agence marocaine de développement des investissements et des exportations (AMDIE), Ali Seddiki. Dans une déclaration, M. Mezzour a souligné la solidité des accords stratégiques existants avec Airbus, l'un des principaux maîtres d'œuvre mondiaux de l'aéronautique. «Airbus vient d'acquérir l'usine Spirit qui produit des fuselages, notamment ceux de l'A220, à Nouaceur», a-t-il rappelé, avant d'ajouter : «Nous œuvrons désormais à concrétiser la perspective d'un site d'assemblage final d'avions au Maroc.» De son côté, M. Zidane a mis en relief le contexte favorable à une intensification de la coopération, alors que le Maroc se prépare à accueillir plusieurs rendez-vous d'envergure internationale. La compagnie Royal Air Maroc (RAM) envisage de quadrupler sa flotte d'ici 2037, pour atteindre 200 appareils. «Ce marché d'avenir attire déjà les grands industriels mondiaux. Nous insistons sur un partenariat équilibré, fondé sur le transfert de compétences», a-t-il déclaré, en saluant la disponibilité affichée par Airbus. M. Kayouh, pour sa part, a qualifié les discussions de «très constructives», précisant qu'elles portaient notamment sur les besoins liés au futur hub de Casablanca, destiné à devenir «une plateforme de référence pour le continent africain». Le directeur général de l'AMDIE a, quant à lui, mis l'accent sur «la qualité du capital humain marocain, l'excellence des infrastructures et la cohérence de la stratégie industrielle déployée par le Royaume», autant d'éléments susceptibles de rassurer un donneur d'ordre tel qu'Airbus dans le cadre de sa montée en cadence. L'industrie aéronautique marocaine en démonstration au Bourget En marge de cet entretien, l'AMDIE et le Groupement des industries marocaines aéronautiques et spatiales (GIMAS) ont organisé un pavillon national au sein du salon du Bourget, mettant en lumière les savoir-faire de six entreprises du secteur. Cette participation entend promouvoir l'offre industrielle marocaine et consolider sa visibilité auprès des principaux décideurs de l'aéronautique mondiale. Le Maroc a su, au cours des deux dernières décennies, ériger une filière aéronautique robuste et diversifiée, s'appuyant sur des implantations industrielles majeures. Outre Airbus et Boeing, on y retrouve Safran, Hexcel, Collins Aerospace, Pratt & Whitney, Eaton, Le Piston Français, Daher et Alcoa, autant de références qui témoignent de la profondeur industrielle acquise par Rabat.