Le commerce total de biens et services entre les deux pays a progressé de 15,4 % sur un an, soit une hausse de 562 millions de livres, pour culminer à 4,2 milliards à la fin du quatrième trimestre 2024. Les exportations britanniques à destination du Maroc se sont établies à 1,6 milliard de livres (+14,9 %), tandis que les importations en provenance du royaume chérifien ont atteint 2,6 milliards (+15,7 %). Le Royaume-Uni a élargi ses relations commerciales avec le Maroc en 2024, enregistrant un volume d'échanges cumulés de 4,2 milliards de livres sterling sur les quatre trimestres achevés au 31 décembre. Cette progression de 15,4 % par rapport à l'année précédente s'est toutefois accompagnée d'un déséquilibre accentué en faveur du Maroc : le déficit commercial britannique atteint désormais 994 millions de livres, contre 850 millions un an plus tôt. Ces chiffres sont issus de la fiche officielle conjointe publiée par le ministère britannique des entreprises et du commerce (Department for Business and Trade) et l'Institut national de la statistique (Office for National Statistics), consultée par Barlamane.com et publiée le 19 juin (22 pages). Le Royaume-Uni 51e partenaire commercial du Maroc Le Royaume-Uni se classe au 51e rang des partenaires commerciaux du Maroc, représentant 0,2 % de ses échanges globaux ; il est son 55e client pour les exportations (1,6 milliard de livres, en hausse de 14,9 %) et son 43e fournisseur pour les importations (2,6 milliards, en hausse de 15,7 %). Le commerce total se compose à 67,7 % de biens (1,1 milliard) et à 32,3 % de services (519 millions) du côté des exportations britanniques vers le Maroc ; à 62,4 % de biens (1,6 milliard) et à 37,6 % de services (979 millions) en ce qui concerne les importations marocaines vers le Royaume-Uni. Des échanges de biens marqués par l'agriculture, le pétrole et les véhicules Les exportations britanniques de biens vers le Maroc sont dominées par les produits pétroliers raffinés (303,6 millions de livres, soit 27,9 % du total) ; les minerais et ferrailles (161,3 millions, 14,8 %) ; les voitures (81,7 millions, 7,5 %) ; les générateurs mécaniques intermédiaires (69,5 millions, 6,4 %) ; et le gaz naturel (48,6 millions, 4,5 %). Les importations britanniques depuis le Maroc sont, quant à elles, portées par les fruits et légumes (554,4 millions, soit 34,2 % du total des biens importés) ; les composants électriques (385,4 millions, 23,7 %) ; les voitures (151,0 millions, 9,3 %) ; les meubles (131,2 millions, 8,1 %) ; et les vêtements (120,2 millions, 7,4 %). Le tourisme et les services d'affaires renforcent la position marocaine Les exportations britanniques de services vers le Maroc se répartissent entre le tourisme émetteur (123 millions de livres, représentant 23,7 % des exportations de services) ; les services aux entreprises tels que le conseil et l'ingénierie (62 millions, 11,9 %) ; les télécommunications et services informatiques (24 millions, 4,6 %) ; les prestations gouvernementales (23 millions, 4,4 %) ; et les droits de propriété intellectuelle (22 millions, 4,2 %). Les services importés du Maroc vers le Royaume-Uni se concentrent principalement dans le tourisme récepteur (801 millions de livres, soit 81,8 % des importations de services) ; les transports (102 millions, 10,4 %) ; les services aux entreprises (41 millions, 4,2 %) ; les assurances (22 millions, 2,2 %) ; et les services informatiques (8 millions, 0,8 %). Une forte concentration géographique des échanges de biens au Royaume-Uni La répartition régionale des échanges de biens révèle une concentration marquée. Londres constitue le premier pôle d'échange avec le Maroc, avec 228 millions de livres d'exportations et 232 millions d'importations ; viennent ensuite les Midlands de l'Ouest (95 millions d'exportations, 203 millions d'importations) ; l'Est de l'Angleterre (86 millions d'exportations, 164 millions d'importations) ; le pays de Galles (98 millions d'exportations) ; le Nord-Ouest (115 millions d'exportations) ; et le Sud-Est (70 millions d'exportations). Ces données sont établies selon les régions fiscales britanniques sur la base du mouvement physique des marchandises. Les modes de fourniture des services illustrent la prééminence du tourisme En 2022 (dernières données disponibles), la fourniture de services britanniques vers le Maroc s'est faite à 52,8 % par prestation à distance (Mode 1, 163 millions de livres) ; à 42,4 % par consommation à l'étranger (Mode 2, 131 millions) ; et à 4,9 % par présence physique temporaire (Mode 4, 15 millions). Du côté des importations britanniques, 85,7 % des services reçus du Maroc relèvent du Mode 2 (469 millions) ; 13,2 % du Mode 1 (72 millions) ; et 1,1 % du Mode 4 (6 millions). Ces chiffres confirment le rôle central du tourisme marocain dans la balance des services, à la fois en valeur et en part relative. Une présence économique marginale malgré l'intensification des flux En matière d'investissement direct étranger, le stock marocain au Royaume-Uni s'élève à 17 millions de livres à la fin de 2023, en hausse de 2,6 % par rapport à 2022. Il ne représente toutefois qu'une fraction négligeable du total britannique (moins de 0,1 %). Aucune donnée n'a pu être publiée concernant le stock d'IDE britannique au Maroc, les effectifs déclarants étant trop restreints pour garantir la confidentialité statistique. En termes de commerce en valeur ajoutée (statistiques TiVA de l'OCDE), 0,5 % de la valeur des exportations marocaines provient d'intrants britanniques. À l'inverse, la part de valeur ajoutée marocaine dans les exportations britanniques reste inférieure à 0,1 %. En 2020, quelque 5 800 emplois britanniques étaient soutenus par les exportations vers le Maroc, sur un total estimé à 6,7 millions d'emplois liés au commerce extérieur du Royaume-Uni. Une économie marocaine en croissance modérée, marquée par des déséquilibres Le produit intérieur brut du Maroc s'élevait à 144,4 milliards de dollars en 2023, et devrait atteindre 165,8 milliards en 2025 selon les prévisions du Fonds monétaire international. Le PIB par habitant devrait passer de 4 200 à 4 400 dollars sur la même période. La croissance en volume est attendue à 3,2 % en 2024 et 3,9 % en 2025. L'inflation, qui avait culminé à 6,1 % en 2023, devrait refluer à 0,9 % en 2024. Le chômage se maintient à un niveau élevé, autour de 13,3 % en 2024, malgré une hausse continue de la population (37,7 millions). Le déficit courant devrait s'établir à –2,0 % du PIB en 2025, et la dette publique avoisiner 69 % du PIB. Une base entrepreneuriale limitée, mais stable En 2024, environ 2 100 entreprises britanniques immatriculées à la TVA ont exporté des biens vers le Maroc ; 900 y ont importé. Ces chiffres, établis par la direction des douanes britanniques (HMRC), excluent les entreprises en dessous du seuil statistique (moins de 873 livres par envoi ou 1 000 kg de masse nette). Ils confirment une présence économique réelle, bien que modeste, du tissu entrepreneurial britannique au Maroc.