La 22e édition du Festival international du film de Marrakech s'est achevée sur une note de satisfaction générale, confirmant la place du FIFM comme l'un des rendez-vous cinématographiques majeurs de la région. Entre fréquentation record, sélection engagée et jury unanimement salué, le festival a vécu une édition à la fois populaire et artistiquement ambitieuse. Pour Ali Hajji, coordinateur du festival, le bilan est sans appel. Cette 22e édition a attiré 47.000 spectateurs, contre 40.000 l'an dernier, établissant un nouveau record de fréquentation. « On est passé à 47.000 spectateurs, soit 7.000 de plus que l'année dernière. C'est un chiffre absolument record et nous sommes très heureux de voir le public assister massivement au festival », a-t-il souligné. Cette affluence s'explique notamment par la richesse de la programmation, marquée par une centaine de projections, accompagnées de présentations, débats et rencontres avec les équipes de films. « C'est le résultat de tous ces efforts, récompensés aujourd'hui par une fréquentation record », conclut le coordinateur, qui assure que les prochaines éditions reviendront avec « la même exigence artistique et la même qualité ». L'Étoile d'Or : une récompense inattendue et profondément émouvante Moment fort de la cérémonie de clôture, la remise de l'Étoile d'Or, le prix le plus prestigieux du festival, a suscité une émotion particulière chez sa lauréate, la Tunisienne Erige Sehiri pour son film « Promised Sky », visiblement surprise par cette distinction. « Je ne m'y attendais pas du tout. La compétition était très belle, le jury prestigieux, donc ce n'était pas gagné », confie-t-elle. Rappelée à la dernière minute alors qu'elle était rentrée chez elle pour s'occuper de son fils, la réalisatrice avoue avoir pensé avant tout à son équipe. « J'ai pensé à toutes mes comédiennes, à toute l'équipe qui a porté le film, au jury aussi, dont je suis fan de certains membres. Puis à la famille, aux proches... » Loin de considérer ce prix comme un objet symbolique, elle le voit avant tout comme un moteur : « Ce sont des encouragements pour continuer et faire d'autres films. J'ai déjà hâte d'en faire un autre. » Un jury enthousiaste et des échanges passionnés Membre du jury de cette édition, Julia Ducournau a salué la qualité et la cohérence de la sélection, tout en se réjouissant de sa parité. « Je suis ravie que la sélection soit paritaire, mais l'idée justement, c'est de ne pas parler du genre. L'art n'a pas de genre, n'a pas de frontière. » La cinéaste a décrit une sélection marquante : « Très puissante, très politique, assez noire, mais avec quelque chose de très vivant émotionnellement. Cela nous a beaucoup émus. » Elle a également souligné l'excellente entente au sein du jury : « On était très alignés, et j'ai eu l'une des semaines les plus créativement satisfaisantes de ma vie. » De son côté, Jenna Ortega a évoqué une expérience intense et stimulante, marquée par la richesse des discussions autour des films en compétition. « C'était une expérience absolument magnifique. Être entourée de personnes qui partagent le même amour obsessionnel du cinéma, c'est très rare. J'ai énormément appris. » Même son de cloche chez Anya Taylor-Joy, pour qui l'essentiel ne résidait pas dans le choix d'un "meilleur" film, mais dans la qualité du dialogue entre jurés. « Ce que j'ai le plus apprécié, ce sont les conversations passionnées que nous avons eues autour des films. La délibération n'a pas été douloureuse, car nous étions tous très investis émotionnellement. » Au terme de cette 22e édition, le FIFM confirme sa singularité : un grand festival international, à la fois exigeant et accessible, où la passion du cinéma prime sur le glamour. Porté par un public fidèle, une sélection audacieuse et un jury engagé, le festival poursuit son évolution avec une ambition affirmée : faire de Marrakech un espace central de dialogue cinématographique entre le Maroc et le monde.