À six mois de l'élection présidentielle d'avril 2026, le texte a été approuvé par 90 députés contre 19, sans abstention. Initialement convoqués pour statuer sur une modification de la Constitution de 2019 dédiée à la mise en place d'une seconde chambre parlementaire, les députés ont finalement validé un ensemble plus large de réformes. La durée des mandats du président de la République, des députés et des élus locaux passe désormais à sept ans, renouvelables, sans toutefois remettre en cause le principe selon lequel un président ne peut exercer plus de deux mandats « au cours de sa vie ». La disposition la plus commentée concerne les députés. Ainsi, tout parlementaire élu sous l'étiquette d'un parti et démissionnant de celui-ci perdra désormais automatiquement son mandat. Cette mesure intervient quelques jours après le départ de six députés du parti d'opposition Les Démocrates, affaibli par une crise interne et la non-validation de la candidature de Renaud Agbodjo pour la présidentielle. La révision constitutionnelle ouvre également la voie à la création du Sénat, présenté par ses promoteurs comme un « conseil de sages ». La nouvelle institution sera composée de 25 à 30 membres, certains désignés, d'autres siégeant de droit, notamment les anciens présidents de la République ou responsables d'institutions. Le Sénat aura pour mission de « réguler la vie politique » et pourra demander une seconde lecture de certaines lois, à l'exception des textes budgétaires. Cette réforme intervient alors que la Cour constitutionnelle a validé l'affiche de la présidentielle 2026, qui opposera notamment Romuald Wadagni, candidat de la mouvance présidentielle, à Paul Hounkpé, représentant des Forces cauris pour un Bénin émergent (FCBE). Le texte adopté doit encore être soumis à l'examen de conformité de la Cour constitutionnelle avant sa promulgation par le président Patrice Talon. Une nouvelle étape politique qui suscite un vif intérêt dans le pays, où les révisions constitutionnelles demeurent un sujet très sensible.