L'Agence internationale de l'énergie atomique a annoncé que la première centrale nucléaire au Maroc sera prête en 2017. Située à Sidi Boulbra, entre Essaouira et Safi, elle aura une capacité de production d'électricité variant entre 700 et 1.000 mégawatts. La part du nucléaire dans le bouquet énergétique serait de 7% à l'horizon 2020. En 2020, 42% de la puissance électrique seront d'origine renouvelable, selon les prévisions de la Fédération de l'énergie. L'éolien s'accapare la part du lion dans le bouquet énergétique futur du Maroc avec une croissance qui devrait atteindre facilement 14% d'ici 2015. Le solaire, pour sa part, franchira le seul psychologique de 5% dans 4 ans, pour s'établir à 14% en 2020, toujours selon la FE. Les parts du charbon et de l'hydraulique devraient logiquement diminuer au fur et à mesure que l'énergie renouvelable gagnera du terrain. Les prévisions de la FE montrent que la puissance électrique d'origine hydraulique devrait chuter à 14 % en 2020, alors qu'elle était de 29 % en 2008. Idem pour le charbon dont la contribution à la production de l'énergie reculera de 4 points d'ici 2020. Et puis, il y a le nucléaire ! Le projet est entouré de la plus grande discrétion par les autorités concernées, mais on sait déjà qu'un démarrage effectif de la production d'énergie d'origine nucléaire est prévu dans une dizaine d'années. Les prévisions les plus optimistes tablent sur un pourcentage de 7 % dans la production énergétique de ce segment … Et malgré le doute qui plane sur ce projet après le séisme dévastateur du Japon, notamment des interrogations sur le volet sécuritaire de cette production, l'option nucléaire est maintenue. En effet, c'est un document, publié par l'Agence internationale de l'énergie atomique en février 2011 listant tous les pays ayant un projet dans ce sens, qui l'annonce. Il faut dire qu'après des dizaines d'années de recherches et d'études de faisabilité, en partenariat avec l'AIEA, la décision a été prise d'installer la première centrale nucléaire du Maroc à Sidi Boulbra, entre Essaouira et Safi, sur la rive nord de l'embouchure du fleuve Mzar. Dans le document publié, on apprend que le site sera prêt en 2017 et permettra une production d'électricité variant entre 700 et 1.000 mégawatts. Une solution maintenue et jugée même incontournable par certains responsables qui assurent que cette centrale aidera le Maroc dans sa quête vers l'indépendance et l'autonomie énergétiques. Une option de choix qui figure également dans la Stratégie énergétique nationale 2020-2030. Et si à ce jour aucune annonce officielle n'a été faite sur les détails du projet, toujours à l'étude, rien ne laisse présager qu'elle sera abandonnée. En effet, le récent accident nucléaire de Fukushima a relancé un débat mondial sur la menace radioactive, certes, mais le mot d'ordre de ces différentes polémiques en Europe, comme ailleurs dans le monde, est qu'un débat nucléaire doit avoir lieu. Il n'est nullement question de supprimer des centrales nucléaires dans certains pays mais de discuter du futur de l'option nucléaire. Au Maroc, à part quelques articles ayant traité du sujet, aucun séminaire ni débat n'a été organisé dans ce sens et aucune communication n'a été faite à ce sujet par les autorités de tutelles. Le nucléaire, un choix irréversible En pleine polémique sur l'énergie nucléaire, le Maroc a décidé de poursuivre son bonhomme de chemin vers l'installation de sa première centrale nucléaire. Les informations sur ce projet filtrent au compte-gouttes. Le dossier déposé par le Maroc auprès de l'AIEA progresse. Le choix du site Sidi Boulbra, pour abriter la première centrale nucléaire du Maroc, est prêt après 9 ans de recherches et d'études de faisabilité réalisées en partenariat étroit avec l'AIEA. Bien qu'aucune annonce officielle n'a été faite, la centrale était initialement prévue pour 2013, il faut aujourd'hui attendre 2017 pour voir le site fin prêt pour produire de l'électricité nucléaire, selon l'AIEA. En effet, comme souligné au début, l'agence avait donc annoncé la nouvelle. Ce n'est un secret pour personne que des études, ayant tenu compte de la réalité économique actuelle et de la nécessité de développer une technologie de réacteur nucléaire compatible avec la taille du réseau national d'ici 2020, ont été faites. Les principales conclusions ont été publiées dans un rapport final rédigé par des experts de l'AIEA. L'un des avantages pour le Maroc demeure sa forte production de phosphates dont proviennent les 15% d'uranium utilisés dans le monde. En effet, le phosphate contient entre 50 à 200 ppm d'uranium et sa concentration se fait à l'occasion de la fabrication de l'acide phosphorique. Un avantage de plus qui réconforte le choix du Maroc de se doter de l'énergie nucléaire. Maintenant, qui développera la centrale ? Le Maroc ou bien un prestataire étranger ? C'est une question qui sera tranchée très prochainement, assure une source proche du dossier. La piste russe a été fortement évoquée et l'on se rappelle la délégation du groupe public russe Atomstroyexport qui avait rendu visite aux responsables marocains en 2007. Mais, probablement pour des raisons politiques, c'est la piste américaine qui revient le plus souvent. Ce serait la société américaine General Atomics Corporation qui pourrait superviser la fourniture des réacteurs nucléaires à des fins pacifiques et scientifiques. Le personnel, les techniciens et les ingénieurs nucléaires marocains qui travailleront dans cette centrale nucléaire peuvent recevoir une formation aux Etats-Unis, en France et en Malaisie. Mais, rien n'est encore formalisé. Soulignons à juste titre qu'en 2006, dans l'optique de la mise sur pied d'une centrale nucléaire, le site de Bouknadel a servi de laboratoire grandeur nature pour tester ce type de nouvelle technologie. En effet, un réacteur de technologie américaine a été acquis par le Maroc auprès de General Atomics pour la somme de 5 millions de dollars. L'autre point en suspens est la question complexe du financement d'un tel projet. Bien que le budget de la gestion d'une centrale est très compétitif, le financement de départ est extrêmement lourd comme le souligne un spécialiste du secteur. On avance le chiffre de 15 milliards de DH, mais aucune précision n'est encore faite sur la composition du tour de table pour ce projet. Bien qu'il ne soit pas exclu que les partenaires du Maroc mettent la main à la poche. Enfin, il y a lieu d'insister sur le fait que le Maroc doit s'entourer de toutes les garanties environnementales et sécuritaires dans la mise en place de la centrale de Boulbra pour éviter tout incident de quelque nature que ce soit. Le besoin d'autonomie en énergie est légitime pour notre pays, mais ne doit pas se faire au prix de la sécurité des citoyens et de l'environnement.