Le taux de chômage parmi les diplômés dans la région MENA reste des plus élevés au monde. Un gâchis économique et sociétal qui menace la stabilité des Etats de la région et hypothèque leur avenir. Dans la région MENA, le chômage des diplômés du supérieur est un problème qui pèse lourdement sur les sociétés. Le phénomène se complique par le fait que, sur le plan des statistiques, la non-employabilité augmente parallèlement au niveau d'études. Plus l'individu enchaîne les diplômes, plus il augmente le risque de se retrouver au chômage ! Oui, c'est l'une des particularités de cette région ! Cette corrélation entre le chômage et l'éducation, qui va à l'encontre de la logique, pourrait être plus pernicieuse. Le chômage des diplômés est profondément destructeur, non seulement pour les jeunes diplômés incapables de trouver un emploi, mais aussi pour les sociétés dans lesquelles ils vivent. Leurs frustrations peuvent être source d'instabilité nationale, tout comme l'ont révélé les soulèvements qui ont touché la région MENA au cours des deux dernières années. Désormais, les dirigeants ne plaisantent plus avec les politiques sécuritaires, et tous les problèmes sociétaux mènent à l'extrémisme, sans pour autant que des solutions concrètes soient trouvées. «Seul le savoir peut lutter contre le terrorisme !», a déclaré Lahcen Daoudi, ministre de l'Enseignement supérieur de la Recherche scientifique et de la Formation des cadres, lors d'une conférence sur l'employabilité des diplômés de l'enseignement supérieur, organisée par la Banque africaine de développement (BAD) conjointement avec le British Council, l'ISESCO et le ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de la formation des cadres. La solution à cet ensemble très complexe de problèmes est peut-être l'élément le plus crucial pour la mise en place de changements économiques et sociaux constructifs dans la région. Solution que les dirigeants peinent à trouver. «Il s'agit d'un problème que les gouvernements de la région, et au-delà, se sont engagés à résoudre, mais qui présente souvent des défis d'une ampleur considérable», a souligné Clive Alderton, ambassadeur du Royaume-Uni au Maroc. ■