Dans une fiction, le Managing Partner de BDO Zakaria Fahim offre un angle d'analyse de cette discipline à la mode dans le monde. Dans un narratif poignant, l'auteur met le doigt sur les fausses vérités de ce monde. On vous explique en exclusivité ! Partout dans le monde, l'entrepreneuriat est devenu l'un des récits les plus séduisants. C'est vers la fin des années 70, avec le renouvellement du capitalisme, que l'idée a commencé à prendre de l'ampleur. Aujourd'hui, porté par une culture mondialisée du storytelling, il se pare d'une aura exceptionnelle : celle du self-made man, parti de rien, ayant bâti un empire à la seule force de sa volonté, de son travail. Des success story calibrées qui font rêver des millions de gens. Mais derrière cette promotion de l'effort et de la résilience, une vérité se dessine en toile de fond : personne ne commence vraiment de zéro. L'accès au capital, à l'éducation, aux réseaux ou à la stabilité familiale n'est pas universel... il est profondément inégal et à la fois déterminant. Faire croire à une jeunesse, souvent livrée à elle-même, qu'elle peut reproduire les parcours de Musk, Bezos ou Zuckerberg sans les mêmes ressources relève d'une forme d'utopie qui dure depuis trop longtemps. Lire aussi | Zakaria Fahim: «Maintenir le leadership en IDE implique de ne pas se reposer sur ses lauriers» Dans son livre « Hub Africa ou l'amour d'entreprendre », qui doit paraître en mai prochain, Zakaria Fahim, Managing Partner de BDO, brise à coups de mots, comme avec le marteau de la raison de Nietzsche, ces idées bien cachées derrière les histoires d'entrepreneurs. « Ce roman, c'est un miroir tendu à une jeunesse souvent confrontée à l'illusion du mérite égal. Non, Elon Musk ou Donald Trump ne sont pas partis de zéro. Non, Mark Zuckerberg n'est pas devenu milliardaire dans son garage par magie. Il est temps de déconstruire ces mythes et de rétablir une vérité : les points de départ sont inégaux, mais cela ne signifie pas que les destins sont figés », explique l'auteur. Aujourd'hui, le constat est que cette fiction invisibilise les privilèges de départ et crée une forme d'économie de l'espoir, alors que la réalité est tout autre. « À travers cette fiction, j'adresse un message clair aux jeunes : vous avez le droit de douter, de ne pas avoir de réseau, de capital ou de modèle. Mais vous avez aussi le pouvoir de créer, d'oser, de bâtir une trajectoire à votre image. Ce roman insuffle un état d'esprit : celui qui privilégie l'Être à l'Avoir, qui invite à cultiver l'intégrité, la solidarité, la vision à long terme. Il ne promet pas des miracles, mais il propose une voie : celle d'un entrepreneuriat humaniste, ancré, conscient... et profondément antifragile ». L'entrepreneuriat n'est pas un terrain vierge où chacun démarre à égalité. Ce qui, bien entendu, est un principe de la vie, mais que beaucoup ont tendance à omettre dans cette discipline, et surtout, la séduction de la réussite arrive à dissimuler ce décor. Il y a lieu de rendre à l'entrepreneuriat sa vraie valeur : celle d'un acte courageux, mais complexe, qui mérite d'être accompagné avec lucidité. L'économie de l'espoir ? Par ailleurs, l'auteur, dans sa réflexion, se penche sur le caractère noble et positif derrière cette volonté. « Dans son essence la plus pure, c'est le refus du fatalisme. C'est un acte de foi en soi, en l'avenir, en la capacité de changer le cours des choses. Dans un monde bousculé, où les repères vacillent, j'ai voulu raconter l'histoire d'un jeune qui fait du chaos un terreau fertile. Un entrepreneur de vie, bien plus qu'un simple créateur d'activité. » Et d'ajouter : « L'entrepreneuriat dont je parle, c'est celui qui naît dans l'incertitude, qui embrasse le risque, qui transforme les contraintes en opportunités. C'est une voie d'émancipation, de dignité, de création de valeur pour soi et pour les autres. Et au fond, c'est l'expression la plus directe de l'antifragilité : on chute, on doute, on pivote... mais on se relève, avec une vision plus claire et une détermination plus forte. » Lire aussi | Zakaria Fahim : "Le PLF 2025 doit prioriser la lutte contre le chômage au-delà du simple soutien macroéconomique" « Ce travail est le fruit de ce que j'appelle l'antifragilité : cette capacité non seulement à résister au choc, mais à grandir à travers lui. Ce récit est donc une forme de résilience active, une réponse créative à une époque incertaine. C'est une autre manière de transmettre, d'inspirer, de dire à ceux qui doutent qu'il est toujours possible de transformer l'épreuve en levier. » Ce roman n'est ni un guide pratique ni une success story de plus, mais bien un miroir tendu à une génération. Une œuvre à contre-courant, qui invite à repenser les fondements mêmes du storytelling entrepreneurial. « Ce premier roman, je l'ai écrit comme on dépose une vérité longtemps portée », alerte l'auteur. À découvrir, pour toutes celles et ceux qui veulent voir au-delà des paillettes de la startup nation.
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