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Covid-19 / Vols spéciaux : La décision du Maroc jugée anticoncurrentielle
Publié dans Finances news le 02 - 08 - 2020

◆ Le fait de limiter l'opération des vols spéciaux à la RAM et Air Arabia uniquement est qualifié de favoritisme et a provoqué des hausses de tarifs importantes, d'après les professionnels.
◆ Au Maroc, la CNT a dénoncé la pratique.
◆ Entretien avec Xavier Tytelman, expert aéronautique chez CGI Business Consulting.

Propos recueillis par B. Chaou

Finances News Hebdo : Les tarifs de la RAM étaient dans un premier temps exorbitants. Pensez-vous qu'ils auraient été plus bas si d'autres compagnies aériennes avaient la possibilité d'opérer ces vols «spéciaux» ?
Xavier Tytelman : C'est systématique ! Plus vous ouvrez le secteur aérien à la concurrence et moins les tarifs sont élevés... Il suffit de regarder les tarifs sur la Tunisie voisine qui a rouvert son ciel et a permis aux compagnies habituelles d'opérer librement. Depuis Paris, il y a par exemple TunisAir, Transavia, ASL, NouvelAir ou Air France et les allersretours sont en moyenne à 400 euros, avec quelques bons tarifs à moins de 300 euros. La concurrence est normalement plus forte vers le Maroc et les tarifs habituellement moins chers, alors que c'est malheureusement le contraire qui a été observé.

F.N.H. : Qui prend normalement ce type de décisions ?
X. T. : Chaque pays est libre d'appliquer des règles sanitaires ou des restrictions aux vols, mais il ne peut pas définir des règles moins contraignantes pour ses compagnies nationales. Depuis le début de la crise du coronavirus, les compagnies aériennes ne pouvaient assurer que des vols de rapatriement du Maroc vers l'étranger, sur autorisation marocaine, avec une liste de passagers à faire valider et sur des avions à vide sur le trajet aller.
La plupart des pays avaient imposé des vols à prix coûtants (mais avec le trajet aller à vide, cela restait cher). Les 6 consulats du Maroc recensaient les demandes de départ, les sélectionnaient en fonction de leur priorité, puis transmettaient les listes aux compagnies étrangères pour qu'elles puissent appeler chaque passager un par un afin de procéder à l'achat de billets. Cette pratique interdit donc la vente de billet sur un site web par exemple.
Mais, sans préavis, la règle a changé uniquement pour la RAM et Air Arabia; les vols sont ouverts à tous les Marocains, y compris ceux dont la résidence se trouve hors du pays, ce n'est donc pas du rapatriement. Les ventes sont ouvertes sur les sites web de ces compagnies, sans justification nécessaire et dans les deux sens.
Le plus drôle, c'est que la RAM se défend en prétendant qu'il s'agit de vols spéciaux devant «permettre aux membres de la communauté marocaine établie à l'étranger de rentrer chez eux pour les vacances annuelles»... Partir en vacances, c'est très loin du concept de «vol de rapatriement» !
Le fait de limiter cette liberté de voyager à un nombre réduit de compagnies représente un favoritisme inacceptable et provoque des hausses de tarifs importantes contre lesquelles tous les voyageurs devraient se dresser. La CNT (Confédération nationale du tourisme) marocaine a d'ailleurs dénoncé la pratique : «Au lieu de pratiquer des tarifs exagérés, il va falloir plutôt revoir de fond en comble le modèle économique de la compagnie. Sinon, les touristes vont bouder la destination Maroc».

F.N.H. : Que risque la RAM dans ce cadre ?
X. T. : Je ne pense pas que la RAM soit en cause ou puisse être punie; c'est l'Etat marocain qui a pris cette décision. Elle profite certes à ses compagnies nationales et est défavorable aux citoyens marocains, mais je ne vois pas quelle base juridique permettrait une condamnation. Il est par contre possible que d'autres pays appliquent des restrictions d'ordre diplomatiques afin d'obtenir un traitement équitable pour toutes les compagnies. La Tunisie vient par exemple d'interdire les vols marocains qui ne seraient pas des rapatriements (c'està-dire vides à l'aller).

F.N.H. : Quels sont les prix qui auraient pu être proposés par les autres compagnies aériennes ?
X. T. : Les compagnies qui opèrent habituellement vers le Maroc ont recommencé à vendre des billets suite à la décision marocaine de permettre à ses compagnies nationales de transporter des voyageurs sans les restrictions jusqu'ici en vigueur, mais sans avoir la certitude de pouvoir opérer les vols. Ryanair offre des allers-retours à 150 euros pour Marrakech, Air France propose des dizaines d'allers-retours à partir de 250 euros pour Casablanca. Nous sommes donc bien en dessous des vols à prix imposés.

F.N.H. : Comment éviter ce type de situation dans le futur ? Et quel rôle l'IATA peut-elle jouer dans ce sens ?
X. T. : Les rétorsions diplomatiques sont malheureusement la seule forme de contrainte imaginable à brève échéance, l'OACI ou l'IATA n'ayant pas la capacité de chambre de règlement des différends, contrairement à l'OMC par exemple.
Nous avons vu de quelle manière la France a réussi à rééquilibrer le nombre de trajets réalisés avec la Chine, en interdisant purement et simplement aux compagnies chinoises d'opérer plus de trajets que ceux réalisés par Air France. Une fois que le traitement des compagnies est redevenu équitable, il n'y a plus de tension et cela profite à tous, compagnies comme voyageurs.


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