Ryanair et le gouvernement espagnol sont en conflit ouvert depuis novembre 2024. Aujourd'hui, la compagnie irlandaise low cost décide de passer à l'action. Le résultat est la réduction de 16% de sa capacité en Espagne, notamment l'arrêt des dessertes des aéroports de Saint-Jacques-de-Compostelle, Vigo et Tenerife Nord. Plusieurs pays, notamment le Maroc, devront tirer profit des représailles de Ryanair, qui semble mal digérer l'amende de plusieurs millions d'euros que lui a infligée le gouvernement de gauche pour des pratiques frauduleuses, comme le fait de faire payer les bagages à main. Depuis l'annonce de l'amende espagnole, la compagnie multiplie les attaques envers le gouvernement, traitant de « fou communiste » le ministre de la Consommation, ou le montrant déguisé en clown dans une campagne publicitaire. Lire aussi | Ryanair double ses bénéfices au premier trimestre grâce à des prix en hausse En représailles, elle supprime 36 liaisons et réduit de 41% ses capacités dans les aéroports régionaux et de 10% dans l'archipel des Canaries. Ce sont plus d'un million de sièges qui seront supprimés en hiver. Ryanair met en cause des « taxes aéroportuaires excessives et non compétitives appliquées par l'opérateur aéroportuaire monopolistique Aena ». « Ces réductions nuiront surtout aux aéroports régionaux espagnols, déjà vulnérables, et entraîneront inévitablement une perte d'investissements, de connectivité, de tourisme et d'emplois dans l'Espagne régionale, étant donné que de nombreuses liaisons ne seront pas rentables économiquement », relève Ryanair dans un communiqué. Lire aussi | Ryanair lance une liaison aérienne entre Madrid et Dakhla Selon le PDG de la compagnie, Eddie Wilson, les capacités réduites, estimées à deux millions de sièges sur l'ensemble de l'année 2025, seront redéployées vers d'autres marchés comme l'Italie, le Maroc, la Croatie, l'Albanie, la Hongrie et la Suède. Ryanair a déjà supprimé environ un million de sièges pour l'été. Bien qu'Aena reconnaisse avoir « bénéficié de l'activité et du dynamisme de Ryanair », son président Maurici Lucena fustige le fait que la compagnie « intimide l'opinion publique avec le retrait de ses avions, réclame la démission de ministres dans la moitié de l'Europe et de la présidente de la Commission européenne (et) se moque des politiciens élus démocratiquement ». Challenge (Avec Agences)