Hier, les camps de Tindouf ont été le théâtre d'une réunion d'opposants à la politique actuelle du leader du Polisario. Ne disposant pas d'une autorisation officielle pour se rassembler dans un lieu public, les participants ont dû s'éloigner des camps pour se réunir sous une tente. Lors de cette rencontre, ils ont réaffirmé leur demande d'organiser un congrès extraordinaire, dans les plus brefs délais, afin de «redresser le mouvement». Cette revendication avait déjà été formulée dans une pétition lancée le 10 mai dernier, à l'occasion du 52e anniversaire de la création du Polisario. Six mois après cette initiative, la résolution 2797 du Conseil de sécurité de l'ONU, qui souligne la prééminence du plan marocain d'autonomie pour le Sahara occidental, a renforcé la position de ces opposants. Ils réclament le départ de la vieille garde, qu'ils tiennent pour responsable des échecs diplomatiques et militaires du Front. Certains participants ont également plaidé pour un rajeunissement de la direction, des demandes qui se heurtent cependant au refus des hauts cadres du Polisario. La réunion sous la tente a été largement suivie sur les réseaux sociaux par les Sahraouis de la diaspora. En revanche, elle s'est déroulée sans la présence de Bachir Mustapha Sayed, considéré comme le principal opposant à Brahim Ghali, bien qu'il soit officiellement conseiller de ce dernier.