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Banquière d'affaires, manager, rockeuse
Publié dans Challenge le 13 - 02 - 2017

C'est une banquière d'affaires pas comme les autres. A 38 ans, cette mère de trois enfants a un profil d' «astronaute», puisqu'elle a fondé sa propre banque d'affaires et son propre fonds d'investissement. Dans ce «monde d'hommes», elle s'impose avec un style de «femme forte», «bienveillante», qui gère ses affaires comme on gère sa vie, avec responsabilité.
La vie est parfois un «rock» rythmé et «dynamique». Celle de Salma Benaddou Idrissi a été une succession de réussites, à une époque où les choix de carrière étaient plus «clairs» et qu'on pouvait se projeter dans l'avenir. Elle a suivi la «voie royale» des études supérieures en France, d'une carrière dans la finance avant de se lancer dans l'entreprenariat. Cette ambition d'être à la tête de sa propre entreprise, elle la doit sans doute à son père. Ce dernier, ingénieur, a lui-même fondé sa propre entreprise à cinquante ans: «il avait cette âme d'entrepreneur, et c'est sans doute un trait de famille», explique Salma.
Grande et franche, chacune de ses paroles est empreinte d'une sincérité de personne qui n'a jamais dû «avancer masquée», selon la formule du philosophe Friedrich Nietzsche. Parfois, la meilleure arme est la franchise, comme le disent les New-agers modernes, ne soyez pas gentils, soyez «vrais». Et vraie, elle l'est, se racontant comme on expose une réalité qu'on assume. et Salma, c'est une «rockeuse» des années 80, une époque où «avoir du cran» n'était pas le lot des seuls garçons.
Salma est née en 1978, à Casablanca. L'aînée de trois enfants grandit à Mohammedia. «C'était une petite communauté, presque un village, où tout le monde se connait», développe-t-elle. La ville dispose d'écoles de la Mission, et c'est à l'école Claude Monet que Salma est scolarisée. Sa mère, enseignante d'éducation civique a alors la partie facile, loin des tentations de Casablanca, déjà une grande métropole «active» et grouillante.
La «voie Royale»
Salma est bonne élève à l'école et semble à l'aise avec cette enfance «heureuse», qui renvoie à une époque où les rapports entre les gens étaient plus «sains» que cette époque de l'argent Roi. Mais c'est déjà une époque où, si l'on est une femme, il faut savoir «s'imposer», et Salma «s'impose bien!».
Sa passion c'est les chiffres. Salma poursuit sa scolarité en section scientifique et décroche son Bac S au Lycée Lyautey en 1996. Elle s'envole alors pour Paris, préparer les concours aux grandes écoles de commerce au «prestigieux» Lycée Carnot de la ville des lumières : «Paris est une ville magnifique, mais la «prépa HEC» n'est pas une garantie de réussite. Il faut travailler, parvenir à des résultats, et se faire confiance pour réussir. C'est très formateur, presque une «profession de foi», qui permet de grandir», analyse-t-elle.
Tout à coup, son visage «s'illumine», même si ses propos prennent des accents «corporates» et «structurés» de working woman formée parmi l'élite. Salma décroche la prestigieuse EM Lyon en 1998, du premier coup. Là, elle est confrontée à une formation d'»élite»: «en école de commerce, on vous encourage à vous investir autant dans les activités extra scolaires que dans l'école elle-même. Cela m'a permis de monter un groupe et de partir pour une première expérience professionnelle en Grande Bretagne», se remémore-t-elle. Pendant ses études, elle s'investit pleinement dans la vie artistique de l'école. Entre comédie musicale, et la musique, elle part même en tournée, en France et en Italie, jouer des reprises des Blues Brothers, de Ray Charles et BB King. C'est presque vivre la vie de «rockeuse» et on l'imagine volontier en «star», brûler les planches et «briller».
100% banquière d'affaires
Nous sommes en 2002, lorsque Salma entre dans la vie active. «L'EM Lyon est une «belle» école qui attire les recruteurs. J'ai pu intégrer la Banque d'affaires Lazard, une «belle» institution dans laquelle il fallait être très compétent d'entrée de jeu», confie-t-elle. Commence alors une année «intense» où elle se donne corps et âme à son travail. Dans la banque d'affaires, il faut être «sharp», affuté comme un Katana, et Salma s'adapte. «La culture de l'excellence de Lazard est telle que c'est réellement une «école». On a un souci du «travail bien fait», une exigence qui «enrichit» tant culturellement qu'en termes d'expérience», avance-t-elle.
Arrive 2003, une année s'est écoulée, et Salma quitte la France pour rentrer au bercail. Là, c'est CFG qu'elle rejoint. «Cette banque n'a rien à envier aux grandes banques étrangères. J'aurais pu y rester encore longtemps, mais j'avais envie d'écrire un nouveau chapitre de ma vie, celle de ma propre Histoire», explique-t-elle. Salma se marie l'année suivante et 2007 verra la naissance de son premier enfant, le deuxième arrive en 2009. Pendant tout ce temps, elle se sent comme un poisson dans l'eau. Elle évolue dans un «big player» de la place des affaires.
L'année 2011, c'est la date du tournant. Salma cède enfin à ses envies d'entreprendre et fonde Burj Finance. «Nous sommes actifs dans le «coporate finance» et le «private equity» (les fusions acquisitions, la capital transmission…). A nos débuts, nous avons commencé avec des entreprises telles que Pierre et vacances, Atlas Hospitality que nous avons conseillé et accompagné dans le rachat des hôtels FRAM, ou encore la vente des établissements Lamberts à Maghreb accessoires et je suis très fière du travail accompli par mon équipes sur ces 5 dernières années», explique-t-elle. Par ailleurs, elle pilote l'opération de capital transmission de Editinfo au profit du groupe Medtec, et accompagne Valyans dans sa 1ère opération de marché.
2015 sera une nouvelle date charnière, celle de la naissance de son troisième enfant, mais également celle du lancement d'un «nouveau challenge»: son propre Fonds d'investissement qui a déjà réalisé ses premières investissements en 2016. Depuis, l'entreprise poursuit sa croissance, Salma la pilotant «d'actions d'éclat» en réussites. «J'essaie de l'institutionnaliser, de la libérer de mon intuitu, maintenant une femme dans les affaires aura plus de «bienveillance» dans son style de management», conclut-elle. Et la success story continue.


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