Quand vous empruntez depuis Marjane médina la route menant à la sortie de Meknès, et que vous êtes pris par la curiosité de découvrir le Cocopark de la ville, ce lieu irrésistible d'attraction et d'exaltation, où se mêlent technologie et innovation, suivez la route Bridia, et prenez le temps d'observer sur votre droite : là, se dévoile la majestuosité d'un édifice, dont l'originalité tient à la multitude des styles influençant son aspect visuel, notamment le style amazonien avec des décors de jungle et le style architectural précolombien avec ses techniques les plus éclectiques. Le Cocopark de Meknès Artiste dans l'âme, doué d'un don hors du commun à concevoir, discerner et mettre en exécution ses idées novatrices, Mostafa Meskini, l'initiateur et maître de son propre projet, a usé de son plein potentiel créatif pour intégrer toutes ces influences et styles, en y ajoutant sa touche d'artiste qui va d'emblée immerger les visiteurs dans l'univers merveilleux des rêves. De la conception au fignolage, en passant par le déploiement d'installations, l'élaboration et l'accomplissement de l'œuvre, notre ami Mostafa, entouré et soutenu par ses trois enfants, chacun en fonction des compétences qui sont les siennes, a contribué au projet collectif pour faire du Cocopark de Meknès le plus grand parc d'attraction au Maroc et l'unique du genre en Afrique, nécessitant une enveloppe budgétaire de plus de 25 milliards de centimes. Et le voilà, ce havre de détente, d'attractions et de loisirs, qui propose aujourd'hui, pour le plaisir de ses visiteurs, un grand espace de réalité virtuelle, des manèges à sensations fortes, des représentations animalières spectaculaires, auxquelles s'ajoutent de nombreuses animations, des jeux aquatiques encadrés et autres activités exclusives. Etalé sur une superficie d'une quinzaine de kilomètres, le Cocopark de Meknès nous donne à vivre, par le biais de son large éventail d'attractions (plus de cinquante) et une trentaine de jeux d'arcade, de merveilleuses aventures où se mêlent émotion et fortes sensations. Né essentiellement pour pallier un manque patent d'espaces de ressourcement, de divertissement et de loisirs dans la cité ismaïlienne, le Cocopark de Meknès ambitionne de stimuler et développer les habiletés mentales de tout un chacun — jeunes et moins jeunes — venu tester le degré de leur flexibilité cognitive et de leur talent, dans un univers époustouflant de jeux et d'aventures. L'engagement financier de Meskini pour sa ville natale, Meknès, est sans appel, tellement le destin de la cité ismaïlienne l'habite, le hante, parle en lui. Cet engagement, tant déclaré qu'assumé et endossé financièrement, a fait de lui la personnalité financière la plus distinguée et la plus appréciée à l'échelle locale. «Vous ne pouvez pas échapper à ce que vous êtes, dans vos réactions, dans vos comportements et dans vos gênes. Je suis né à Meknès, élevé dans un environnement socioculturel meknassi. Mes parents et mes grands-parents sont enterrés à Meknès. Et quand ce lieu accueille pour sa dernière demeure les personnes que vous avez aimées le plus au monde, cela veut dire que votre lien avec lui est inaliénable, inaltérable», m'a-t-il fait savoir, lors d'un bref entretien empreint de cordialité. «Cela me fait beaucoup de peine de voir Meknès, souffrante d'un mal insidieux qui la ronge comme une sorte de fatalité. L'ampleur de la dégradation de l'espace urbain suscite», dit-il, «amertume et désolation : rues tristounettes, constructions anarchiques, espaces verts à l'abandon, manque d'espaces de loisirs, de sport et de culture. La ville donne l'apparence d'une cité-dortoir sans âme et sans grâce, alors qu'elle recèle un riche patrimoine économique, culturel et artistique», s'est désolé l'ancien président de la chambre de commerce de Meknès. Le constat est d'autant plus désolant qu'on est fondé d'avancer, dit-il, «l'existence de deux Maroc : celui des villes heureuses, hautement équipées et entretenues, et le Maroc des villes abandonnées à leur sort et poussées à s'orienter vers les métropoles, en tant que poids lourds exerçant une forte influence sociale, culturelle et économique». «Dire aussi que Meknès, cette grande oubliée, n'est pas seulement envoûtante et réconfortante : elle est tout. J'y vois un potentiel énorme, mais que puis-je concrètement, sinon appeler de toutes mes forces à une politique volontariste de l'Etat et des collectivités locales, contre les effets néfastes de soixante ans de "laisser-faire" généralisé», a-t-il conclu. Aujourd'hui, Meskini, l'homme qui dégage — de l'avis de tous — une amabilité débordante, a plus d'une corde à son arc. Toujours à la tête de ses entreprises, Cocopark, Relais de Paris et autres, il s'échappe parfois et parcourt le monde pour une autre passion : la collection des beaux tableaux. Reconnu par tous ses pairs, mais aussi par nombre d'artistes, intellectuels et même responsables politiques, pour son amour platonique des arts plastiques, il est prêt à se déplacer sur des milliers de kilomètres à la recherche d'une œuvre qui lui tient à cœur.