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Covid : marche forcée vers une économie sociale solidaire ?
Publié dans EcoActu le 21 - 04 - 2020

L'objet social primera-t-il sur le capital ? Le Covid-19 mène-t-il les pays dans une marche forcée vers une économie sociale et solidaire ? En tout cas, la crise sanitaire a rappelé de manière cinglante que quand l'homme va mal, tout va mal. La leçon bien retenue par le Maroc ? Seul l'après-crise portera une réponse.
A part quelques économies qui ont constitué une poche de résistance avec une hétérodoxie économique (l'Inde par exemple), l'ultralibéralisme menait au pas, depuis bientôt un siècle, l'ensemble de l'économie mondiale, imposant une orthodoxie budgétaire qui a largement été décriée par les économistes, surtout auprès de celles qui s'endettent des institutions de Bretton Woods.
D'ailleurs, les accords de Bretton Woods, conclus en juillet 1944 vont graduellement imposer les lignes directrices des systèmes financier et économique dans le monde post deuxième guerre mondiale à ce jour. Leur pendant, le Consensus de Washington va donner naissance à une même et unique batterie de mesures « néolibérales » appliquées à des pays foncièrement différents.
Parmi ces règles, largement « reprises » par le Maroc figurent une orthodoxie budgétaire stricte, une réorientation de la dépense publique, différentes réformes fiscales, une stabilité monétaire, une libéralisation du commerce extérieur ou encore une série de privatisations des entreprises publiques.
Ce modèle néolibéral a été fortement décrié par les économistes aussi bien à l'international qu'au Maroc, pour avoir eu l'effet inverse à la stabilité : la fragilité des pays et le creusement des inégalités. Pour preuve, Joseph Stiglitz, prix Nobel de l'économie en 2001 et qui a occupé le poste de vice-président de la Banque mondiale de 1997 à 2000, avait démissionné en critiquant ce qu'il appelait « les fondamentalistes du marché ».
La crise mondiale de 2007-2008 a constitué un premier électrochoc sur la limite de ce sacro-saint rigorisme vendu comme une planche de salut.
Mais elle n'a fait que renforcer le rôle des institutions de Bretton Woods qui ne daignaient aucune remise en cause de leur doctrine. Le Nobel d'économie évoque même des techniques d'infantilisation nées des financiers pour régner sur la finance mondiale.
Et faute d'alternatives, les pays sont restés sur la même lignée des équilibres macroéconomiques à tout prix.
Ceci étant et dix ans après la crise, la Banque mondiale et par la suite le FMI, alertaient en 2018 sur la prééminence d'une crise économique et financière mondiale plus sévère que celle de 2008, sous l'effet cumulatif de la dette.
Mais personne ne se doutait qu'au final, c'est un petit virus qui, en 2020, prendra le monde de court et mettra un tel chaos mondial, balayant d'un revers toutes les doctrines et poussant ces mêmes institutions à revoir leur copie.
Pas totalement faut-il reconnaître, puisque à part l'allégement ou un moratoire de la dette des pays les plus pauvres, la riposte anti-Covid passera également par les outils traditionnels : des financements pour soutenir la stabilité de l'économie mondiale !
De l'autre côté de la barrière, cela s'appelle de l'endettement avec les conséquences pour les gouvernements et populations (jeunes et averties) qui s'endettent pour garder la tête hors de l'eau face à ce tsunami économique qui s'annonce.
Les altermondialistes peuvent aller se rhabiller ? Pas si sûr.
Le Maroc dans tout ça ?
Elève assidu qu'il est, le Royaume du Maroc a fait, depuis le Plan d'ajustement structurel, des équilibres macroéconomiques un sacrosaint. Notre modèle économique, comme de nombreux pays en développement, tire l'essentiel de sa substance du Consensus de Washington. Ce consensus a mis l'accent sur la nécessité pour les pays concernés de renforcer les règles de l'économie de marché.
Pour autant, les effets attendus n'ont pas été au rendez-vous. Comme l'expliquaient plusieurs économistes, les mesures édictées par la Banque mondiale et le FMI ne tiennent pas compte des spécificités des pays ni de leur population.
Mais également parce que ces mesures approchent le développement sous le prisme économique.
Au Maroc, des mouvements comme le 20 février, le Hirak, le Boycott étaient autant de signaux d'alerte sur l'essoufflement du modèle actuel face aux besoins de la population et ses aspirations.
La réflexion de réforme de ce modèle a été enclenchée par le discours royal du 13 octobre 2017, à l'ouverture de la session d'automne du Parlement. Mais alors que la question est de la plus grande urgence, on passera deux années en silence radio de la part aussi bien de l'Exécutif que des partis politiques à quelque exception près, sur l'état d'avancement de cette réflexion.
Le Souverain, face à l'inertie ambiante, revient à la charge, pour jeter les premiers jalons de la construction d'un concept, modèle ou référentiel de développement propre au Royaume avec la mise en place de la Commission spéciale sur le modèle de développement.
Commission qui devra remettre sa copie quelques semaines après le déconfinement (si l'état d'urgence sanitaire qui devrait prendre fin le 20 mai n'est pas prolongé, qu'à Dieu ne plaise), précisément fin juin.
Pour quelque chose malheur est bon, le Covid-19, ce petit être microscopique va avoir un effet accélérateur de réforme puisqu'aussi microscopique soit-il, il a fait une « agrandissement » des dysfonctionnements actuels qu'il devient difficile de ne pas les voir.
Notamment, la défaillance des secteurs et des filets sociaux dans le pays. Le manque d'implication de l'Etat dans des secteurs comme la Santé et l'éducation nous a éclaté en pleine figure dès le déclenchement de l'épidémie dans notre pays. Pis, le tissu économique censé être une locomotive est gangréné par l'informel face à un secteur privé largement dépendant de la manne de l'Etat.
La fragilité et la vulnérabilité des populations sont telles que la mission du Comité de veille économique bute sur les moyens de leur faire parvenir une aide directe (à part pour les Ramedistes et les personnes inscrites à la CNSS).
Mais le plus formidable dans ce contexte tragique est que l'Etat grâce à la clairvoyance du Souverain a vite opéré un choix souverain et décisif qui place l'humain, enfin, au centre des priorités : la vie du citoyen marocain d'abord, l'économie ensuite ! Un choix qui sera coûteux certes mais tout à l'honneur de notre pays, à l'heure où des puissances ont opté pour l'économique en retardant le confinement, avec des conséquences lourdes en vies humaines.
Cela laisse-t-il présager et nourrir l'espoir de voir notre royaume construire son modèle de développement autour d'une économie sociale et solidaire, sans aucune obédience à la doctrine néolibérale ?
Si l'on ne connaît pas encore l'ébauche du travail de la Commission spéciale sur le modèle de développement, une autre inconnue pèsera dans les choix futurs du pays. Comment le Maroc arrivera-t-il à gérer l'après-Coronavirus et relancer la dynamique de croissance.
Mais aussi et surtout s'il aura les reins financiers assez solides pour ne pas plier face à ses créanciers. Dans ce sens, le ministre des Finances avait défendu le relèvement du seuil de l'endettement et le recours à la Ligne de Précaution de liquidité immédiatement pour ne pas rester à la merci justement des conditions des institutions de Bretton Woods. La marge de manœuvre est très réduite mais l'espoir et la confiance ressuscités chez la population valent véritablement le coup de relever ce défi et de transformer l'essai.
Ne dit-on pas qu'un travail opiniâtre triomphe de toutes les difficultés.


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