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Investissements Directs Etrangers (IDE)
Publié dans Finances news le 18 - 03 - 2004

L'évolution des IDE durant la dernière décennie ne doit pas occulter un fait d'une importance cruciale. Ces investissements étrangers demeurent prédominés par des opérations exceptionnelles (privatisations, concessions, conversion de la dette...) au moment où les investissements spontanés et durables restent confinés à des niveaux très modestes.
Les accords bilatéraux et multilatéraux de libre-échange signés par le Maroc doivent permettre une accélération des Investissements Directs Étrangers. Toutefois, il est à signaler que la concurrence entre les pays pour une meilleure attractivité des investissements étrangers se fait de plus en plus rude. Le choix du site d'implantation d'un projet obéit à des exigences de plus en plus fortes de la part des investisseurs internationaux. Outre la taille et le dynamisme du marché intérieur, d'autres éléments viennent s'ajouter constituant par là des conditions de base dans ce choix. Il s'agit de fondamentaux macro-économiques, de l'environnement des affaires, de la qualité de la main-d'oeuvre, du degré d'intégration à l'économie mondiale, de l'efficacité du système financier, du niveau de développement des infrastructures et des télécommunications ainsi que de la stabilité sociale et politique.
Pour Hassan Bernoussi de la Direction des Investissements Extérieurs, «la concurrence se fait de plus en plus difficile dans le contexte actuel à cause des offres plus alléchantes formulées par d'autres pays." Toutefois, H. Bernoussi estime que le marché marocain est aujourd'hui attractif et qu'avec la signature des accords de libre-échange, il est en passe de se muer en une plate-forme d'exportation de premier choix. A ce titre, il rappelle que le Maroc est doté d'infrastructures largement en avance par rapport à nos voisins. Il dispose aussi de 600 km d'autoroutes et compte l'augmenter à 1.000 km en 2006 et 1 500 km en 2010. Le Maroc possède aujourd'hui une Administration des douanes des plus efficaces.
Cet état des lieux nous incite à suivre l'évolution des IDE durant la dernière décennie. Comment se positionne le Maroc par rapport à ses concurrents ? Quels sont les facteurs de blocage qui laissent fuir les investisseurs ? Quel est le point de vue des responsables et des opérateurs sur le cadre actuel ?
Les IDE boostés par des opérations exceptionnelles
Chacun sait le rôle que joue l'investissement aussi bien national qu'étranger en matière de croissance économique durable et de création d'emplois. Mais il s'avère toujours indispensable de dire que les IDE représentent en moyenne 4 à 5% de la FBCF au Maroc contre 9 à 11% dans l'ensemble des PED. En 1998, le stock d'IDE au Maroc se limitait à 13,3% du PIB contre 60% en Tunisie. Par ailleurs, force est de constater que la structure de l'investissement au Maroc se caractérise par une prédominance des opérations de privatisation et de conversion de la dette. L'analyse de l'évolution des IDE montre que le programme des privatisations effectivement entamé en 1993 a permis de dégager un total de recettes cumulées de 394 Milliards DH dont 23,3 Mds DHeuros pour l'ouverture de 35% du capital de Maroc telecoms en 2001. Le programme de privatisations a ainsi contribué au développement des investissements étrangers puisque près des trois quarts des recettes générées à ce jour sont le fruit d'acquisitions étrangères reflétées dans des envolées exceptionnelles du volume d'IDE durant les années 1997,1999 et 2001. Ces trois années ont connu un certain nombre d'opérations exceptionnelles: privatisation de la SAMIR et concession des centrales thermique de Jorf Lasfar en 1997, vente de la deuxième licence de la téléphonie mobile à Meditel en 1999 et la cession de 35% du capital de Maroc Telecoms au groupe Vivendi en 2001pour 2, 3 Mds d'euros.
Le processus de privatisation est complété par celui des concessions de services publics dans les secteurs de l'électricité, la distribution d'énergie et de l'eau potable, l'assainissement des eaux usées. De même, depuis 1996 à l'initiative de la France, un mécanisme de conversion de la dette extérieure en investissements a été mis en place.
Une chose est sûre: les autorités marocaines ont su attirer au cours de la dernière décennie écoulée un flux relativement conséquent de capitaux étrangers. La contribution des IDE à la formation brute de capital fixe s'est ainsi améliorée, passant d'une moyenne annuelle de 5% entre 1990 et 1995 à 14% entre 1996 et 2002.
En revanche, les flux reçus par le Royaume ont été plus limités en 1998 et 2002, où les IDE ont atteint une valeur de 587,6 millions DH en baisse de 82% en 2001où ils avaient atteint un montant de 3,25 milliards DH. Cette diminution résulte du gel du processus de privatisation en 2002 et ce dans un contexte d'atonie de la bourse de Casablanca et de ralentissement économique mondial. Cet état de fait met en évidence l'évolution irrégulière des flux de capitaux étrangers en direction du Royaume et la forte dépendance du pays vis-à-vis des investissements exceptionnels liés aux privatisations ou ventes de licences ainsi que sa difficulté à accroître substantiellement le rythme de flux d'IDE spontanés.
Dans ce cadre, le stock d'IDE accueilli par le Royaume s'élève en 2002 à 9,99 Md$ ( près de 27% du PIB) contre à peine 917 Millions $ en 1990 (3,5% du PIB). Toujours est-il qu'en dépit des efforts déployés, le pourcentage réalisé demeure inférieur à celui de la Tunisie (66,2% du PIB).
