La police suédoise a déclenché une opération internationale sans précédent pour interpeller quelque 700 ressortissants suédois recherchés pour crimes graves et résidant hors du territoire national. L'Irak, les Emirats arabes unis et le Maroc figurent parmi les pays où se seraient réfugiés nombre de ces individus, certains lourdement impliqués dans des affaires de meurtres, de trafic de stupéfiants, de faux documents et de fraudes financières d'ampleur. «Peu importe le lieu où ils se terrent, ces criminels seront retrouvés et arrêtés», a déclaré Stefan Hector, directeur adjoint de la police nationale suédoise (Polismyndigheten), lors d'un entretien diffusé à la télévision publique (SVT). Une délégation policière a récemment été dépêchée à Bagdad pour organiser sur place une coopération avec les autorités locales. D'après les services suédois, un nombre significatif de fugitifs useraient de leur nationalité suédoise pour mener leurs activités illicites, profitant de l'opacité administrative de certains pays de résidence. Plusieurs rapports relayés ces dernières années font état de délinquants en fuite ayant usé de documents falsifiés pour éviter toute procédure d'extradition. Des observateurs avertissent que sans réforme structurelle, l'Irak pourrait devenir un havre pour les réseaux transnationaux les plus retors. Le Maroc et la Turquie également concernés Dans la poursuite de cette vaste opération, la Suède prévoit l'envoi prochain de missions policières au Maroc et en Turquie. Ces deux pays abriteraient eux aussi une part importante des individus visés. Interrogé sur la nature des infractions reprochées, M. Hector a précisé que «la majorité de ces personnes appartiennent à des organisations criminelles structurées impliquées dans le trafic de drogue, le blanchiment d'argent et la falsification d'identité. Ce ne sont pas des malfaiteurs de bas étage, a-t-il martelé. Ils représentent une menace sérieuse pour la sûreté publique, tant en Suède qu'au-delà.»