* Les financements en crédit-bail ont totalisé 10,5 Mds de DH en 2006, soit une progression de 29,6%. * Un huitième de linvestissement privé mondial est financé par le crédit-bail. Le crédit-bail est en plein essor et reste un créneau prometteur. Cest ce qui ressort globalement de la dernière note publiée par lAssociation professionnelle des sociétés de financement. Et les statistiques le confirment. En effet, sans doute favorisés par la nouvelle réglementation entrée en vigueur en février 2006 et qui étend lactivité du crédit-bail immobilier à usage professionnel aux opérations de location de fonds de commerce (hors opérations de cession-bail), les financements en crédit-bail ont augmenté de 29,6% en 2006, après une progression de 26% en 2005. Lesdits financements totalisent ainsi 10,5 Mds de DH en 2006, répartis entre le crédit-bail mobilier (CBM) à hauteur de 8,9 Mds de DH (+28,2%) et le crédit-bail immobilier (CBI) pour 1,6 milliard (+37,9%). Par type de biens déquipement, la répartition des financements CBM fait ressortir la prépondérance des véhicules utilitaires qui totalisent 3,3 Mds de DH. A lui seul, le secteur automobile (véhicules utilitaires + voitures de tourisme) accapare des financements de lordre 5 Mds de DH, soit 56% des financements CBM. Parallèlement, lencours comptable net des actifs immobilisés en crédit-bail a atteint 15,4 Mds de DH (+24,6%) pour le CBM et 4,8 Mds de DH (+28,4%) pour le CBI. Ainsi, il ressort que la contribution du crédit-bail à linvestissement, mesurée par les financements de lexercice rapportés à la formation brute de capital fixe, est passée de 5,3% en 2000 à 8,1% en 2006. Une tendance haussière confirmée Depuis son introduction au Maroc en 1965, le leasing connaît une dynamique haussière, confirmant de plus en plus lintérêt porté par les professionnels à cette formule de financement. LAPSF, dans sa note, dénote plusieurs phases, dont la première (1965-1975) est caractérisée par un développement timide du crédit-bail, avec 66 MDH de financement au total. «Ce démarrage timide sexplique, dune part, par lexistence dautres solutions financières avec lesquelles les entreprises étaient davantage familiarisées et, dautre part, par leur réticence à investir sans être propriétaires; ce qui constituait pour beaucoup dentre elles une barrière psychologique difficile à franchir», souligne lAPSF. Dans la seconde phase (1975-1984), les financements sinscrivent dans une tendance haussière plus rapide, avec une hausse annuelle moyenne de 34% qui est le fait de trois opérateurs. La période 1985-1990 constitue la phase de consolidation qui voit le développement du crédit-bail se poursuivre avec une progression annuelle moyenne de 25% et lentrée dans le secteur de trois nouveaux opérateurs. Sensuit alors une phase de stabilisation entre 1990 et 1994 (hausse annuelle moyenne de 6,5%) caractérisée par une production qui atteint et dépasse pour la première fois le milliard de dirhams et la réalisation de la première opération de crédit-bail immobilier. Enfin, la dernière étape (1995-2006) est celle de la reprise du secteur (croissance annuelle moyenne de 17%) au sein duquel opèrent désormais 7 intervenants. Le développement continu de cette formule de financement nest donc pas fortuit, mais procède, entre autres, des avantages quelle offre, leffort de communication déployé par les opérateurs, mais également du renouvellement des équipements induit par le processus de mise à niveau de léconomie. Un développement international Ce nest pas quau Maroc que le crédit-bail suscite un intérêt particulier auprès des professionnels. En effet, une étude récente de la Société financière internationale (SFI) met bel et bien en évidence limpact du crédit-bail sur le développement du secteur financier des marchés émergents. Il y est ainsi précisé que «les sociétés de crédit-bail contribuent au développement des marchés financiers en permettant aux PME qui, jusque-là, avaient recours uniquement à des financements informels et à lautofinancement, davoir accès aux marchés des capitaux et à des ressources domestiques». Selon la même source, un huitième de linvestissement privé mondial est financé par le crédit-bail et cette proportion atteint même un tiers dans certains pays. La croissance est cependant plus soutenue dans les pays en développement, en raison notamment de la forte demande émanant des PME.