La France occupe le 1er rang
Bénéficiant de sa proximité économique, géographique et historique avec le Maroc, la France conforte sa position de premier pourvoyeur étranger de capitaux vers le Maroc durant la période 1997-2002 à l'exception des années 1997 et 2001 ( privatisation de la SAMIR, concession des centrales thermiques de Jorf Lasfar et la vente de la seconde licence de GSM à Meditel qui n'ont pas concerné des sociétés françaises).
D'une manière globale, les flux d'IDE d'origine française représentent 50% du total des investissements étrangers reçus par le Maroc durant la période 1997-2002. Plus de 400 filiales françaises sont implantées au Maroc et emploient au total plus de 65.000 personnes. Il existe également de très nombreuses sociétés crées et dirigées par des entrepreneurs français. La prédominance des sociétés françaises s'illustre également par leur poids à la Bourse de Casa. A fin 2002, la France détenait 10,3% des actions cotées à la bourse de Casa. Les motivations des investisseurs français au Maroc se partagent entre stratégie de délocalisation/ relocalisation et de service du marché local. Tous les grands noms sont présents au Maroc notamment vingt et un des vingt cinq groupes français (Total, Vivendi Universal, PSA Peugeot, Citroën, France Telecom, Suez, Renault, Saint Gobin, Auchan, Alcatel, BNP Paribas, Crédit agricole, Axa...).
Le début de l'année 2003 a vu la concrétisation de trois importantes prises de participation qui ont confirmé la confiance des investisseurs français envers le Maroc: le rachat des brasseries du Maroc par le groupe Castel (près de 170 M EUR), l'acquisition de 80% de la Régie des tabacs par le groupe franco-espagnol Altadis et enfin, le rachat par Renault des 38% détenus par l'Etat du capital de la SOMACA. Les investissements français pourraient encore se consolider en 2004 à la faveur des opérations privées et de la libéralisation des transports qui ouvre pour sa part des opportunités dans les domaines portuaires et aéroportuaires en cas d'aboutissement du processus.
Ce que pensent les opérateurs
M. Mouad Jamai, directeur général du CRI de Casablanca annonce: "aujourd'hui, nous sommes dans un contexte particulier caractérisé par le dumping financier des américains, le dumping social de la Chine et celui des impôts de l'Angleterre". Il s'empresse aussi d'ajouter que cette particularité n'a pas empêché France Expo 2004 de connaître la participation de 365 exposants. Le directeur de CRI estime que ce nombre d'ex^posants est une prouesse, mais aussi un challenge dans la mesure où la prochaine fois, on devra essayer de faire mieux.
M. Jamaï résume l'évolution du Maroc en faisant référence dans un premier temps aux droits de l'Homme dont le Maroc est sur la bonne voie. Le code de la famille est aussi une preuve de modernité. 47% du budget général est consacré à l'habitat social, à la santé et à la lutte contre l'habitat insalubre. Le code du travail est aussi un signe de modernité et de transparence dans la gestion des conflits. L'administration locale s'inscrit aussi dans ce large processus de modernisation et représente un atout considérable. Enfin, les CRI sont aujourd'hui une réalité et ont permis de passer de quelques semaines à quelques heures pour la création des entreprises. Ces derniers comptent passer à quelques minutes avec la création en ligne.
Concernant le domaine bancaire et son rôle clé dans la démarche de l'investissement, M.Joël Sibrac, président du Directoire de la BMCI estime que le Maroc est doté d'un système bancaire moderne et très complet. Ce système offre une panoplie de produits dont aura besoin l'investisseur pour le financement de ses affaires.
Toutes ces évolutions aussi importantes soient-elles en matière de fiscalité, de financement, d'administration ne doivent nullement ignorer qu'il existe encore des entraves à l'investissement et donnent matière à réflexion. A cet égard, il est à noter que si l'Administration centrale est consciente, celle d'en bas n'a pas la même perception. Elle demeure corrompue et bloque ainsi le processus d'investissement. Le coût du foncier et la rareté des zones ont connu certes une petite évolution, mais elles constituent toujours des zones d'ombre dans le parcours de l'investisseur. La justice insuffisamment performante est toujours considérée comme la bête noire de l'investisseur.
En guise de conclusion, en plus de la consolidation des atouts du Maroc et de l'atténuation des insuffisances, les expériences internationales réussies en matière d'attraction des investissements étrangers montre la nécessite de mettre en place une stratégie volontariste permanente en vue d'offrir à l'investisseur un pack Maroc largement compétitif.
Témoignage: J-C Bouveur, président de la chambre française du commerce et d'industrie au Maroc et PDG de Delattre Levivier Maroc
" Depuis 1950, je possède au Maroc une entreprise de construction métallurgique lourde et moyenne. Sur les sept dernières années, le chiffre d'affaires de la société a été multiplié par 4 représentant ainsi 20% des recettes générées par l'ensemble de la profession. En matière de fiscalité, je peux dire qu'elle est aujourd'hui, attractive. On jouit de la possibilité de rapatrier notre dividende avec une retenue à la source de 10%. Le grand bémol est l'IGR qui constitue un blocage pour l'embauche de cadres qualifiés. En matière de formation, des avancées notables ont été réalisées étant donné que l'on se rembourse actuellement par l'OFPPT. Mais il va toujours que l'environnement global est perfectible et passe par l'amélioration des aspects législatifs et juridiques qui demeurent obsolètes."


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