Le commerce agricole entre la Russie et le Maroc connaît une évolution remarquable : durant les huit premiers mois de l'année 2025, les exportations russes de produits agroalimentaires vers le royaume ont franchi le seuil des 660 000 tonnes, pour une valeur excédant 147 millions de dollars (près de 1,46 milliard de dirhams), selon les données du centre fédéral Agroexport. L'année précédente, les livraisons russes au Maroc avaient atteint environ 280 millions de dollars (près de 2,78 milliards de dirhams), surpassant pour la première fois le volume des importations marocaines vers la Russie, estimé à 182 millions de dollars (près de 1,81 milliard de dirhams). «La Russie était jusqu'alors un importateur net de produits agricoles marocains. Le tournant s'est opéré avec la progression des exportations de céréales et de produits issus de l'industrie des huiles végétales», ont observé les analystes du centre. L'Afrique, nouvel espace d'essor pour l'agroexport russe Entre janvier et juin, la Russie a livré aux pays africains 7,9 millions de tonnes de denrées agricoles pour un montant total de 2,1 milliards de dollars (près de 20,9 milliards de dirhams), selon la même source. «La campagne de récolte bat son plein, et la productivité dépasse celle de l'an passé. Nous prévoyons, de ce fait, une augmentation sensible des expéditions au second semestre», a-t-on indiqué. Selon Iliouchine, les acheteurs africains manifestent un vif intérêt pour une palette plus large de produits russes. «Outre les céréales, nos partenaires recherchent des poissons, des viandes de volaille, des aliments pour bétail, des lentilles, des produits de charcuterie et des confiseries», a-t-il souligné. Un équilibre commercial en cours de recomposition Sur la même période, la Russie a importé du continent africain des denrées agricoles d'une valeur totale de 1,9 milliard de dollars (près de 18,9 milliards de dirhams). Les principaux produits concernés sont la pomme de terre, le cacao, les agrumes, le tabac, le café, le raisin, les baies, les fruits et le thé. Cette évolution traduit un basculement progressif dans la balance agroalimentaire russo-africaine où le Maroc s'affirme désormais comme un débouché privilégié pour les exportations russes de blé et d'huiles, tout en demeurant un fournisseur traditionnel de produits horticoles et fruitiers.