L'UNESCO connaîtra, au début de la semaine prochaine en Inde, une nouvelle bataille dans la guerre que mène l'Algérie contre le Maroc autour du caftan. Il y a quelques semaines, Alger avait déjà essuyé un sérieux revers face à Rabat au Conseil exécutif de l'organisation internationale. Dans sa tentative d'appropriation culturelle du caftan, l'Algérie franchit une nouvelle ligne rouge. Sa candidature auprès de l'UNESCO est en effet entachée de propos insultants envers le Maroc. Les messages envoyés par des représentants de la «société civile» algérienne reprennent le vocabulaire habituel des réseaux sociaux et médias du pays, qualifiant le Maroc de «royaume de Marrakech» ou de «Makhzen» ou d'autres encore plus obscènes. Ces termes, utilisés pour soutenir une candidature controversée auprès d'une organisation internationale des Nations unies, bénéficient de l'aval de la diplomatie algérienne. Dans une lettre adressée à l'UNESCO, la Délégation permanente du Maroc a dénoncé que «l'emploi de ces termes va à l'encontre de l'éthique et constitue une violation grave des principes et valeurs de la Convention de 2003». «Ce type de langage illustre l'hostilité politique manifeste des autorités algériennes, qui instrumentalisent la Convention et mobilisent sans fondement la société civile et l'opinion publique algériennes contre le Royaume du Maroc. Cela vise, par extension, à s'attaquer à son patrimoine culturel immatériel, à son histoire et à l'identité séculaire de ses communautés», peut-on lire dans la lettre marocaine datée du 19 juin 2025. Alger subit un revers en novembre face à Rabat «Cette hostilité déclarée, qui se traduit par une désinformation massive relayée par les médias officiels et les réseaux sociaux algériens, appelle à une vigilance accrue quant à l'exploitation politique de la culture, censée rapprocher les peuples», ajoute la partie marocaine. La candidature marocaine s'appuie non seulement sur les signatures de professionnels du caftan, artisans et modélistes, mais aussi sur des témoignages, articles et vidéos d'Algériens confirmant l'appartenance du caftan à la culture marocaine. Tous ces contenus ont été publiés avant l'arrivée au pouvoir, le 19 décembre 2019, d'Abdelmadjid Tebboune à la présidence et de Saïd Chengriha à la tête de l'armée. Cette date marque un tournant décisif dans la politique algérienne à l'égard du Maroc, avec notamment la rupture unilatérale des relations en août 2021, la fermeture de l'espace aérien, la chasse aux Marocains, y compris les binationaux, et aux entreprises marocaines. La bataille autour du caftan n'est qu'un épisode de cette stratégie politique. La candidature marocaine pour le caftan sera examinée la semaine prochaine lors de la nouvelle session du Comité intergouvernemental pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO, prévue du 8 au 13 décembre à New Delhi. Il y a un mois, l'Algérie a d'ailleurs essuyé un revers à l'UNESCO. Sa candidature pour rejoindre le Conseil exécutif de l'organisation a été rejetée, tandis que le Maroc a été élu avec brio, obtenant 146 voix, aux côtés de la Jordanie (131) et de l'Egypte (114). Cet échec est survenu une semaine après celui enregistré au Conseil de sécurité de l'ONU concernant le dossier du Sahara.