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Partenariat Maghreb-USA : Au-delà des bonnes intentions
Publié dans Finances news le 26 - 01 - 2012

■ 4 millions et 30 millions de dollars sont les seuls chiffres concrets annoncés à la 2ème édition de l'US-Maghreb Entrepreneurship Conférence.
■ Pour le reste, beaucoup de volonté et de promesses ont été affichées.
■ La diaspora marocaine aux Etats-Unis se mobilise également.
■ La prochaine édition permettra de faire le point sur les engagements pris.
La 2ème édition de l'US-Maghreb Entrepreneurship Conférence, qui s'est achevée à Marrakech, a été l'occasion de faire le point sur cette initiative de partenariat entre les Etats-Unis d'Amérique et les pays du Maghreb, telle qu'imaginée dans le discours du président américain Barak Obama, un 4 juin 2009 au Caire. Après une première édition en 2010 en Algérie, celle de Marrakech en ce janvier 2012 a eu le mérite de voir où en est aujourd'hui ce grand et ambitieux projet.
Rappelons qu'en octobre dernier des visites d'investisseurs privés venus des USA ont eu lieu dans trois pays du Maghreb, à savoir le Maroc, l'Algérie et la Tunisie. La Mauritanie n'a rejoint le club que ce mois de janvier. Cela a abouti à la création du Maghreb Investment Network, un Réseau d'investissement du Maghreb à investir et encourager la plupart des start-up prometteuses dans la région. Ce réseau qui démarrera au Maroc avant de s'étendre aux autres pays de la région, ciblera les secteurs à forte croissance notamment la technologie, les services et l'agroalimentaire. Si l'on apprend que quelque 20 projets ont été retenus pour bénéficier dans un premier temps de ce fonds, on en sait moins sur les budgets qui seront alloués à ce fonds. Lors du conclave de Marrakech, il a été décidé de faire le chemin inverse puisque les investisseurs du Maghreb se rendront aux Etats-Unis à la rencontre de leurs homologues américains afin de les familiariser avec certains outils de financement, notamment le Private Equity et le capital-risque.
L'un des chiffres qui ont été annoncés à Marrakech est celui de 4 millions de dollars, que nous avons annoncés lors de notre précédente édition, et qui, à travers l'USAID, seront employés à mieux mettre en réseau l'entrepreneuriat de la région. Comme l'a indiqué José Fernandez, secrétaire d'Etat adjoint américain pour les Affaires économiques et commerciales.
De DHeleine Albright, présidente de Partners for a new begining et ancienne secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères a, quant à elle, évoqué 30 millions de dollars qui seront alloués sous forme de prêts à des franchisés tunisiens intéressés à travailler avec les franchiseurs américains, européens et tunisiens.
La création de beaucoup d'autres fonds et initiatives a été annoncée, sans plus de précision ni de perspectives chiffrées. Mais, cela témoigne cependant d'une volonté certaine de créer des espaces de travail entre les deux rives. C'est ce qu'affirme d'ailleurs Driss Temsamani, vice-président de Citi Group chargé de la stratégie et du marketing pour les pays de l'Amérique Latine, qui a eu l'idée de mobiliser la diaspora marocaine aux Etats-Unis pour financer et accompagner des projets innovants au Maroc. Il a d'abord regroupé six Marocains autour d'une table pour fonder la Maghreb Growth Fondation, une association appelée à fédérer le maximum de résidents marocains aux Etats-Unis. Le réseau a mobilisé 150.000 dollars pour financier des projets innovants. Cet organisme privé a su associer des partenaires du public, notamment le Département d'Etat américain, l'Institut Aspen PNB-NAPEO, le Consulat général du Royaume à New York et la diaspora marocaine, bien évidemment. Les Algériens ne sont pas en reste puisque le groupe d'entrepreneurs et investisseurs «Casbah Business Angels», a annoncé être intéressé d'investir en temps et en argent dans les start-up. De même qu'il offre sa plate-forme pour créer un grand réseau d'entrepreneurs afin de discuter des opportunités d'investissement, de placement et de monitoring des jeunes entrepreneurs.
Pour nos voisins tunisiens, la 2ème édition de l'US-Maghreb Entrepreneurship Conférence de Marrakech a été l'occasion d'annoncer le lancement d'EFE-Tunisie avec le soutien du Département d'Etat américain Middle East Partnership Initiative (MEPI), en coopération avec les entreprises Tunisiennes et les dirigeants de la société civile. La Fondation américaine Education For Employment est déjà présente au Maroc à travers EFE Maroc.
Le président d'EFE Tunisie a annoncé à l'occasion que cette année 800 jeunes tunisiens profiteront du programme des formations sur l'entrepreneuriat.
Le PNB-NAPOE mettant également un pont entre le monde des affaires et le monde de l'Université, il a également été question de créer des initiatives pour rapprocher l'université de monde du privé et de ses attentes. Dans ce sens, l'Université Hassan II de Casablanca, l'Association Casa-Moubadara-Reem et Injaz Al-Maghrib, association dans la promotion de l'éducation à l'entrepreneuriat, ont décidé de conjuguer leurs efforts pour livrer, à partir de février 2012, un module de formation à l'entrepreneuriat au profit d'abord de 600 étudiants de 3ème année de baccalauréat. Ces étudiants seront formés par des cadres et des enseignants sur les techniques de la création et la gestion des sociétés juniors. Dans un second temps, cette expérience sera élargie à 3.000 étudiants à Casablanca
Plusieurs autres promesses ont été faites par les participants, mettant un peu plus sur les rails cette initiative qui lie désormais le Maghreb aux Etats-Unis. Bien évidemment entre la bonne attention et le concret, il y a une grande nuance. Et seule une prochaine édition, probablement en Tunisie, permettra de faire le point sur les engagements pris par les différents partenaires. ■
Par I. Bouhrara L'art n'est pas en reste
Une délégation regroupant les industries américaines de création, notamment Americans for the Arts, Creative Leaps International, le Detroit Creative Corridor et l'Institut International de l'Education, s'est réunie il y a deux semaine à Alger avec le comité local de PNB-NAPEO.
La rencontre qui a regroupé plus de 50 praticiens des arts et de la culture a permis de partager les meilleures pratiques en gestion des arts ainsi que des stratégies pour le renforcement de l'esprit d'entreprise et le renforcement des capacités dans le secteur créatif.
Le succès des discussions a été mis à profit à Marrakech pour élaborer une stratégie à long terme de soutien et d'investissement en faveur du secteur de l'art et de la création.


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