La Chambre des représentants a adopté à la majorité, mardi, le projet de loi n° 026.25 relatif à la réorganisation du Conseil national de la presse (CNP), lors d'une séance législative tenue à Rabat. Le texte a recueilli 87 voix favorables, contre 25 oppositions, sans aucune abstention. Présentant le projet, le ministre de la jeunesse, de la culture et de la communication, Mohamed Mehdi Bensaid, a déclaré qu'il ne s'agissait nullement d'une simple réforme technique, mais d'une «étape déterminante dans l'architecture de l'édifice médiatique national», soulignant que «la liberté de la presse, garantie par la Constitution, requiert des mécanismes d'autorégulation fondés sur la responsabilité». Il a indiqué que l'autorégulation demeure «le fondement de l'indépendance de la presse et de la moralisation de ses pratiques», ajoutant que le CNP ne saurait être perçu comme un simple organe administratif, mais plutôt comme «un garant de l'éthique, au service d'un débat public éclairé». Le texte prévoit notamment la création d'une commission autonome chargée de superviser les processus de désignation des journalistes et des éditeurs, en introduisant un nouveau mode de scrutin à la demande du corps professionnel. Les réserves de l'opposition Les groupes parlementaires de la majorité ont salué une avancée censée consolider l'indépendance journalistique et assurer des garanties juridiques pérennes aux professionnels du secteur, tout en soulignant l'exigence d'un cadre structuré pour la pratique. Les composantes de l'opposition ont, en revanche, exprimé leurs préoccupations face à ce qu'elles considèrent comme «une dérive vers une logique de nomination au détriment du suffrage», et dénoncé «un déséquilibre manifeste entre les modalités de représentation des journalistes et des éditeurs». Elles ont également critiqué le recours au critère du chiffre d'affaires pour la désignation des éditeurs, estimant qu'il «ne reflète ni la diversité du champ médiatique ni la réalité économique des publications». Plusieurs intervenants ont enfin regretté la disparition du système électoral unifié, perçu comme «une régression par rapport au choix démocratique et à la représentation régionale».