Après avoir salué le plan marocain d'autonomie pour le Sahara, proposé en 2007, le gouvernement kenyan souhaite que sa nouvelle position sur ce dossier puisse ouvrir le marché marocain à des exportations kenyanes agricoles, notamment le thé et le café. Le sujet était inscrit sur l'agenda de ce mardi du ministre des Affaires étrangères. Le ministre kenyan des Affaires étrangères poursuit sa visite au Maroc. Après ses entretiens du lundi 26 mai avec Nasser Bourita et l'inauguration de l'ambassade de son pays à Rabat, Musalia Mudavadi a rencontré le chef du gouvernement, le ministre du Commerce et de l'Industrie, ainsi que le directeur général de l'Office national des chemins de fer (ONCF). Avec Aziz Akhannouch, les discussions ont porté sur «les moyens de renforcer la coopération bilatérale entre le Maroc et le Kenya», a indiqué ce mardi 27 mai la présidence de l'exécutif dans un communiqué. Le ministre kenyan a précisé sur la plateforme X qu'il a discuté avec le chef du gouvernement de «la coopération dans des secteurs clés, notamment le tourisme, l'agriculture, le commerce, l'industrie et l'éducation». «Dans un geste significatif en faveur d'un commerce équilibré, S.E. Akhannouch s'est engagé à donner la priorité à l'importation du thé et du café kenyans. Nous avons également convenu d'entamer immédiatement des échanges bilatéraux pour exploiter pleinement le potentiel du marché marocain pour les produits et l'expertise kenyans», a affirmé le chef de la diplomatie. «Répondant à mon invitation, S.E. Akhannouch a exprimé son intention de se rendre au Kenya, accompagné d'une délégation d'investisseurs marocains, une initiative visant à renforcer davantage les liens économiques et diplomatiques.» Musalia Mudavadi Le Kenya insiste sur le café et le thé Les exportations kenyanes de thé et de café (déjà évoquées) ont également été au centre des discussions entre Mudavadi et le ministre du Commerce et de l'Industrie. «Le thé et le café kenyans devraient trouver un marché en pleine croissance au Maroc, suite à l'engagement du Royaume d'ouvrir davantage ses portes à nos exportations agricoles», a souligné le chef de la diplomatie à l'issue de sa réunion avec Ryad Mezzour. «Nous sommes parvenus à un accord mutuel pour accroître les importations de produits agricoles kenyans, une étape importante vers un rééquilibrage des échanges commerciaux, longtemps en faveur du Maroc», s'est félicité le ministre Musalia Mudavadi. «Nous avons également exploré des partenariats potentiels dans le secteur du tourisme, inspirés par la croissance remarquable du Maroc, qui vise à passer de 12 millions de visiteurs à 20 millions d'ici 2025. Ce parcours offre de précieuses leçons et des opportunités passionnantes de collaboration.» Musalia Mudavadi Dans le cadre de sa visite au royaume avec une forte composante économique, le ministre kenyan des Affaires étrangères a rencontré le directeur général de l'ONCF. «Le Maroc continue de montrer la voie en matière d'infrastructures en Afrique, avec sa ligne ferroviaire à grande vitesse reliant Tanger et Casablanca à une vitesse impressionnante de 320 km/h, la troisième plus rapide au monde», a noté le chef de la diplomatie. «Lors d'un échange fructueux avec M. Mohamed Rabie Khlie, directeur général de l'Office national des chemins de fer (ONCF), j'ai appris que leur réseau ferroviaire dessert plus de 5,5 millions de voyageurs chaque année. Nous avons discuté du potentiel de collaboration entre l'ONCF et Kenya Railways pour améliorer la connectivité du Kenya en matière de transport de passagers et de marchandises, en renforçant les liens au sein du pays et dans la région», a-t-il indiqué. Pour rappel, le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, avait rencontré, en janvier 2023 à Dakar, le président kenyan, William Ruto. Le chef d'Etat avait alors souligné «les profondes relations économiques entre le Maroc et le Kenya, notamment dans les domaines du commerce, de l'agriculture, de la santé, du tourisme et de l'énergie. Nous nous engageons à accélérer et à renforcer nos liens stratégiques pour le bénéfice partagé des citoyens des deux pays», avait écrit Ruto sur la plateforme X.