Si Mamoun Bennani gère au quotidien, c'est Abdelhak, le père, qui supervise de loin. Plus encore, grâce à son passé, son carnet d'adresses, Manzilna brûle les étapes pour se hisser parmi les leaders du marché. La fusion de la BCM (Banque Commerciale du Maroc) et Wafabank, intervenue en 2003, n'était pas le début de la fin pour Abdelhak Bennani, le président de la banque des héritiers de Haj Kettani. Ce fut un nouveau départ. Si Abdelhak, comme l'appellent ses proches, a d'abord répondu à l'appel du fils. Son aîné, désirait investir dans une grande société de promotion immobilière et lui fallait l'appui du père. Ce dernier, toujours en poste à la tête de l'une des banques les plus prometteuses du pays, lui accorde sa bénédiction, mais lui impose sa tutelle. Bennani le père, prend donc la présidence de la nouvelle société Manzilna. Pour cerner le deal, les Bennani ne se jettent pas dans l'eau, la tête la première. Au lieu de faire cavaliers seuls, ils accrochent Mountassir El Bousserghini, un vieux routier de l'immobilier de gamme qui compte plusieurs projets à son actif, surtout des villas et des résidences de standing un peu par tout dans la capitale économique. Au moment du lancement en 2004, la boîte connaît un début hésitant et une stratégie restée concentrée sur Casablanca. Plus maintenant, le groupe Manzilna passe à la vitesse supérieure. D'abord, il ne vise que les projets dont le cycle vertueux de conception et de commercialisation ne peut dépasser 36 mois. Les sites et la nature des produits sont déterminants à ce stade. Ensuite, les Bennani et partenaires ne veulent pas se trouver piégés par les aléas des cycles immobiliers. Ils tablent sur une diversification géographique qui n'écarte pas des implantations à l'étranger. Pour réaliser cette stratégie ambitieuse, les Bennani ne manqueront pas d'exploiter le levier financier du marché. Ils ne le cachent pas puisque le site de l'entreprise précise que la société dispose de moyens financiers importants. Sur le plan opérationnel, Manzilna vise trois marchés distincts. Il s'agit de l'immobilier résidentiel, haut de gamme. Le deuxième marché vise le logement social et universitaire. Le groupe y est venu un peu en retard. Créé en 2004, il n'a pas eu le temps de tirer profit du système conventionnel avec l'Etat. Ce qui explique que le groupe n'a pas encore entamé de projet sur ce marché, pourtant énuméré parmi ses centres d'intérêt. Et enfin, Manzilna table sur l'immobilier tertiaire, dans le langage de la profession, cela veut tout simplement dire, l'immobilier d'affaire, un créneau qui n'a pas encore été investi par la société. Sur le terrain, la diversification régionale à l'intérieur du Maroc est déjà une réalité. Le groupe propose déjà un complexe résidentiel et touristique composé de 300 appartements et d'un hotêl à proximité de Tétouan. Commercialisé sous la marque Playa Del Pacha, le projet est développé sur 7 hectares en front de mer. La même enseigne a conquis le nouvel eldorado de Bouskoura, une petite bourgade près de Casablanca qui, grâce au développement de la technopole de Nouacer au sud et Casanearchore (offshoring) au nord, elle connaîtra un boom immobilier certain. A Casablanca, les succès des programmes Bella Madina à Californie et Villas Rimini à Aïn Diab, pousse le groupe vers d'autres aventures luxueuses en bord de mer. A Tamaris II, Manzilina lance 118 villas et locaux commerciaux. Et ce n'est pas fini. Depuis sa création, le groupe a lancé plus d'une dizaine de projets et promet d'autres surprises pour les années à venir.