Depuis 2018, l'Espagne a alloué 164 millions d'euros d'aides directes, par l'intermédiaire du ministère de l'intérieur, à plusieurs Etats africains – au premier rang desquels le Maroc, la Mauritanie et le Sénégal – afin de soutenir la lutte contre l'immigration irrégulière, le trafic de personnes et d'améliorer la surveillance des frontières. Ces fonds ont permis, selon une réponse écrite du gouvernement transmise au Parlement, l'acquisition de systèmes de détection, de véhicules, de drones et d'équipements de protection tels que des gilets pare-balles. Coopération policière et programmes budgétaires La réponse législative, datée du 15 septembre et transmise à la formation politique Vox, précise que ces aides proviennent du programme budgétaire 16.02.132A.494.01 intitulé «Coopération internationale : aides directes», inscrit au budget du ministère de l'intérieur depuis la première année du mandat de Pedro Sánchez et de Fernando Grande-Marlaska. Ce dispositif vise, selon le texte, à «favoriser la coopération policière internationale et à soutenir les capacités opérationnelles des forces de sécurité chargées de lutter contre les réseaux d'immigration clandestine et de traite humaine». Le Maroc, bénéficiaire de la coopération policière internationale Dans le cadre d'un autre poste budgétaire, référencé 16.02.132A.794 et consacré à la «coopération policière internationale», le gouvernement précise que le Maroc a bénéficié d'un appui matériel destiné à renforcer ses moyens logistiques et techniques. Le royaume a notamment reçu des véhicules et des systèmes de surveillance afin de soutenir les opérations menées par ses forces de sécurité. De leur côté, le Sénégal et la Mauritanie ont perçu des dotations similaires, incluant du matériel informatique, des drones, des casques, des gilets de protection et divers équipements de sécurité. Une politique de migration «régulière, ordonnée et sûre» Le gouvernement espagnol affirme que sa politique migratoire repose sur le principe d'une migration «régulière, ordonnée et sûre». Elle se fonde, selon la même source, sur «le respect des droits humains, la lutte contre les réseaux de trafic de migrants, l'ouverture de voies légales de mobilité et la prise en compte des causes profondes de la migration irrégulière». Madrid souligne également l'importance des programmes de migration circulaire et rappelle avoir conclu plus de vingt accords de coopération avec des pays tiers afin d'«offrir des réponses adaptées aux besoins du marché du travail espagnol et de canaliser les flux migratoires dans un cadre sécurisé».