La présence marocaine au Forum mondial sur la connectivité des transports, ouvert vendredi 27 juin à Istanbul, a été entachée par la diffusion d'un cliché largement commenté dans les cercles diplomatiques et parlementaires. Abdelssamad Kayouh, ministre du transport et de la logistique, y apparaît prenant un selfie avec le président turc Recep Tayyip Erdoğan, dans une posture jugée déplacée au regard des usages protocolaires les plus élémentaires. Si la délégation marocaine entendait mettre en avant l'expérience nationale dans le domaine ferroviaire, routier, maritime et aérien, le comportement du ministre a relégué cette ambition au second plan. Le geste a ravivé de nombreuses interrogations sur la cohérence de son action et plus largement sur la rigueur de certains ministres marocains dans les enceintes internationales. Déjà pointé pour ses déplacements incessants à l'étranger, souvent sans justification opérationnelle claire, M. Kayouh se voit reprocher une gestion erratique de son portefeuille dans un secteur où les réformes attendues se heurtent à l'inertie. En l'absence de rapports publics détaillant les retombées concrètes de ses missions, son bilan reste marqué par l'éparpillement, l'opacité et une mise en scène constante de sa propre personne. Depuis la nomination d'Abdelssamad Kayouh à la tête du ministère du transport et de la logistique, lors du dernier remaniement, un climat de blocage et de défiance semble s'être installé au sein du secteur, en raison d'un manque manifeste de coordination institutionnelle et du recul du dialogue avec les acteurs concernés. L'administration, jadis perçue comme un espace ouvert au débat et à l'échange, est désormais décrite comme fermée, hermétique, voire inaccessible, y compris pour les représentants du peuple. Aujourd'hui, plusieurs députés, issus tant de la majorité que de l'opposition, expriment publiquement leur agacement. Selon eux, «les portes closes» et «les correspondances ignorées» sont devenues des traits caractéristiques du mode de gestion imposé par M. Kayouh, sur fond d'interrogations croissantes quant à son engagement réel dans l'exercice de ses fonctions.