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Droit de grève
Publié dans Finances news le 07 - 10 - 2004

Les signes d’une tension sociale imminente ne manquaient pas le mois écoulé.
Le violent mémorandum adressé à la Primature par Mahjoub Benseddik, leader de l’UMT et doyen des syndicalistes marocains, renseigne beaucoup sur le climat de la chose.
C’est à propos de la loi organique de la grève que le premier différend majeur, après les accords du 3 avril 2003, a vu le jour. La restriction de l’exercice du droit constitutionnel et inviolable qu’est là grève serait l’esprit du projet de loi proposé. Il paraît que ce n’est pas tout. Le communiqué de l’UMT (Union Marocaine du Travail) laisse entendre un «non-respect par le gouvernement des engagements qu’il avait pris dans les accords du 30 avril 2003».
Le mémorandum de l’UMT a procédé à une analyse purement juridique du projet de loi. Sur ce point, le travail syndical paraît réaliser un saut qualitatif important. Le discours syndical paraît plus spécifique, plus clair et surtout plus réaliste. L’UMT demande à la Primature de changer l’esprit de la nouvelle loi. «C’est une menace à la fois pour les droits fondamentaux des travailleurs et pour la stabilité des relations professionnelles», constate le communiqué de la centrale syndicale. À vrai dire, «la loi organique de la grève», dans sa phase initiale, contiendrait quelques détails procéduraux lourds de conséquences. La dose pénale qui leur serait injectée finirait par «criminaliser» l’exercice de la grève. Le législateur semble, sur ce point, vouloir à tout prix sauvegarder les notions «d’ordre public» et de «responsabilité» dans les situations des conflits sociaux.
La série des interdictions que ce projet de loi suggère va effectivement dans ce sens. Cependant, à la lecture de l’article 9, on pourrait être amenés à atténuer nos propos. Ainsi, «il est interdit à l’employeur de prendre, personnellement ou au moyen d’un tiers, des mesures de quelque nature que ce soit dans le but de faire échouer la grève». Autrement dit, lorsqu’elle est décrétée, la grève est protégée par la loi. La faire échouer, c’est s’exposer à des sanctions pécuniaires allant de 50.000 à 100.000 DH.
Là où le mémo de l’UMT est le plus virulent
L’article 10 du projet de la loi organique de la grève ajoute que «pendant la période de grève, l’employeur ne peut en aucun cas remplacer les salariés grévistes». L’évidence de la chose est pourtant lourde de conséquences dans la pratique. Avant de déclencher une grève, l’employeur doit être informé par un préavis d’«au moins 10 jours ». C’est pendant cette durée, antérieure à l’exercice de la grève, que les licenciements de salariés les plus «protestataires» sont souvent source de tensions.
La pratique a démontré que dans la majorité des cas, les grévistes sont renvoyés de l’entreprise durant cette période de préavis. Ce préavis fixé juridiquement à 10 jours est en fait plus long que cela. C’est durant la phase de négociations que les salariés menacent de faire grève. Ce préavis «verbal» permet aux patrons de prendre les mesures qui vont à l’encontre de l’esprit du droit du travail tout en respectant le formalisme requis.
L’actuel projet de loi confirme cette ambiguïté en disposant dans son article 23 qu’«il est interdit d’occuper les lieux du travail pendant la durée de la grève si cela est de nature à porter atteinte à la liberté du travail». Sur ce point, le mémorandum de l’UMT devient plus virulent. C’est à travers cet article que l’amalgame entre «faute grave» et «exercice de la grève» devient évident. Selon le plus vieux syndicat du pays, «aucune analyse des causes des conflits du travail» n’a été traduite en textes juridiques applicables. Les atteintes au droit syndical, la non-application du SMIG dans le secteur textile, les cas de détournements de cotisations sociales des salariés, le licenciement sans faute, le droit au repos hebdomadaire, la rémunération des heures supplémentaire et bien d’autres éléments, ont été ignorés par le projet de la loi.
L’UMT estime que la grève reste le dernier recours contre la violation de la législation du travail. Cependant, «une loi organique de la grève» ne pourrait jamais pallier les insuffisances du nouveau code. Ce dernier avait, en effet, déjà recueilli l’unanimité des centrales syndicales. Considérée comme étant «révolutionnaire», son entrée en vigueur le 8 juin 2004 ne semble plus à la hauteur des espérances. Mais ce n’est pas la vocation de la loi sur la grève. Celle-ci est censée organiser un cas extrême où les partenaires sociaux ne négocient plus. Légaliser un rapport de force ou l’interdire n’est pas une demande syndicale ou patronale.
Il a fallu attendre 42 ans pour
une loi organique
Les accords du 30 avril 2003 ont entériné l’exercice du droit constitutionnel de la grève. C’est sa procédure qui provoque la grogne actuelle des syndicats. Il faut préciser que la première Constitution du Royaume, celle de 1962, disposait dans son article 14 que «le droit de grève demeure garanti. (…) Une loi organique ultérieure verra le jour». Cette loi organique a dû attendre… 42 ans pour se trouver en phase de préparation !
Ce qui est frappant, c’est que les raisons qui semblent avoir causé ce retard persistent encore. Le même climat de manque de confiance entre les partenaires sociaux sévit. L’Etat est toujours perçu par les syndicats comme un «appareil idéologique et répressif de la classe dominante».
Le vieux vocabulaire marxiste semble renaître de ses cendres. L’exercice sain et responsable de la grève attendra certainement la rentrée parlementaire pour que l’on mesure ses chances de survie.


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