Le Chili a annoncé, jeudi, appliquer depuis le 17 septembre une réglementation qui bouleverse les conditions d'admission sur son territoire. Le décret n° 359 impose en effet aux ressortissants de 104 pays, dont le Maroc, l'obtention d'une autorisation préalable ou d'un visa avant toute entrée avec un permis de permanence transitoire. Cette mesure, expliquent les autorités de Santiago, repose sur des motifs d'«intérêt national» et de «réciprocité internationale». Le texte officiel précise que «le décret n° 359, pris en vertu de l'article 27(2) de la loi n° 21.325 sur la migration et les étrangers, instaure une obligation d'autorisation préalable ou de visa pour les ressortissants de 104 pays souhaitant entrer et séjourner au Chili avec un permis de permanence transitoire». L'administration chilienne insiste sur le fait que «l'inclusion ou l'exclusion de pays repose sur des critères liés à l'intérêt national et aux principes de réciprocité». Le document rappelle encore que «le décret est le résultat d'efforts coordonnés entre le ministère de l'intérieur, le ministère des affaires étrangères et le service national des migrations, après des examens techniques et politiques approfondis». Selon les autorités, l'objectif déclaré est de «promouvoir une migration sûre, ordonnée et régulière, en cohérence avec la politique nationale et la politique extérieure». Certaines exceptions existent néanmoins. «L'Australie a été exemptée de cette obligation en raison de la réciprocité appliquée entre les deux pays», note le décret, qui prévoit également des dispenses pour «les ressortissants bénéficiant d'accords internationaux spécifiques». Le Maroc et les 103 autres pays concernés Le décret chilien mentionne explicitement le Maroc parmi les pays concernés. Le texte stipule que «les ressortissants du Maroc sont désormais tenus d'obtenir une autorisation préalable ou un visa auprès d'un consulat chilien à l'étranger pour tout séjour au titre d'un permis transitoire». Au total, 104 pays sont visés par cette obligation : Afghanistan, République démocratique du Congo (Kinshasa, ex-Zaïre), Iran, Mauritanie, Sierra Leone, Angola, République du Congo (Brazzaville), Comores, Etats fédérés de Micronésie, Syrie, Arabie saoudite, Corée du Nord, Îles Marshall, Mozambique, Somalie, Algérie, Côte d'Ivoire, Îles Salomon, Myanmar, Sri Lanka, Arménie, Cuba, Jordanie, Namibie, Soudan, Azerbaïdjan, Djibouti, Kazakhstan, Nauru, Soudan du Sud, Bahreïn, Dominique, Kenya, Népal, Tanzanie, Bangladesh, Egypte, Kirghizstan, Niger, Tadjikistan, Bélarus, Erythrée, Kiribati, Nigeria, Timor oriental, Bénin, Eswatini, Kosovo, Oman, Togo, Bhoutan, Ethiopie, Koweït, Pakistan, Tunisie, Botswana, Philippines, Laos, Palaos, Turkménistan, Brunei Darussalam, Gabon, Lesotho, Palestine, Tuvalu, Burkina Faso, Gambie, Liban, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Ouganda, Burundi, Ghana, Liberia, Centrafrique, Ouzbékistan, Cabo Verde, Guinée, Libye, République dominicaine, Vanuatu, Cambodge, Guinée-Bissau, Madagascar, Rwanda, Venezuela, Cameroun, Guinée équatoriale, Malawi, Samoa, Yémen, Qatar, Haïti, Maldives, São Tomé-et-Principe, Zambie, Tchad, Inde, Mali, Sénégal, Zimbabwe, Chine (République populaire), Irak, Maroc et Seychelles. Le rapport insiste sur le fait que «les nouvelles règles représentent un changement substantiel dans les procédures d'entrée» et qu'elles «peuvent entraîner des démarches supplémentaires, des coûts additionnels et des ajustements dans la planification des déplacements». Pour les citoyens marocains, la réforme constitue une rupture puisqu'ils devront désormais anticiper leurs voyages, déposer un dossier consulaire complet et attendre la réponse avant de pouvoir se rendre au Chili. Des répercussions réelles Le texte d'analyse signale que «ce changement pourrait signifier de nouvelles étapes administratives et la mise en œuvre de procédures et de frais supplémentaires pour les voyageurs et pour les entreprises qui les envoient». Il souligne que «cette exigence peut nécessiter des adaptations dans la planification des voyages, dans les processus de conformité et dans les protocoles opérationnels, en particulier pour les entreprises, les institutions éducatives et les organisations non gouvernementales qui facilitent la mobilité internationale». Le document met en garde : «la mesure pourrait avoir une incidence sur la rapidité et la prévisibilité des voyages et affecter les activités transfrontalières». En conséquence, il recommande plusieurs actions. L'évaluation de KPMG indique que «les organisations et entités devraient examiner la liste des pays affectés et mettre à jour leurs politiques et avis de voyage en conséquence». Elle conseille aussi de «fournir un accompagnement ciblé aux ressortissants des pays mentionnés, y compris une assistance dans les démarches consulaires» et préconise, en outre, de «coordonner avec des juristes ou spécialistes de la migration pour assurer la conformité et identifier des alternatives possibles». Enfin, le rapport encourage les établissements éducatifs et les associations à «communiquer ces changements de manière proactive à leurs étudiants, personnels et partenaires concernés par des projets de déplacement au Chili». Les autorités chiliennes n'excluent pas des évolutions futures. Le texte note en effet que «des modifications de la liste des pays pourraient intervenir ultérieurement». Pour les ressortissants marocains, cette vigilance demeure essentielle afin d'anticiper toute évolution réglementaire susceptible de modifier encore les conditions de mobilité.