Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
Pour Nadia Fettah Alaoui, le gouvernement «réaffectera des ressources supplémentaires pour obtenir des résultats rapides en matière d'éducation et de santé»
Le Maroc procédera à des ajustements dans son prochain budget pour donner la priorité aux dépenses consacrées à la santé et à l'éducation, tout en allouant des fonds supplémentaires à la réduction des disparités régionales, a indiqué la ministre de l'économie et des finances, Nadia Fettah Alaoui, dans un entretien à Reuters. Ces réorientations interviennent alors que des manifestations conduites par la jeunesse se sont propagées dans plusieurs villes du royaume, exprimant une colère persistante face à la pauvreté et à la défaillance des services publics, sur fond de grands travaux d'infrastructure et de stades neufs érigés en vue de la Coupe du monde 2030. Mme Fettah Alaoui a déclaré que «ce que nous avons entendu des manifestations de la jeunesse, c'est une demande d'un meilleur enseignement et d'un meilleur système de santé». Elle a précisé que le gouvernement consacrait «un peu moins de 9 % du produit intérieur brut à ces deux secteurs», tout en estimant que les autorités devaient «mieux communiquer sur les efforts réellement accomplis». Selon elle, le budget offrira une marge suffisante pour reprogrammer certains projets, notamment «la mise en service d'hôpitaux de proximité afin que les citoyens n'aient pas à parcourir de longues distances pour recevoir des soins». Efficience accrue et attention aux régions enclavées Mme Fettah Alaoui a précisé que le gouvernement allait «réaffecter des ressources pour obtenir des résultats rapides à court terme, car la population ne peut attendre la pleine réalisation des réformes», tout en soulignant que les détails précis ne pourraient être rendus publics avant la présentation du projet de loi de finances devant le Parlement, prévue, comme à l'accoutumée, à la fin du mois d'octobre. Le texte comportera également des mesures en soutien à l'orientation impulsée par le roi Mohammed VI pour atténuer les inégalités régionales, notamment par une attention accrue aux zones montagneuses et oasiennes. Cette démarche supposera, selon la ministre, «probablement des crédits additionnels, mais surtout une meilleure coordination et une gestion plus efficiente, sans compromettre en rien les équilibres macroéconomiques». Interrogée sur les perspectives du régime de change, Mme Fettah Alaoui a précisé que son département «entend d'abord mettre en place une politique de ciblage de l'inflation à moyen terme et rendre publique cette cible entre la fin 2026 et le début 2027, probablement entre 2 % et 3 %». Elle a ajouté que «le flottement du dirham constitue une étape ultérieure», estimant que les petites et moyennes entreprises n'étaient «pas encore prêtes à une telle évolution, contrairement aux grandes sociétés et au secteur financier qui peuvent y être exposés». Et de conclure : «Nous devons maintenir la maison en ordre pour les plus petites structures et les préparer à cette transition.»