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Airbus a le vent en poupe...
Publié dans Challenge le 27 - 05 - 2025

À Hanoï, le président français a acté une commande de 20 gros porteurs A330. Au Maroc aussi, le constructeur semble saisir l'occasion de la crise Boeing.
Comme tous les présidents avant lui, Emmanuel Macron ne sous-estime guère la diplomatie des grands contrats qui soutient en grande partie le commerce extérieur français. La RATP, la SNCF, Dassault Aviation, Safran, Alstom, EDF… ce sont des milliards qui tombent dans l'escarcelle de l'industrie française. "Vendre à l'étranger est devenu, après la Première Guerre mondiale, une nouvelle mission de la diplomatie française », explique dans son ouvrage intitulé Diplomatie et grands contrats : L'Etat et les marchés extérieurs. « Une transaction est considérée comme un « grand » contrat à partir du moment où la part française dépasse 3 M€. Ces grands contrats se répercutent directement sur nos exportations », révèle la lettre Eco n° 34 du Trésor – Les « Grands Contrats » signés par les entreprises françaises dans les pays émergents. Dans la diplomatie économique globale de la France, ces gros contrats ont un poids financier assez important, sans oublier la mise en avant de l'expertise française. Hier, à Hanoï, lors d'une visite officielle du président Emmanuel Macron, le groupe a concrétisé une commande stratégique : 20 A330 Neo pour la compagnie Vietjet. Cette opération, estimée à plus de 2,5 milliards d'euros, renforce l'ancrage d'Airbus en Asie, une région-clé pour l'aviation civile mondiale. Actuellement, Vietjet exploite une flotte entièrement Airbus de 115 avions, dont 108 avions de la famille A320 et 7 avions A330-300.
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Rappelons que ce grand retour d'Airbus intervient dans un contexte de recomposition du marché, alors que Boeing, englué dans une nouvelle crise de sécurité et de réputation, peine à rassurer ses clients. L'affaire du 737 MAX.
Au Maroc, dans le cadre de son plan de renouvellement, la compagnie Royal Air Maroc ambitionne de passer à 200 avions d'ici 2027. Et selon des sources proches du dossier, citées par le média La Tribune, le groupe Airbus avance ses pions au Maroc. Contacté par Challenge, l'expert en politique publique Michel Vialatte déclare : « Royal Air Maroc (RAM) peut effectivement offrir à l'Européen Airbus l'opportunité de bénéficier d'une part de l'appel d'offres lancé en avril 2024 pour l'acquisition de 200 nouveaux avions. La phase d'étude des offres est terminée depuis plusieurs mois, mais la décision reste attendue. Il est probable que Boeing ne sera plus le seul partenaire de la RAM, dont le PDG Abdelhamid Addou a évoqué publiquement "la possibilité" que la procédure "soit ouverte à plusieurs fabricants". Le contexte est propice à cette diversification des fournisseurs : Boeing, qui a subi plus de 31 milliards de dollars de pertes nettes entre début 2020 et fin septembre 2024, est en grande difficulté. »
Positionnement stratégique
« Au Maghreb, le Maroc (700 M€ sur 2005-2007) et la Tunisie (300 M€) apparaissent en 4e et 7e positions. L'Afrique du Sud paraît marginale (200 M€), mais un grand contrat signé par Alstom en février 2008 modifiera clairement ce classement », expliquait la lettre du Trésor. En effet, il faut noter que le Maroc est un partenaire historique de la France et un véritable partenaire d'affaires.
Rappelons que, pour la première partie du projet LGV sous l'ancien président Sarkozy, le groupe Alstom avait décroché un contrat de près de 400 millions d'euros pour la fourniture de quatorze rames de TGV au Maroc sur l'axe Tanger-Casablanca.
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Alors, plusieurs facteurs pourraient corroborer l'option Airbus. En premier, le réchauffement de la coopération France-Maroc, qui a renforcé d'emblée la diplomatie économique entre les deux pays. Deuxièmement, les frasques de Boeing, notamment les retards de livraison.
« L'un des critères de choix portera nécessairement sur les transferts de technologies et les emplois créés dans le Royaume : Boeing dispose certes d'une filiale au Maroc avec l'usine Matis de Nouaceur, joint-venture à 50/50 avec une filiale du français Safran, et a signé en 2024 un accord avec le Maroc pour installer un centre de fabrication et de R&D à Nouaceur, pôle industriel de Matis Aerospace, spécialisé dans le câblage. Mais l'unité reste à créer, dont le Marocain NTS Technics serait partenaire et fournisseur agréé en ingénierie pour le constructeur américain. Or, le retrait des USA d'Afrique engagé par Donald Trump et la situation financière de Boeing font peser une hypothèque sur la mise en œuvre de l'accord. Kent Fisher, alors directeur général de Boeing Commercial Airplanes Supplier, avait annoncé depuis longtemps déjà : "nous n'avons pas d'objectifs spécifiques au-delà ; nous ne prévoyons pas de réaliser une usine Boeing au Maroc, ou d'investir dans un nouveau joint-venture". », précise l'expert.
En 2024, Airbus demeure numéro 1 mondial
Avec une belle performance en 2024, Airbus s'impose comme le numéro un incontesté de l'aviation civile. L'an dernier, son bénéfice net a progressé de 12 % pour atteindre 4,232 milliards d'euros et approcher le record de 4,247 milliards d'euros de 2022. Son chiffre d'affaires a également progressé de 6 %, pour s'établir à 69,2 milliards d'euros.
Au total, le carnet de commandes de l'avionneur s'est vu valorisé à 629 milliards d'euros, contre 554 milliards d'euros il y a un an.
La performance signée par Airbus est à comparer à la perte colossale de Boeing (–14 milliards d'euros, dont presque 8 milliards pour sa division aviation commerciale).
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Pour rappel, le constructeur européen Airbus, lui, est implanté de longue date au Maroc à travers Airbus Atlantic, filiale à 100 % Airbus, spécialisée dans la fabrication composite, l'assemblage de sous-ensembles métalliques complexes, la maintenance et le support d'équipements avioniques.
Depuis 2014, la filiale a étendu ses activités dans le Royaume avec une nouvelle usine de 15 000 m2 au sein de la zone Midparc à Casablanca et, avec 2 usines désormais, emploie 1 000 salariés et participe à la consolidation de l'écosystème industriel aéronautique marocain.
« Tout va donc se jouer dans la capacité des candidats à l'appel d'offres de la RAM à jouer résolument la carte de cet écosystème et créer de l'emploi marocain », prévient Vialatte.


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